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Correction madame Bovary « Incipit »

Publié le 19/01/2024

Extrait du document

« « Incipit » Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau (l.1) habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre.

(l.2) Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans (l.3) son travail.

(l.4) Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le (l.5) maître d’études : (l.6) — Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous (l.7) recommande, il entre en cinquième.

Si son travail et sa conduite sont (l.8) méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.

(l.9) Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à (l.10) peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années (l.11) environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous.

Il avait les cheveux (l.12) coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et (l.13) fort embarrassé.

Quoiqu’il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de (l.14) drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, (l.15) par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus.

Ses (l.16) jambes, en bas bleus, sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les (l.17) bretelles.

Il était chaussé de souliers forts mal cirés, garnis de clous.

(l.18) On commença la récitation des leçons.

Il les écouta de toutes ses (l.19) oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni (l.20) s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le (l.21) maître d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mît avec nous dans les (l.22) rangs.

(l.23) Nous avions l’habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes (l.24) par terre, afin d’avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de (l.25) la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille en (l.26) faisant beaucoup de poussière ; c’était là le genre.

(l.27) Mais, soit qu’il n’eût pas remarqué cette manœuvre ou qu’il n’eût osé (l.28) s’y soumettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa (l.29) casquette sur ses deux genoux.

(…) (l.30) — Levez-vous, dit le professeur.

(l.31) Il se leva ; sa casquette tomba.

Toute la classe se mit à rire.

(l.32) Il se baissa pour la reprendre.

Un voisin la fit tomber d’un coup de (l.33) coude, il la ramassa encore une fois.

(l.34) — Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui (l.35) était un homme d’esprit.

(l.36) Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre (l.37) garçon, si bien qu’il ne savait s’il fallait garder sa casquette à la main, la (l.38) laisser par terre ou la mettre sur sa tête.

Il se rassit et la posa sur ses (l.39) genoux.

(l.40) — Levez-vous, reprit le professeur, et dites-moi votre nom.

(l.41) Le nouveau articula, d’une voix bredouillante, un nom inintelligible.

(l.42) — Répétez ! (l.43) Le même bredouillement de syllabes se fit entendre, couvert par les (l.44) huées de la classe.

(l.45) — Plus haut ! cria le maître, plus haut ! (l.46) Le nouveau, prenant alors une résolution extrême, ouvrit une bouche (l.47) démesurée et lança à pleins poumons, comme pour appeler quelqu’un, ce (l.48) mot : Charbovari.

(l.49) Ce fut un vacarme qui s’élança d’un bond, monta en crescendo, avec (l.50) des éclats de voix aigus (on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait : (l.51) Charbovari ! Charbovari !), puis qui roula en notes isolées, se calmant à (l.52) grand’peine, et parfois qui reprenait tout à coup sur la ligne d’un banc où (l.53) saillissait encore çà et là, comme un pétard mal éteint, quelque rire étouffé.

(l.54) Première partie, Madame Bovary, 1857, Gustave Flaubert. 1ères G5, 6. Correction entièrement du commentaire littéraire fait en groupes et en classe. INTRODUCTION. (Alinéa de 3 carreaux) Gustave Flaubert, appartenant au XIXème siècle, grand auteur à la fois réaliste et naturaliste, et est principalement connu pour ses Trois contes, et pour ses romans tels que l’Education sentimentale, et Madame Bovary, dont est tiré notre extrait (Etape n°1 : Présentation de l’Auteur, de son siècle, de son mouvement littéraire et de son œuvre).

Ce passage est tiré du début de la première partie de l’œuvre, et il présente l’époux du personnage éponyme, alors qu’il est encore adolescent : Charles Bovary, ainsi que la manière abominable dont tout nouvel élève était accueilli dans un collège ou un lycée.

Comment, grâce à cet Incipit, Gustave Flaubert donne-t-il envie au lecteur de continuer sa lecture, tout en jetant un regard acéré sur son époque ? (Etape n°2 : Situation du passage + Idée générale du passage + Questionnement = Problématique).

