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critique litteraire

Publié le 27/12/2012

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Envoyé par Hélène. LA CRITIQUE DE LA CONSCIENCE Nouveau groupe : Ecole de Genève qui se caractérise par un retour à la conscience de l'auteur. Les membres : Marcel RAYMOND, Albert BEGUIN, Georges POULET, Jean ROUSSET, Jean STAROBINSKI. Permettent aux jeunes gens qui entrent à l'Université d'échapper au positivisme, à l'historicisme (~1955). Panorama et manifeste de ce courant : La conscience critique, Georges POULET (1971). Marcel RAYMOND (1897-1984) Fondateur involontaire du courant. 13 essais de critique littéraire, 21 éditions et anthologies, 15 préfaces, 1 traduction, 188 articles et comptes rendus, 24 textes poétiques et intimes, 1 récit autobiographique : Le sel et la cendre (1970). 2 thèses de doctorat d'Etat sur Ronsard. Il est déçu par la Sorbonne : l'histoire, la science de la littérature doivent, après ces « préparations interminables «, être dépassées, et ne sont pas un « véritable instrument de culture «. Influence de Rivière, Valéry, de surréalistes, de la pensée allemande. RAYMOND est intéressé par « l'histoire de l'esprit « (inquiétude métaphysique. Retour à Bâle, il prépare son grand livre De Baudelaire au surréalisme (1940). « La grande affaire avait été d'inventer une démarche qui fût à l'opposé du didactisme, de ne rien accorder à la biographie, de réduire au minimum la part de l'histoire «. Il cherche à dégager le caractère de chaque poète, de chaque poème, en trouvant un style, non un pastiche. C'est une expérience de la lecture, de la poésie. Il part d'une explication de textes, d'échantillons, établit une relation de la partie au tout, du tout à la partie, pénètre à l'intérieur « d'un organisme verbal structuré «. Dernier chapitre « Le mythe moderne de la Poésie «. Au moment de sa parution, le livre a qqch de politique : il est lié à « une conscience malheureuse de l'oppression et aussi du mensonge de notre civilisation «, au conflit entre le monde moderne et « ceux qui refusent le monde «. Il expose la conception, la doctrine, la philosophie poétique de chaque artiste (Baudelaire, verlaine, Rimbaud). Poésie = solution au pb de la destinée. Se heurte à Valéry : si des syllabes émeuvent, c'est « grâce à un accord infiniment subtil avec le sens du mot qu'elles composent, par la vertu des souvenirs confus que ce mot réveille plus encore que par le chemin propre des sonorités «. Ne méconnaît aucun des poètes contemporains (Jouve, Supervielle, fargue, Saint-John Perse). Conclusion (+ programmme, + méthode) : « Le mythe moderne de la poésie «. 2 catégories de poètes : - les artistes, rattachés à la tradition, à la forme - les contempteurs de l'art, qui recherchent les « données immédiates de l'esprit «, « l'essence « et risquent de se perdre ds « l'illimité «. La poésie moderne doit être tenue pour un « mythe plutôt que pour une réalité historique « Le livre met en place les doctrines et les thèmes de 80 ans de poésie française. Une des lignes de recherche de RAYMOND : Rousseau. Edition des ?uvres complètes ds la Bibliothèque de la Pléiade (1959-1969, 4 volumes) : « Je me suis appliqué à lire les textes au plus près, multipliant les citations, jaugeant le lexique de l'écrivain, pour atteindre, par le moyen de cette Sachlichkeit, à une sorte d'évidence «. C'est une critique d'identification : la rêverie contemplative, la poésie de la prose deviennent celles de RAYMOND lui-même. Il voit le monde par ses yeux. Le critique se nie lui-même, pour accueillir un autre et retrouve expérience, connaissance, vision du monde- et l'écriture. « Encore faudrait-il [...] rappeler que l'autobiographie de Rousseau a contribué au premier chef à transformer le concept même de littérature, centré désormais, non plus sur l'?uvre, être ou objet existant pour soi, mais sur l'auteur, et moins sur l'auteur que sur l'homme avec son drame personnel et sa figure irremplaçable « (introduction aux Ecrits autobiographiques, Pléiade, p. XV). Foi en un au-delà du texte, un « secret «, un « reflet du paradis perdu «, qui ne s'atteignent que dans la « douleur « et le « drame personnel «. Les différentes catégories de rêveries chez Rousseau mènent au processus d'écriture : le rêverie est une forme littéraire, qui renvoie à Montaigne et à Plutarque. Grands thèmes du texte, autour de la lumière (la nature) et l'ombre (l'homme), sont le moi, le temps. Problématique : Quelle est la véritable interprétation de la mystique de Rousseau ? « [...] c'est aussi la poésie que Rousseau a rencontrée ds son vagabondage, la poésie qui rend les questions vaines ou plus exactement répond, par sa beauté ambiguë, à toutes celles qu'on serait tenté d'imaginer. « A partir de 1936, RAYMOND applique les catégories de Wölfflin, et d'abord celle du baroque, aux