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COURIER (Paul-Louis)

Publié le 21/02/2019

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COURIER (Paul-Louis), écrivain français (Paris 1772 - Véretz, Indre-et-Loire, 1825). Brillant helléniste, c'est sans enthousiasme qu'il entre à l'école d'artillerie de Châlons-sur-Marne selon le désir de son père, riche propriétaire tourangeau. Sa carrière militaire ne lui apporte que déception et aigreur ; il préfère, pendant les campagnes d'Italie, les bibliothèques aux champs de bataille et commence des traductions d'auteurs grecs dont la publication va ponctuer sa vie : Daphnis et Chloé de Longus (1810) ; De l'équitation de Xénophon (1813) ; l'Àne de Lucius de Patras (1818) ; des fragments des Histoires d'Hérodote (1823). S'il démissionne après Wagram, découvre la Toscane et le brillant salon de la comtesse d'Albany, il ne perd ni son amertume ni sa causticité, qui servent ses talents de pamphlétaire. Son premier écrit satirique, la Lettre à M. Renouard, ridiculise le bibliothécaire florentin Del Furia, mais n'efface pas la tache d'encre « malencontreusement » répandue sur le manuscrit inédit qu'il venait de traduire. De retour en France, il fait du domaine de la Chavonnière une place forte, d'où il harcèle désormais tout pouvoir établi : Pétition aux deux Chambres (1816), Lettre aux Messieurs de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1819), Lettres au rédacteur du « Censeur » ( 1820), Aux âmes dévotes de la paroisse de Véretz (1821), Simple Discours (1821), qui le mène en prison, le Pamphlet des pamphlets (1824), apologie du genre.

 

Noblesse, clergé, administration, armée, nul n'échappe à son ironie mordante. Opposant par principe, celui qui signe « Paul-Louis, vigneron » fixe l'esprit frondeur de la bourgeoisie libérale qu'il incarne avec Béranger. Mais les rieurs oublient vite et le procès qui suit son assassinat — crime domestique — laisse les accusés impunis. Seule la correspondance [Lettres écrites de France et d'Italie, 1828), vivante et dépouillée, de cet amoureux de la prose, qui limait le moindre billet (« Peu de matière et beaucoup d'art », disait-il lui-même), n'est pas empreinte du style qui le rendit célèbre, style composite, empruntant la logique et la clarté aux auteurs grecs, la verve et la richesse aux prosateurs français du xvie s.

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