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D'Aubigné : sa vie, son caractère. Les « Tragiques ».

Publié le 30/05/2011

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Agrippa d'Aubigné (1550- 1630) est une figure d'un haut relief. Sa vie et son oeuvre sont remplies par la passion religieuse. Il est né en Saintonge. Tout enfant, au lendemain de la conjuration d'Amboise, il prête entre les mains de son père le serment « de n'épargner sa tête pour venger ces chefs pleins d'honneur «. Depuis l'âge de dix ans, où il s'est sauvé en chemise pour rejoindre un gros de soldats, il est de tous les combats, et ne se repose de ses blessures qu'en écrivant des pamphlets pour le service de son parti.

« La verve de d'Aubigné est souvent trouble.

Il a de longues suites de vers obscurs, confus et bizarres : les souvenirsde l'antiquité se mêlent aux citations de la Bible, le mauvais goût dépare les plus belles pages.

Mais, d'un bout àl'autre de l'oeuvre souffle une inspiration puissante, et la passion y éclate en d'admirables cris de haine.

Blessé grièvement au combat de Casteljaloux en 1577, Agrippa d'Aubigné entreprend la première ébauche desTragiques sous le coup de la colère et de l'indignation.L'œuvre ne paraîtra qu'en 1616.

après des remaniements et des additions multiples, à la faveur des rechercheshistoriques effectuées pour son Histoire universelle. Dans ce long poème des Tragiques, le protestant Agrippa d'Aubigné dépeint avec fougue et intransigeance letableau de la France déchirée par les guerres de religion. Une architecture cohérente Ce poème de neuf mille vers, écrit « par humeur », se compose de sept parties qui vont tantôt des causes auxconséquences des guerres de religion, tantôt des malheurs terrestres aux vengeances éternelles.

Misères, le premier livre, peint un monde à l'envers, celui des victimes de la guerre, de la France ravagée.

La terre reproche à l'hommeson ingratitude.

Princes est un violent pamphlet contre les Valois, qu'Agrippa d'Aubigné associe à la cour dégénérée des empereurs romains.

Il dénonce leur corruption, celle des juges aussi, dans le livre suivant, La Chambre dorée, où l'on voit les vices prendre les traits de personnages allégoriques grotesques.

Les Feux relatent l'époque des bûchers, Les Fers, les principales scènes d'atrocités des guerres de religion, en particulier la Saint-Barthélémy.- Dans Vengeances, Dieu punit tous les persécuteurs de l'Église depuis Caín.

Jugement est l'aboutissement de cette longue diatribe : on y découvre une scène visionnaire de la résurrection des corps, qui se clôt par une extase,dénouement sublime : d'Aubigné se réfugie dans un silence mystique.

Ce foisonnement de tableaux divers trouve sonunité dans la vision : c'est elle qui, par la répétition d'images et la reprise d'allégories à l'allure baroque, susciteconstamment l'horreur et la pitié. Le bouc du désert Nourri de la Bible où il puise toute sa force d'âme, Agrippa d'Aubigné garde une unité d'inspiration par-delà la variétédes moyens employés.

L'œuvre fait se heurter sans cesse des images violentes, sanguinaires, et des images fraîchesqui traduisent un militantisme protestant ardent et un profond désarroi.

D'Aubigné désarticule l'alexandrin pourconfier à son lecteur les tourments de son âme exilée ou le souffle puissant de sa foi.

Il signe son œuvre L.B.D.D., «le bouc du désert » ; sous cet aspect ludique se cache une gravité extraordinaire.

A la fois humble et confiant dansla fonction d'éternité de l'écriture, il est convaincu que le poète est investi d'une mission.

Son livre cache autant demenaces que d'énigmes pour le lecteur qui cherche la part de vérité historique.. »

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