DALIBRAY, Charles Vion, sieur d'Alibray : sa vie et son oeuvre

DALIBRAY, Charles Vion, sieur d'Alibray (1600?-1652). Définir Dalibray comme un « poète de cabaret » (Adolphe Van Bever) est exact, à condition de reconnaître, derrière cette appellation apparemment péjorative, le type du libertin du XVIIe siècle, qui unit le culte de l’érudition, celui de l’amitié et celui de la bonne chère, avec, peut-être, effectivement, dans le cas de Dalibray, une prédilection trop marquée pour cette dernière. Frédéric Lachèvre le désigne comme un « goinfre », René Pintard l’appelle « le corpulent Dalibray ». Une lettre du 25 septembre 1647, de Jacqueline Pascal, le montre manquant un rendez-vous avec Descartes par paresse à quitter la table. Il était le frère de l’égérie de Voiture, Mmc de Sainctot, et fut un ami apprécié des écrivains et des savants les plus remarquables de son époque. L’académie Mersenne le compte parmi ses habitués.

Ses Œuvres poétiques, composées au gré des circonstances et réunies en un recueil posthume (1654), sont divisées en «< vers bachiques, satyriques, héroïques, amoureux, moraux et chrestiens ». Si Dalibray y sacrifie