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Diderot, Lettre à Sophie Volland, du 2 novembre 1759. Commentaire

Publié le 09/03/2011

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diderot

« Si je suis sain d'esprit et de corps, si j'ai l'âme honnête et la conscience pure, si je sais distinguer le vrai du faux, si j'évite le mal et fais le bien, si je sens la dignité de mon être, si rien ne me dégrade à mes propres yeux, si, loin de mon pays, je suis ignoré des hommes dont la présence me ferait peut-être rougir, on peut m'appeler comme on voudra, « milord « ou « sirrah « (1)... « La durée de la vie est si courte, ses vrais besoins sont si étroits, et, quand on s'en va, il importe si peu d'avoir été quelqu'un ou personne! Il ne faut à la fin qu'un mauvais morceau de toile et quatre planches de sapin... Dès le matin, j'entends sous ma fenêtre des ouvriers. A peine le jour commence-t-il à poindre qu'ils ont la bêche à la main, qu'ils coupent la terre et roulent la brouette. Ils mangent un morceau de pain noir, ils se désaltèrent au ruisseau qui coule; à midi, ils prennent une heure de sommeil sur la terre; bientôt ils se remettent à leur ouvrage. Ils sont gais, ils chantent; ils se font entre eux de bonnes grosses plaisanteries, ils rient. Sur le soir, ils vont retrouver des enfants tout nus autour d'un âtre enfumé, une paysanne hideuse et malpropre, et un lit de feuilles séchées, et leur sort n'est ni plus mauvais ni meilleur que le mien... « Diderot, Lettre à Sophie Volland, du 2 novembre 1759. 1. Faquin, portefaix.

• Le sujet indique : Sous forme de commentaire composé, dites ce que cette page révèle de la pensée et de la manière de Diderot (Nice 1972). Indications vagues : « la pensée... la manière «. Ce qui est dit et comment cela est-il dit. Le fond et la forme, éternellement. Il y a donc deux parties bien distinctes : une philosophie de la vie suivie d'un exemple qui l'illustre. L'abstrait et le concret, la théorie et la mise en œuvre pratique. Examinons d'abord quelle vision théorique Diderot se forme de l'existence.

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