écrivains qu'il redécouvre (Baroque et Renaissance poétique, 1955). Esquisse une stylistique du baroque littéraire. Dialogue du style et des contenus. Les conteurs baroques aboutissent à 2 états extrèmes : puissance, démesure, rupture ; fuite, métamorphose. Albert BEGUIN (1901-1957) Grand livre : L'Ame romantique et le rêve, 1937. Beaucoup de traductions (Hoffmann, Goethe), des essais sur Péguy (1942 et 1955), Balzac, Nerval (1945)Ramuz (1950), Pascal (1952), Bernanos (1954), 1300 articles. Directeur de le revue Esprit (1950-1957). Evasion hors du monde (ses traductions) puis retour au monde. Quête de l'absolu (il est le seul à avoir quitté l'Université pour l'engagement quotidien) du combat littéraire mais aussi politique. Pour lui, la critique est littérature. L'expérience des poètes s'assimile « à notre essence personnelle « pour « l'aider dans sa confrontation avec l'angoisse profonde «. Dans L'Ame romantique, il confronte poésies française et allemande : c'est une aventure spirituelle commune aux 2 pays, une fraternité naturelle, une connaissance. Assemble ses auteurs en un ensemble continu et ouvert. Une grande structure assemble les structures de détail que constitue le monde de chaque écrivain, son ?uvre et son destin. Chaque écrivain vit un « drame unique « mais appartient à une « famille spirituelle «. Le livre est un ensemble synchronique (de 1750 à 1820 pour l'Allemagne, de Senancour à Proust pour la France) ms ss considération déterministe d'enchaînement chronologique. Conclusion : rêve = une des sources de la poésie. Ds tte ?uvre d'art, BEGUIN cherche « un témoignage sur le destin des hommes «. Ce qui distingue l'écrivain de « ses semblables, ce ne sont ni ses amours, ni ses péchés, ni ses échecs ou ses réussites, mais bien le pouvoir qu'il a eu d'en tirer des vérités d'une portée universelle « (1943). La naissance d'une ?uvre exige le « don de soi «, la « suppression de l'accidentel «, une découverte qui relève du « plan supérieur de la poésie «. Ds Création et Destinée, il écrit : « établir un lien entre l'?uvre et sa portée sociale et politique, c'est la subordonner à une loi qui la nie ou la dégrade «. « La littérature ne devient sociale que par son action imprévisible, explosive, indépendante de toute intention étrangère «. La traduction de l'?uvre en doctrine, en « message «, « en pensée « la dépouille de ses formes. « C'est l'?uvre qui est le donné, la réalité par elle-même valable, et qu'il s'agit de comprendre en tant que telle, non pas en tant que symptôme d'autre chose de plus important à saisir. Le choix et l'ordre des mots, le mvt de la phrase, le jeu réciproque des épisodes ou des images, ce qu'ils ont à dire ensemble et que ne dirait aucune autre combinaison imaginable : tel est l'objet proposé à l'intelligence. « S'est tjrs montré soucieux d'analyser le style et la composition. « Commenter de la poésie, c'est définir les moyens verbaux, le langage d'une poésie. [...]Commenter un roman, ce doit être aussi regarder comment ce roman est fait, comment du sentiment intérieur on est passé à l'existence de personnages et de scènes, à la création proprement dite, attirer constamment l'attention sur les formes esthétiques « (1948). Avec BEGUIN, le critique est devenu poète. Georges POULET (1902-1991) D'origine belge. A la source de la « nouvelle critique « : renouvellement de la critique littéraire qui apparaît en France après 1956 ; il s'agit d'une rupture avec l'histoire positiviste, la biographie, les monographies consacrées à « l'homme et l'?uvre «. 18 ouvrages, des Etudes sur le temps humain (1949) à La poésie éclatée (1980), très nb articles, un roman La poule aux ?ufs d'or (1927). Intérêt aussi étendu que celui de Sainte-Beuve. Etudes sur le temps humain = totale nouveauté. S'initie à « la métaphysique de la poésie et à la poésie de la métaphysique «. « Objectivement la littérature est faite d'?uvres formelles dont les contours se découpent avec une plus ou moins grande netteté. Ce sont des poèmes, des maximes, que sais-je encore, des romans, des pièces de théâtre. Subjectivement la littérature n'a rien de formel. Elle est la réalité d'une pensée toujours particulière et postérieure à tout objet, et qui, à travers tous les objets, révèle ss cesse l'impossibilité étrange et naturelle où elle se trouve, d'avoir jamais une existence objective « POULET définit, non pas un livre unique, ms l'esprit pur qui leur a donné naissance. Les formes ne doivent pas se substituer à l'esprit. « La structure, le tps et l'espace de l'?uvre ne sont qu'une variation de l'esprit qui la contient, la précède et la dépasse «. Le poète a pour mission non de « faire un poème «, ms « d'être et de nous faire être «. Il lui faut montrer le sommet de la vie mentale, « l'univers-pensée «. > portraits spirituels des écrivains. Chaque étude est la quête d'un secret, d'une