Devoir de Philosophie

Deux définitions du romantisme (Hugo et Brunetière).

Publié le 19/03/2011

Extrait du document

hugo

   Matière. — Après avoir montré que « le type nouveau introduit dans la poésie, c'est le grotesque «,  Victor Hugo ajoute : « Et ici. qu'il nous soit permis d'insister, car nous venons d'indiquer le trait caractéristique, la différence fondamentale qui sépare, à notre avis, l'art moderne et l'art antique, la forme actuelle de la forme morte, ou, pour nous servir de mots plus vagues, mais plus accrédités, la littérature romantique de la littérature classique. (Préface de « Cromwell «, édit. Souriau, p. 191 sq.)

   C'est là une définition du romantisme. En voici une autre due à F. Brunetière : « Le romantisme, c'est avant tout, en littérature et en art, le triomphe de l'individualisme, ou l'émancipation entière et absolue du moi. De tous les caractères du romantisme, il n'y en a pas qui lui soit plus essentiel.    Guerre au classicisme, liberté, vérité dans l'art, couleur locale, imitation des littératures étrangères, tous ces autres noms, en effet, dont on a fait tant de bruit, n'ont servi que de couverture ou de déguisement à l'étalage du moi. « (Manuel de l'histoire de la littérature française, p. 420 sq.)    Peut-être y aura-t-il quelque intérêt à rapprocher ces deux définitions. Faites-le,    Plan proposé :    Introduction. — Pour Victor Hugo, le trait caractéristique de la littérature romantique, c'est le grotesque. F. Brunetière, lui, pense que le romantisme est avant tout le triomphe de l'individualisme. Nous allons partir de ces définitions pour dégager logiquement les traits principaux du romantisme. Peut-être alors nous apercevrons-nous que ces deux formules ne sont pas aussi éloignées qu'elles le semblaient de prime abord.

hugo

« 2° Romantiques : les Anglais et les Allemands. Ce sont en effet les littératures étrangères, Shakespeare Byron, Gœthe, Schiller, qui ont cherché les effetsartistiques dans le contraste du laid à côté du beau, qui ont représenté la nature humaine dans toute sa complexitéet qui, par suite, ont fait la plus large part à l'imagination et à la fantaisie.

Un article du Mercure du XIXe sièclecontient cette phrase : « Vivent les Anglais et les Allemands ! Vive la nature sauvage et brutale ! » Les Anglais etles Allemands ont représenté la nature brutale et sauvage, c'est-à-dire la vie telle qu'elle est, la vie belle et familièreavec ses traits grandioses et grotesques. E) Le Moyen âge. Il ne saurait donc être question de continuer à puiser ses sujets dans l'antiquité, Mais il est une période de notrehistoire, le Moyen âge, qui nous montre constamment associés le laid et le beau, le sublime et le grotesque, quinous fait voir les sentiments les plus élevés à côté des traits de caractère les plus grossiers et les plus rudes.

Parsuite, c'est au Moyen âge chrétien et féodal que vont s'adresser les premiers romantiques. F) La forme (vocabulaire et versification). Le vocabulaire^du classicisme est aristocratique.

Celui des romantiques, comme leur versification, est plus «démocratique ». En effet, un art qui élimine tout ce qui gêne l'harmonie de l'ensemble, qui est prêt à faire toutes les suppressionspour arriver à l'unité, a besoin d'un instrument-tout à fait différent de celui qui se propose de traduire la vie familièrevivante, et sans aucune convention. Tels sont les caractères qui découlent de la définition de Hugo. II.

— Le romantisme d'après F.

Brunetière. L'autre définition a été adoptée par Brunetière ; « Guerre au classicisme...

(tout cela) n'a servi que de couverture etde déguisement à l'étalage du moi...

» Nous allons montrer en quelques lignes que les mêmes caractères peuvent sedéduire de cette définition. Le romantisme a introduit dans la littérature le culte du moi. A) Idéalisme et réalisme. Il a introduit une littérature réaliste après une littérature idéaliste. B) Facultés maîtresses. Il a fait prédominer l'imagination, c'est-à-dire la fantaisie individuelle, sur la raison, faculté qui est la même dans tousles temps et tous les lieux. C) Nature. Le moi ayant son expression dans la nature qui l'entoure, et l'homme aimant à se retrouver en elle, développer sonmoi, c'est faire une place très large à la nature extérieure. D) Maîtres à suivre et à imiter. Les littératures qui ont laissé le plus de place au culte du moi sont les littératures étrangères, à la différence deslittératures antiques impersonnelles. E) Le Moyen âge. L'époque de notre littérature où le moi a eu la plus libre expansion, c'est l'époque où le pouvoir central n'était pasassez fort pour établir l'unité de la France, où notre pays offrait la plus grande diversité : le Moyen âge. F) La forme (vocabulaire et versification). Gomment se contenter de la langue et de la versification d'une littérature raisonnable et impersonnelle pour traduireles nuances d'un sentiment individuel et d'une âme particulière ? Conclusion.

— Les mêmes caractères de la littérature romantique peuvent se tirer de définitions en apparence fortéloignées.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles