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De quelle signification est porteuse, dans les chants au programme, la notion de l’hospitalité ? (référence à la traduction de Jacottet )

Publié le 07/10/2018

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Ulysse, et d’un équipage pour rentrer chez lui (Chant VIII), car il ne faut pas retenir quelqu’un qui ne veut pas y rester chez soi : « Comme par le passé, nous saurons hâter son départ ; /car personne, jamais, de ceux qui sont venus chez moi, ne s’est plains d’y avoir trop longtemps attendu. / Allons ! tirons dans l’eau divine un vaisseau noir / n’ayant jamais tenu la mer, et trions dans le peuple / cinquante-deux rameurs, parmi ceux qui ont fait leurs preuves » (v. 31 à 36). Au chant XIII, Alcinoos demande au peuple de faire à nouveau des dons de vêtements, d’or et autres à Ulysse, et de boire en son honneur (v.10 à 15). Au matin du départ, l’aspect religieux de l’hospitalité est à nouveau révélé, puisqu’Alcinoos fait sacrifier un bœuf à Zeus, pour qu’on se nourrisse avant le départ, et que les dieux permettent à Ulysse un voyage rapide pour rentrer chez lui (v.24-25). C’est aussi pour cela qu’il fait servir du vin à toute l’assemblée : « Pontonoos, mêle le vin dans le cratère, puis / verses-en à tous dans la salle, afin qu’ayant prié / Zeus père, en sa patrie nous renvoyions cet étranger » (v. 50 à 52). Les Phéaciens font aussi dons de vivres (pain, vin, et eau), pour le voyage.

 

On

 

voit donc ici que l’hospitalité au moment du départ se présente comme un miroir comparable à celle de l’arrivée dans sa forme, puisque les hôtes font des dons et apportent des aides aux voyageurs. Comment peut-on donc considérer ce rituel de l’hospitalité ?

 

III-Le rituel de l'hospitalité.

 

Comme nous avons pu le voir, l’hospitalité se présente selon une forme quasi identique au moment de l’arrivée, ou du départ du héros d’un lieu. On retrouve des éléments similaires dans la plupart des situations.

 

1) Un rituel très codifié.

 

Effectivement, l’hospitalité est un rituel très codifié. Il est d’abord illustré par une offre de repas de choix à l’étranger s’aventurant en la terre, après lui avoir proposé un siège où s’asseoir (v. 159), pour ne pas le laisser par terre (Chant VII, épisode de l’arrivée d’Ulysse chez les Phéaciens). Il faut donc agir envers l’hôte avec un certain comportement. Il faut boire en son honneur, fêter l’étranger, comme on l’observe au Chant VIII, p.125, v.42 : « venez que nous fêtions l’étranger », et au Chant VII, p. 117, v.189 à 196 : « Demain, à l’aube, avec d’autres Anciens encore, / dans le palais nous fêterons cet hôte et offrirons / de beaux sacrifices aux dieux ; nous songerons ensuite / à son retour, afin que sans chagrin ni peine, / par nous conduit, il ait sans tarder cette joie / de revoir sa patrie, même s’il en est éloigné, / et qu’entre-temps il ne subisse aucun dommage / jusqu’à ce qu’il débarque en son pays ». Outre le fait qu’on fête l’étranger, on remarque qu’on doit lui laisser le pouvoir du départ s’il le désir, et l’aider à cela. Eole, par exemple, enferme les vents contraires à ceux qui pourraient mener Ulysse chez lui dans une outre (Chant X), tandis qu’Alcinoos lui fait donc d’un navire et d’un équipage. C’est seulement après le repas qu’on lui demande son nom, et des informations sur sa provenance, règle à laquelle le cyclope, par exemple, ne se plie pas (Chant IX).

« résiliation, comme Polyphème, le cyclope, fils de Poséidon. 3) Hospitalité de Polyphème Polyphème (Chant IX) est un être qui ne craint pas les dieux, il ne se pose donc pas de question quant à l’hospitalité qu’il devrait accorder aux étrangers.

Ainsi, quand Ulysse, qui se pose encore et toujours la même question, arrive en son domaine, malgré l’absence de son hôte, il se sert de nourriture (manger la nourriture d’un hôte n’est pas du vol), et veut l’attendre « car il voulait le voir, et s’il lui ferait des cadeaux ! » (v.229).