origine, d'un moment premier antérieur au « moment second « de l'inspiration verbale. > POULET veut penser la pensée de l'autre comme sienne. « Je me suis prêté à quelqu'un d'autre, et ce qqn d'autre pense, sent, souffre et agit à l'intérieur de moi « (La conscience critique). Correspondance avec Marcel RAYMOND. « relation d'identité que j'ai avec l'?uvre «. Le lecteur ne disparaît pas mais partage sa conscience avec le sujet dans l'?uvre, une conscience étonnée de ce qui lui arrive, et qui est proprement la conscience critique. Plusieurs niveaux d'identification désigné par l'exemple d'un critique : - identification « à peine ébauchée « (Jacques RIVIERE) - identification objective, sensorielle, ms non intellectuelle (Jean-Pierre RICHARD) - « conscience détachée de tt objet «, supra-critique, fonctionnant ds le vide (Maurice BLANCHOT) - lecture des corps qui s'unit à une lecture des âmes (Jean STAROBINSKI) - déchirement entre contemplation et compréhension interne (Marcel RAYMOND) - cheminement de l'obscurité à la subjectivité (Jean ROUSSET) Pour POULET, la voie véritable est d' « aller du sujet au sujet à travers les objets «, les 3 étapes de « tte démarche herméneutique «. Ds tte ?uvre littéraire, il y a 3 niveaux : * la conscience de l'écrivain se donne des objets * elle les dépasse pour « se saisir elle-même « * la conscience ne reflète plus rien « tjrs ds l'?uvre et pourtant au-dessus de l'?uvre, elle se contente d'exister «. Applique cette méthode ds La Distance intérieure. Y étudie Laclos. Ds Etudes sur le temps humain, I, considère Molière. Ouverture par une déf. du « moment comique «. Ms le ridicule rompt la durée et l'objet. « Le comique est dc la perception d'une brisure éphémère et locale au milieu d'un monde durable et normale «. Chez Molière, on trouve à la x le monde stable et durable des coutumes, et l'univers des passions, dt la durée est précaire, spasmodique, explosive, comme la durée tragique, et en même tmps répétitive. « Par la répétition le personnage se déshumanise peu à peu sous nos yeux ; il dvt typique... [...] Le personnage se généralise à mesure que la pièce avance. « Il réduit une ?uvre immense à des abstractions simples, à la pureté de l'esprit. « L'?uvre de Mme de La Fayette n'a qu'un but : trouver les rapports de la passion et de l'existence « ; au sujet d'A la Recherche du temps perdu : « c'est le roman d'une existence à la recherche de son essence. « . « Le temps proustien est du tmps spatialisé, juxtaposé « et constitue l'espace de l'?uvre d'art. Il ne s'agit pas de savoir comment Proust peint l'espace, mais ce que l'espace représente pour lui. La poésie éclatée, 1980. Portraits de Baudelaire et Rimbaud. Le critique « trouve son point de départ ds le Cogito d'un autre « qui lui donne la ligne de son dvpt. Georges POULET écrit l'histoire littéraire des Cogito, actes fondateurs des oeuvres. Il reproduit en lui l'expérience des écrivains, d'où l'étude du tmps et de l'espace. Jean ROUSSET (né en 1910) ?uvre la + importante de l'école, y occupe une place à part : celle où se rencontre le goùt des formes, venu de l'amour de l'art, et la conscience critique. Livres peu nb : La Littérature à l'âge baroque en France (1954), Forme et Signification (1962), L'Intérieur et l'Extérieur (1968), Narcisse romancier (1973), Le Mythe de Don Juan (1978), Leurs yeux se rencontrèrent (1981), Le lecteur intime (1986). S'appuie sur l'histoire de l'art et l'esthétique, et non son expérience philosophique et philologique comme ses collègues. Spécialiste du XIIe siècle français, remarquable connaisseur du baroque romain, a étendu son domaine jusqu'au XXe siècle (Robbe-Grillet). La Littérature à l'âge baroque en France est un événement. Delimite son corpus de Montaigne à Bernin (1580 à 1670). Méthode d'analyse et de démonstration thématiques ms ces thèmes sont aussi des forces. Le dvpt s'organise autour de 2 grands thèmes : la métamorphose (symbolisée par Circé) et l'ostentation (symbolisée par le paon). La dernière partie énumère les formes baroques, les critères du baroque littéraire, et les rapports avec des auteurs, des écoles, des périodes voisines. Chaque genre représente un thème particulier : * ballet de cour > métamorphose * pastorale dramatique > inconstance et fuite * tragi-comédie > déguisement et trompe-l'?il Parmi les thèmes, ceux du mvt (l'eau), du feu et de la fuite, de la mort dominent. ROUSSET ramène à la lumière, une littérature de supplices, d'angoisses nocturnes, de paysages funèbres. Le mvt (finalement mortel) domine la vie, ds les figures de la flamme et de la neige, du nuage et de l'arc- en-ciel. Au dernier 1/3 de sa thèse, l'auteur définit les critères de l'?uvre baroque : instabilité, mobilité, métamorphose, domination du décor. ?uvre de Corneille : après une période baroque, tente d'échapper au changement, à la métamor...

