DE LA JUSTE PROPORTIONS DES PEINES AVEC LE CRIME - MONTESQUIEU
Publié le 03/11/2014
Extrait du document
Introduction :
- Ce texte fait partie de l’œuvre De l’Esprit des lois , écrite et publiée par Montesquieu en 1748.
- Cette œuvre majeure, qui lui a pris quatorze ans de travail, a d’abord été publiée sans nom d’auteur à cause de la censure, et a fait l’objet d’une mise à l’index (censure) en 1751 par l’Eglise.
- A travers cette œuvre, Montesquieu met en garde les monarques et les nobles quant au risque de despotisme s’ils ne partagent pas le pouvoir et propose également la séparation des pouvoirs (législatif – qui vote les lois, exécutif – qui fait appliquer les lois, judiciaire – qui sanctionne ceux qui ne respectent pas les lois), idée qui a été reprise lors de la rédaction de la Constitution française de 1791.
«
A) Les anecdotes, les exemples pris à l’étranger.
a) Il utilise dans un premier temps des exemples historiques.
On les reconnait du fait de
l’emploi des temps du passé : suscita L 4, fut L5, vit L8, conspirèrent L12, fit L12, brula L13,
tira, coupa, délivra, fit L14.
(passé simple), était L9 (imparfait).
Exemple 1 : L4 : Au 11 ième siècle, un homme à Constantinople qui s’était fait passer pour
l’e mpereur romain fut condamné au fouet mais comme il avait cherché à tromper les gens, il
fut brulé.
Montesquieu montre qu’il existait déjà une différence de peines suivant les actes
commis.
Imposteur : quelqu’un qui se fait passer un autre.
Calomniateur : quelqu’un qui porte de fausses accusations.
Empereur d’Orient : Empereur d’Egypte, des Balkans et du Moyen -Orient .
Exemple 2 : L 8 : Charles II, roi d’Angleterre en 1660, retrouve son trône alors que son père
Charles I a été renversé et exécuté onze ans plus tôt.
Cette période s’appelait La
Restauration.
Pour ne pas subir le même sort que son père, Charles II accepte les critiques
pour ne pas se mettre le peuple à dos.
L’homme condamné au pilori avait par contre fustigé
ses ministres.
Il existait la aussi une différence de peines suivant les actes.
Exemple 3 : un autre empereur romain d’Orient, Basile, sanctionna à mort un homme qui lui
avait mis l’épée devant son nez, alors qu’il laissa en vie des conspirateurs.
Ces trois exemples montrent qu’il existait déjà à ces différentes époques des peines
appropriées suivant les actes.
b) Il utilise ensuite des exemples contemporains pour argumenter ses propos.
Il compare deux pays orientaux, la Chine et la Moscovie (Russie jusqu’au 16 ième siècle ) car ces pays
sont connus à l’époque pour tuer les gens de façon cruelle.
En Chine, c’est la loi du talion qui domine.( le coupable subit une punition du même ordre que le tort
qu’il a commis.
Œil pour œil, dent pour dent.
Montesquieu est favorable à cette hiérarchie de
sanctions.
Par contre, il pense qu’il existe un certain archaïsme e n Moscovie, il n’existe pas de hiérarchie de
peines.
Les fautifs sont e xécutés quelque soit la peine.
Pour souligner cet archaïsme , il emploie un
mot dans son ancien sens (Moscovie) et une tournure grammaticale ancienne L 20 :à la – en.
Il prend enfin l’exemple de l’Angleterre et l’importance de la grâce dans ce pays.
Il est fait une
différence entre un assassin qui est condamné à rester dans le pays alors qu’un voleur peut
effectuer sa peine en Australie.(colonies) .
Ces exemples montrent également le bienfait de la hiérarchie des sanctions..
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