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Diderot, Lettre à Sophie Volland (Langres, 31 juillet 1759). Commentaire

Publié le 09/03/2011

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diderot

« Les choses ne sont rien en elles-mêmes. Elles n'ont ni douceur ni amertume réelles. Ce qui les fait ce qu'elles sont, c'est notre âme; et la mienne est mal disposée pour elles. Tout ce qui m'environne me lasse, m'attriste et me déplait. Mais qu'on me promette ici mon amie, qu'elle s'y montre, et tout à sa présence s'embellira subitement. Si les objets ont changé pour moi, il s'en manque beaucoup que je sois le même pour eux. On me trouve sérieux, fatigué, rêveur, inattentif, distrait. Pas un être qui m'arrête : jamais un mot qui m'intéresse; c'est une indifférence, un dédain qui n'excepte rien... Plus on m'estime, plus on souffre de mon inadvertance; et moi, j'admire combien sottement les autres s'accusent ou se félicitent de notre humeur bonne ou mauvaise; ils s'en font honneur, et ils n'y sont pour rien, Ah! si j'osais les détromper, je leur dirais : « Vous « me plairiez tous si j'avais ma Sophie; et pourtant elle vous déparerait. La comparaison que je ferais de vous avec elle ne serait « pas à votre avantage; mais je serais heureux, et l'homme heureux « est indulgent. « Venez donc me réconcilier avec cette ville! « Diderot, Lettre à Sophie Volland (Langres, 31 juillet 1759).

Le sujet indique : Commentez ce texte en montrant que l'analyse psychologique aboutit constamment à un lyrisme plein de spontanéité (Pondichéry 1971). Le plan du commentaire sera dégagé du sujet, qui aurait dû être plus explicite. «L'analyse psychologique« sera l'étude de l'état dépressif dont souffre Diderot (1er thème). Le « lyrisme plein de spontanéité « s'appliquera à l'émotion amoureuse qui lui rend son optimisme dès qu'il pense à son amie (2e thème).

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