« Se heurte à Val éry   : si des syllabes  émeuvent, c’est  «   gr âce  à un accord infiniment subtil avec   le sens du mot qu’elles composent, par la vertu des souvenirs confus que ce mot r éveille   plus encore que par le chemin propre des sonorit és   ». Ne m éconna ît aucun des po ètes contemporains (Jouve, Supervielle, fargue, Saint­John Perse). Conclusion (+ programmme, + m éthode)   : «   Le mythe moderne de la po ésie   ». 2 cat égories de po ètes   : - les artistes, rattach és à la tradition,  à la forme - les contempteurs de l’art, qui recherchent les   «   donn ées imm édiates de l’esprit   » ,   «   l’essence   »  et risquent de se perdre ds «   l’illimit é   ». La po ésie moderne doit  être tenue pour un  «   mythe plut ôt que pour  une r éalit é historique   » Le livre met en place les doctrines et les th èmes de 80 ans de po ésie fran çaise. Une   des   lignes   de   recherche   de   RAYMOND   :   Rousseau.

  Edition   des   Œuvres   compl ètes   ds   la   Biblioth èque de la Pl éiade (1959­1969, 4 volumes)   : «   Je   me   suis   appliqu é à  lire   les   textes   au   plus   pr ès,   multipliant   les   citations,   jaugeant   le   lexique   de   l’ écrivain,   pour   atteindre,   par   le   moyen   de   cette   Sachlichkeit ,   à  une   sorte   d’ évidence   ». C’est  une  critique  d’identification   :  la r êverie contemplative,  la  po ésie  de  la  prose  deviennent   celles   de   RAYMOND  lui­m ême.  Il   voit  le  monde  par   ses   yeux.

  Le   critique   se   nie  lui­m ême,   pour accueillir un autre et retrouve exp érience, connaissance, vision du monde­ et l’ écriture. «   Encore   faudrait­il   […]   rappeler   que   l’autobiographie   de   Rousseau   a   contribu é  au   premier chef  à transformer le concept m ême de litt érature, centr é désormais, non plus sur   l’œuvre,  être ou objet existant pour soi, mais sur l’auteur, et moins sur l’auteur que sur   l’homme   avec   son   drame   personnel   et   sa   figure   irrempla çable   »   (introduction   aux   Ecrits   autobiographiques , Pl éiade, p. XV). Foi en un au­del à du texte, un   «   secret   » , un   «   reflet du paradis perdu   » , qui ne s’atteignent   que dans la  «   douleur   »  et le  «   drame personnel   ».  Les diff érentes cat égories de r êveries chez Rousseau m ènent au processus d’ écriture   : le r êverie   est une forme litt éraire, qui renvoie  à Montaigne et  à Plutarque. Grands th èmes du texte, autour   de la lumi ère (la nature) et l’ombre (l’homme), sont le moi, le temps. Probl ématique   : Quelle est la v éritable interpr étation de la mystique de Rousseau   ?   «   […] c’est   aussi   la   po ésie   que   Rousseau   a   rencontr ée   ds   son   vagabondage,   la   po ésie   qui   rend   les   questions vaines ou plus exactement r épond, par sa beaut é ambigu ë, à toutes celles qu’on   serait tent é d’imaginer.

  » A   partir   de   1936,   RAYMOND  applique   les   cat égories   de   W ölfflin,  et   d’abord   celle   du   baroque,   aux   é crivains qu’il red écouvre ( Baroque et Renaissance po étique , 1955). Esquisse une stylistique du baroque litt éraire. Dialogue du style et des contenus. Les   conteurs   baroques   aboutissent   à  2   états   extr èmes   :   puissance,   d émesure,   rupture   ;   fuite,   m étamorphose. 2. »

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