Les dons tiennent donc une part importante dans le rituel. Mais Polyphème, contrairement à ce que voudrait la coutume, demande leurs noms aux voyageurs en premier lieu, ce qui devrait se faire après le repas : « Qui êtes-vous ? D’où venez -vous par les routes humides ? » (v.252). Ulysse lui rappelle alors en quoi consiste l’hospitalité : « nous voici donc à tes genoux / dans l’espoir que tu nous accueilles et que, de plus, / tu nous fasses un dont, selon la coutume des hôtes » (v.

266 - 268).

Le cyclope ne change pas d’avis, se pensant plus fort que les dieux (v.276).

En plus de cela, il n’hésite pas à manger les compagnons d’Ulysse (v.289), et ce à plusieurs reprises.

C’est alors Ulysse, en opposition à son rôle chez un hôte, lui offre du vin, même si c’est pour en tirer l’avantage (v.

353) : le rendre saoul et pouvoir s’enfuir.

On remarque donc ici que le cyclope est un être qui n’a que faire de l’hospitalité, et qui agit tout en son contraire.

Il ne sait pas accueillir des gens et va même jusqu'à leur faire du mal, et ceci, jusqu’à leur départ.

Quand on ne croit pas en la puissance des dieux, ou même en eux, on n’est pas doué d’hospitalité.

L’hospitalité dans L’Odyssée est donc traitée avec des nuances selon les êtres et épisodes mais dans tout les cas, elle est présentée comme un devoir religieux.

Pour Circé, il permet un piège, pour le cyclope, elle est détournée, et il ne veut rien en savoir.

Les seuls êtres qui peuvent être sincères et hospitaliers se trouvent être les Phéaciens au moment de l’arrivée du héros.

Le départ d’Ulysse est aussi marqué par l’hospitalité.

II- L'hospitalité au moment du départ Au moment du départ, l’invité est couvert de cadeaux, de nourriture, de vin, on lui donne des conseils, les Phéaciens font même un sacrifice à Zeus pour que les dieux l’épargnent pendant son retour. 1) Hospitalité de Calypso. Dans le récit, Calypso est la première qui nous illustre cette hospitalité du départ (Chant V).

Après lui avoir assuré qu’elle agit pour son bien, en toute amitié (v.182), elle donne à Ulysse un bain, des habits propres et lui fait don d’ « une outre de vin noir, / et une autre, plus grande, d’eau ; puis, dans une besace, / les vivres et les autres mets en suffisance » (v.

264 - 267).

Le départ se prépare donc ainsi.

On peut y voir un effet de miroir avec l’arrivée, qui s’annonce dans le même plan de repas, de bain, de dons, tous ces évènements définis suivant les règles de l’hospitalité.

L’invité est aidé à son départ.

Calypso par exemple procure à Ulysse ce qu’il lui faut pour la construction du radeau : « elle lui apporta une grande hache de bronze », « elle lui donna une doloire et l’emmena / à la pointe de l’île où de grands arbres avaient crû, / des sapins hauts comme le ciel, des peupliers, des aunes / qui depuis longtemps morts et secs, flotteraient bien » (v.304 et 238 -240).

Enfin, quand Ulysse est prêt à partir, elle souffle un vent, pour l’aider à la navigation (v.268). L’aide au départ est donc considérée comme l’illustration de l’hospitalité.

On la remarque aussi chez Circé. 2) Hospitalité de Circé. Circé, tout comme Calypso, aide Ulysse à son départ (Chant X), car il ne faut pas retenir les invités chez soi, les garder à contrecœur (v.

489).

Elle lui donne des conseils, notamment celui de se rendre d’abord au royaume des morts, puis la procédure à suivre pour obtenir les prédictions de Tirésias.

Elle lui donne ensuite, une fois qu’il a accomplit cette mission, d’autres conseils, à propos des péripéties à venir, sur les Sirènes, les deux monstres marins Charybde et Scylla, l’île du Trident : « tu croiseras d’abord les Sirènes […]/ je puis te garantir la mort » (v. 39 à 139).

Les conseils sont ici une preuve de sympathie qu’on peut associer à l’hospitalité.

Elle offre bien sur à l’équipage, au moment de leur retour du royaume des morts, un repas, du vin, du pain (v.22) (Chant XII). 3) Hospitalité des Phéaciens Tout comme Calypso, on remarque l’hospitalité du départ chez les Phéaciens par leur fourniture d’un navire à. »

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