DESCHAMPS (Léon)
Publié le 10/03/2019
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DESCHAMPS (Léon), écrivain français (Sauzé- Vaussais, Deux-Sèvres, 1863 -Paris 1899). Poète (À la gueule du monstre) et romancier [le Village, mœurs paysannes, 1888), il est surtout le fondateur de la revue la Plume (1889) qui accueillit toutes les avant-gardes de la fin du siècle.
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DESCHAMPS, Antoine François Marie Des
champs de Saint-Amand, dit Antoni ou Antony
(1800-1869).
Poète et traducteur, frère cadet d'Émile
Deschamps, il fut surtout attiré par l'Italie, sa liuérature
et ses arts.
Amateur de Cimarosa et de Rossini en musi
que, comme de Raphaël en peinture, il commença par
traduire «en vers français >> une vingtaine de chants de
la Divine Comédie de Dante (1829), permettant ainsi à
un large public de s'initier à celui en qui Lamartine
voyait « le poète de notre époque >> et que Hugo déclarait
«de la taille de Shakespeare>>.
Atteint de troubles psy
chiques, il tenta de se divertir en parcourant l'Italie, d'où
il rapporta un recueil, les Italiennes (1832), croquis de
scènes prises sur le vif.
Faisant des séjours de plus en
plus fréquents chez le docteur Blanche, à Passy, il se
replia sur lui-même pour ne plus produire que quelques
poésies sombres, Dernières Paroles (1835) et Résigna
tion (1841).
Comme son frère, Antoni Deschamps joue un rôle
d'initiateur aux lettres étrangères; mais, à l'inverse
d'Émile- «Mon frère est plus poète que moi >>, disait
le traducteur du Romancero -, et en dépit de la minceur
de son œuvre personnelle, il se définit comme poète, ct
surtout comme poète fou.
En effet, si d'autres ont voulu
mettre leur mal à distance (qu'on songe aux premières
pages d'Aurélia), Antoni s'en repaît au point d'en faire
un leitmotiv dans ses Dernières Paroles:
Et fermé pour l'amour, s'ouvrit à la folie
Mon cœur poète, ardent...
(1).
Depuis longtemps je suis entre deux ennemis,
L'un s'appelle la Mort, et l'autre la Folie (111).
Et je ris, ô mon Dieu! d e ce rire forcé
Oui grimace souvent aux traits de l'insensé (xxv1).
Moi qui su is fol enfin , c'est le mot, ô Seigneur! (XLVIII).
Folie vécue non pas à la manière de l'inspiré, et qui
de ce fait n'entraîne ni thématique originale ni discours
spécifique, mais comme l'expiation d'une faute
Mais n'avoir point aimé, femme, c'est là le crime,
C'est le mien, c'est le mien ...
(XXIX).
qui condamne le malade à errer, solitaire et maudit :
Tout homme dans le ciel a son ange -gardien:
Et moi je suis maudit, car je n'ai pas le mien (XXXI).
De la malédiction à l'inutilité, le poète s'enferme
alors dans un cercle infernal où affluent les admirations
de toujours ( « lllustres trépassés ( ...
), Mes maîtres, mes
seigneurs ...
», XLI) et dont ne parvient pas à l'exiler un
curieux mysticisme qui conjugue l'appel à Dieu et à la
mort:
Père du ciel ( ..
.
)
Voyez je n'en p uis plus, à mon mal je su c c o m be,
Et je n'aspire plus qu'à dormir dans la to m be;
�ais avant que je sorte, héla s! de ma pris o n ,
Otez ou rendez-moi tout à fait la raison (LXXIII).
BIBLIOGRAPHIE Antoni Deschamps.
Poésies.
Genève, réédition Slatkine
Reprints, 1973.
On tr o uv era des renseignements sur Antoni dans
l 'o uv rage d'Henri Girard con sacré à son frère (voir, à l'article.
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