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Dante et Espoir

Publié le 12/09/2015

Extrait du document

dante

DANTE: «Par moi l’on va dans la cité dolente,

 

Par moi l’on va dans le deuil éternel,

 

Par moi l’on va parmi la gent perdue. La justice inspira mon divin artisan :

 

Je fus édifiée par la toute-puissance,

 

La suprême sagesse et l’amour souverain.

 

Il n’a été créé, avant moi, que les choses Eternelles, et moi, éternelle je dure.

 

Vous qui entrez, laissez toute espérance. »

La comparaison entre le texte de Dante et la représentation qu’en propose Rodin est des plus surprenantes. De la porte de l’Enfer, Dante ne nous dit rien, si ce n’est l’inscription qu’elle porte. Cette inscription, on la cherche en vain sur l’œuvre de Rodin où on retrouve nombre des scènes que la suite du poème présente. Lapsus ou choix délibéré, Rodin a choisi de taire ce que dit le texte et de dire ce qu’il tait comme si, par ce décalage seulement, la matière de l’œuvre pouvait rivaliser avec le langage du texte.

dante

« La justice inspira mon divin artisan : Je fus édifiée par la toute-puissance, La suprême sagesse et l'amour souverain.

ll n'a été créé, avant moi, que les choses EterneUes, et moi, éterneUe je dure.

Vous qui entrez, laissez toute espérance.,.

Enfer 1 87 La porte semble elle-même prendre la parole pour révéler à qui rentre en Enfer son origine, sa nature, sa destination.

Elle ouvre à la cité du deuil, du péché, de la damnation.

Elle est œuvre de Justice, voulue par le Dieu trinitaire des chrétiens qui est à la fois puissance, sagesse et amour.

Créée depuis toujours, elle ne dispa­ raîtra pas car la peine des damnés comme la récom­ pense des élus est éternelle.

Pour qui passe par cette porte, il n'y a plus lieu d'espérer, car, quand la mort est venue, il n'est plus temps de se repentir.

Pour les dam­ nés, il n'est donc plus d'autre perspective que la souf­ france infinie qu'ils ont choisie eux-mêmes en refusant la loi de Dieu.

Dans sa phrase finale, le texte sonne comme la plus définitive et la plus terrible des condam­ nations .

....

L'œune de Dante subit un singulier désintérêt dans la culture française.

Très rares sont les écrivains fran­ çais qui se sont intéressés à La Divine Comédie; plus rares encore ceux qui, s'y intéressant, ne l'ont pas enfermée dans une sorte de pittoresque dantesque peu en rapport avec le projet véritable de l'auteur, oubliant que l'Enfer n'a pour Dante de sens que de mener au Paradis.

C'est un autre Italien que les Français se sont choisi pour modèle: ils ont admiré pptrarque (1304- 1374) et ignoré Dante.

On peut rêver à ce que serait devenue une poésie française qui aurait pris le parti inverse.

Toujours est-il que ce n'est pas du côté des écrivains français que se situe la véritable postérité de Dante.. »

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