Diderot l'encyclopédiste

« sentants de chaque discipli­ ne.

Ainsi les naturalistes Buf­ fon et Daubenton, les philo­ sophes Rousseau et Voltaire, l'érudit Président De Brosses, l'économiste Turgot, le chimis­ te Rouelle, maître de Lavoi­ sier participeront un jour ou l'autre à ce grand œuvre.

Un véritable succès Malgré l'incarcération de Diderot à Vincennes en 1749 pour sa "Lettre sur les aveugles" tournée vers l'athé­ isme, malgré les adversaires acharnés contre l'esprit nova­ teur des Lumières, la sous­ cription est une incontestable réussite : 1 000 souscripteurs à la parution du premier volume en juillet 1751 ; 2 000 en février 1752 pour le second, 3 000 pour le troisième et plus de 4 000 pour le septième paru en novembre 1757.

Et ce n'est pas un arrêt du Conseil du Roi interdisant la parution de l'ou­ vrage, sur la pression de quelques esprits chagrins, qui enrayera la progression.

Et Rousseau déserte Le fameux tome sept, paru en 1757, contient, à la lettre G, un article baptisé "Genève" signé de d'Alembert.

Cet article ne plaît pas à Jean-Jacques Rous­ seau, qui claque la porte à l'encyclopédie.

Il faut dire que la religion jugée par les ency­ clopédistes comme rétrogra­ de et au service de l'obscuran­ tisme, ne fait qu'envenimer les rapports avec le clergé.

Les pamphlets alimentent la guerre contre ces philosophes ambitieuse tâche .

Il ne veut surtout pas arrêter pour ne pas décevoir les souscripteurs et ne pas ruiner les libraires.

Mais il se heurte encore et toujours à ses ennemis qui réussissent à provoquer un nouvel arrêt du Conseil d'État, en 1759, révoquant les lettres de privilège de l'encyclopédie et décrètant le rembourse­ ment des souscripteurs (aucun ne se manifestera).

Comme un paria Diderot décide de continuer sous le manteau .

Mais le librai­ re Le Breton prend peur et cen­ sure les textes à partir du hui­ tième volume.

Diderot ne l'ap­ prendra qu'en 1764 .

En dépit des interdictions et des menaces, les onze volumes de l'encyclopédie sortiront jus­ qu'en 1772 .

Et même si les cinq derniers sont quelque peu édulcorés par rapport à l'esprit initial, ce gigantesque pensum dû à l'opiniâtreté d'un homme, restera comme "le projet du plus beau monument qu'aucun siècle ait jamais élevé à la gloi­ re et à l'instruction du genre humain" .

peu orthodoxes.

Voltaire "1------- prend peur et arrive à persua- i ~ , ~·, l.

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· première heure, de déserter ~ J t na le navire.

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J Diderot se retrouve donc seul ~ ~ {• , à la tête de cette immense et 5:.

____________ __, L'encyclopédie n'est pas uniquement une suite d'articles écrits par des gens prestigieux.

De simples artisans réputés pour leur savoir-faire ont également participé à cette œuvre immense.

C'est ainsi que l'on trouve au hasard de la lecture, des articles pertinents sur les forges, le jardinage, l'encaustique, l'épingle, le sucre, la verrerie, sur l'art d'écrire, la marine, sur les mécanismes de l'horlogerie ou la serrurerie.

Le tout accompagné de dessins et de planches très explicites.

Quant aux textes, ils ne se contentent pas de faire un simple inventaire, mais se veulent délibérément progressistes et luttent contre tous les obscuran­ tismes.

Pour Diderot et ses amis, c'est faire preuve d'humanisme que de lutter, par exemple, contre les archaïsmes d'une religion dressée contre le progrès et de privilégier tout le savoir, fut-il encore à l'état d'ébauche ou de réflexion.

(Ci-dessous, les planches illustrées pour les articles «Forge» et «Minéralogie»).. »