Dans une première partie nous verrons en quoi le récit est bien mené, puis en une deuxième partie, nous observerons ses divers personnages, et enfin, en troisième partie, nous analyserons les messages que propose le passage (Etape n°3 : Annonce du premier axe + Annonce du deuxième axe + Annonce du troisième axe = Annonce du plan). (Saut de 2 lignes) DEVELOPPEMENT. (Alinéa de 3 carreaux) L’Art du récit, parfaitement maîtrisé par le Narrateur s’illustre par une structure narrative attrayante, un cadre spatio-temporel d’une grande précision, et une forte théâtralisation, (Phrase introductive de l’axe I : Thème de l’axe + Thème du 1er paragraphe + Thème du 2ème paragraphe + Thème du 3ème paragraphe) (Alinéa de 3 carreaux) Le texte s’ouvre sur l’élément perturbateur, dans lequel le Narrateur et ses camarades de classes sont regroupés dans l’étude de leur collège.

Des lignes 1 à 2 s’installe l’élément perturbateur, puisque leur quiétude est perturbée par l’arrivée du Chef d’Etablissement, lequel est accompagné d’un nouvel élève.

Arrivent alors, des lignes l.3 à 46 les péripéties, au nombre de cinq.

La première, l.3 à 4, donne à voir que l’arrivée du jeune garçon suscite l’intérêt, ce qui est exprimé par le champ lexical de ce dernier : « Réveillèrent, leva, surpris » (l.3), la deuxième, l.5 à 9 montre que le Proviseur prévient son subordonné, comme l’indique le champ lexical de l’enseignant : « Proviseur (l.5), maître d’études (l.6, élève (l.7), cinquième (l.8) », que le nouvel élève, s’il s’avère qu’il en a les capacités lesquelles sont soulignées par leur champ lexical : « Travail, conduite (l.8), méritoires (l.9) », ne restera pas en collège, car il trop âgé pour cela.

La troisième, l.10 à 18 voit le Narrateur qui en profite pour proposer au lecteur une description du nouvel arrivant, qui semble de souche campagnarde, comme l’atteste le champ lexical de la province : « Campagne (l.11), village (l.13) », et qui a tout d’abord une présence physique, comme l’attestent le champ lexical du corps : « Haut, taille, cheveux (l.12), front (l.13), large, épaules (l.14), poignets (l.16), jambes (l.17) », et celui du vêtement : « Habit-veste (l.14), drap, boutons (l.15), parements (l.6), bas, pantalon (l.17), bretelles, souliers, clous (l.18) ».

dans la quatrième péripétie, le nouvel élève semble très attentif, comme le montre le champ lexical de l’écoute : « Ecouta (l.19), oreilles, attentifs (l.20) », et extrêmement timide, tellement timide qu’il n’a pas l’idée de s’adapter aux coutumes de ses camarades, dont la plus amusante est de lancer, geste représenté par son champ lexical : « Jeter (l.24), lancer, frapper (l.26) » sa casquette contre un mur.

Enfin, dans la dernière, le Narrateur évoque la façon dont les élèves de cette classe ont appris le nom du nouvel arrivant, ainsi que leur réaction plus que bruyante, symbolisées par leur champ lexical de la moquerie : « Couvert (l.44), huées (l.45) », de ses camarades.

Les lignes 47 à 49 mettent en valeur l’élément de résolution : Le nouvel élève rassemble tout son courage, et donne de la voix, ce qui est représenté par le champ lexical de la parole : « Ouvrit, bouche (l.47), démesuré, pleins poumons, appeler (l.48), mot (l.49) », mais son nom reste quand même incompréhensible.

Enfin, la situation finale prend place des lignes 50 à 54 : A l’écoute de ce nom qui est à moitié avalé, les collégiens se mettent à se moquer bruyamment du nouvel arrivant, ce qui est accentué par le champ lexical du bruit : « Vacarme, crescendo (l.50), éclats, voix, aigus, humait, aboyait, trépignait, répétait (l.51), roula, notes (l.52), saillissait, pétard, rire (l.54) », puis leur joie faiblit un peu, comme l’atteste le champ lexical du calme : « Calmant (l.52), étouffé (l.54) ».

Le schéma narratif, in media res, et la longueur des péripéties, renforcée par l’intermède que crée le portrait de Charles Bovary génèrent du suspense, d’où le registre dramatique, et pousse en cela le lecteur à continuer sa lecture, tout en ancrant le récit dans un cadre spatio-temporel très précis, (Phrase de transition entre le 1er paragraphe et le 2ème paragraphe). (Alinéa de 3 carreaux) Dans ce passage, le lieu est en fait pluriel.

Tout d’abord le Lecteur l’appréhende en constatant qu’il se situe dans une.... »

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