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dissertation

Publié le 14/06/2013

Extrait du document

DISSERTATION Il est demandé au candidat : 1. de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ; 2. de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ; 3. de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; 4. de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties. Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation. Sujet = La pauvreté est-elle toujours source d'exclusion sociale ? 1 DOCUMENT 1 - Nombre de ménages sous le seuil de pauvreté monétaire en France 1970 1979 1997 2001 2003 2007 8 649 7 454 7 611 7 167 7 015 8 034 Seuil de pauvreté en EUR2007 par mois pour une personne 460 666 750 820 845 908 Taux de pauvreté de l'ensemble (seuil à 60%) 17,9 14,2 13,4 12,4 12,0 13,4 - De retraités 32,0 16,0 8,9 8,8 8,9 9,9 - Etudiants de 18 ans et + 11,2 13,1 20,8 15,7 16,8 17,2 - Familles monoparentales ~ ~ 24,8 24,4 23,9 27,0 Nombre de pauvres en milliers (seuil à 60%) (Source : Insee, La pauvreté monétaire des ménages, Insee première n° 761, mars 2001 actualisé 2010) Pauvreté monétaire = Personnes vivant avec un revenu disponible par unité de consommation inférieur à 60% du revenu médian DOCUMENT 2 - Perte d'emploi Perte de lien social Maladie Rupture familiale Isolement Chômage de longue durée Précarité Perte des droits sociaux Revenus insuffisants Exclusion (Source : J. BREMOND, A GELEDAN, Dictionnaire des Sciences Économiques et Sociales, éditions BELIN, 2002) DOCUMENT 3 - La question essentielle que doit se poser le sociologue est simple : qu'est-ce qui fait qu'un pauvre dans une société donnée est pauvre et rien que pauvre ? Autrement dit, qu'est-ce qui constitue le statut social de pauvre ? Il revient à Georg Simmel, au début du XXe siècle, d'avoir répondu le p remier à cette question. Pour Georg Simmel, c'est l'assistance qu'une personne perçoit publiquement de la collectivité qui détermine son statut de pauvre. Etre assisté est la marque identitaire de la condition du pauvre, le critère de son appartenance sociale à une strate spécifique de la population. Un e strate qui est inévitablement dévalorisée, puisque définie par sa dépendance à l'égard de tous les autres. Etre assisté, en ce sens, c'est recevoir tout des autres sans pouvoir s'inscrire, du moins dans le court terme, dans une rela tion de complémentarité et de réciprocité vis-à-vis d'eux. Le pauvre doit accepter de vivre, ne fût ce que temporairement, avec l'image négative que lui renvoie la société et qu'il finit par intérioriser, de n'être plus utile, de faire partie de ce que l'on nom me parfois les « indésirables «. [...] L'objet d'étude sociologique par excellence n'est pas la pauvreté, ni les pauvres en tant que tels, comme réalité sociale substantialisée, mais la relation d'assistance - et donc d'interdépendance - entre eux et la société dont ils font partie. (Source : Serge Paugham, Les trois formes de la pauvreté en Europ...

« Etre assisté, en ce sens, c’est recevoir tout des autres sans pouvoir s’inscrire, du moins dans le court terme, dans une rela tion de compl émentarité et de réciprocité vis -à-vis d’eux.

Le pauvre doit accepter de vivre, ne fût ce que temporairement, avec l’image négative que lui renvoie la société et qu’il finit par intérioriser, de n’être plus utile, de faire partie de ce que l’on nom me parfo is les « indésirables ».

[…] L’objet d’étude sociologique par excellence n’est pas la pauvreté, ni les pauvres en tant que tels, comme réalité sociale substantialisée, mais la relation d’assistance – et donc d’interdépendance – entre eux et la société dont ils font partie. (Source : Serge Paugham, Les trois formes de la pauvreté en Europe , Sciences Humaines n° 168, Février 2006) DOCUMENT 4 – Vingt ans après la mise en place du revenu minimum d’insertion (RMI), voici le revenu de solidarité active (RSA).

Le RSA s’adresse aux personnes sans emploi, mais aussi aux travailleurs pauvres.

Il remplace à la fois le RMI e t l’allocation de parent isolé (API).

Le dispositif ne changera rien pour une personne qui ne travaille pas, elle continuera à percevoir u n "revenu minimum garanti" égal au RMI actuel, soit 4 60,09 euros pour une personne seule sans enfant (6 90,13 euros avec un enfant) en 2010 .

En revanche, ceux qui travaillent bénéficieront d’un revenu complémentaire, afin de gagner plus que s’ils restaient avec la seule allocation.

A la différence de la prime pour l’emploi, le RSA n’est pas limité dans le temps et est attribué tant que le sala ire reste inférieur à un certain niveau de ressources (un salaire plafond est fixé pour pouvoir bénéficier du RSA équ ivalent à 1,04 SMIC pour une personne seule ), qui varie en fonction des charges de famille.

Il est dégressif au fur et à mesure que les revenus augmentent. La formule générale du RSA est : RSA = niveau du RMI - revenus non salariaux - 38% des revenus salar iaux .

En gros, pour un euro de revenu salarial gagné en plus du niveau de RMI, l'individu doit voir son revenu augmenter de 0,62€ (100% -38%=62% de 1€). Il concerne potentiellement 3,5 millions de personnes et doit entrer en vigueur le 1er juillet 2009 en m étropole et "au plus tard le 1er janvier 2011" outre -mer. (Source : « Bye bye le RMI, bonjour le RSA » in La Tribune.fr - 01/12/2008 actualisé 2010 ) DOCUMENT 5 – Forgé aux Etats -Unis, l'acronyme Nimby découle d'une métaphore qui parle d'elle -même : "Not in my backyard !" ("Pas dans mon jardin !").

La formule a d'abord désigné les mouvements de protestation contre les projets d'équipements considérés comme polluants .

Très vite, elle s'est étendue aux centres d'aide ou d'accueil destinés aux publics déshérités - pauvres, demandeurs d'asile, toxicomanes ou Tsiganes.

En France, il n'existe aucune recension de ce phénomène, et les avis des associations sont partagés sur son augmentation.

Mais le nombre des "cibles" de cette ségrégation, lui, est en constante progression.

"La solidarité, oui ! Mais loin de chez moi !", protestent des habitants d'un bourg breton, mobilisés contre l'implantation d'un centre pour demandeurs d 'asile.

(Sources : Bertrand Bissuel, Le Monde, 29 décembre 2002) DOCUMENT 6 – Robert Castel propose trois zones de cohésion sociale : “l’association travail stable/insertion relationnelle solide caractér ise une zone d’intégration.

A l’inverse, l’absence de participation à toute activité productive et l’isolement relationnel conjug ue nt leurs effets négatifs pour produire de l’exclusion, ou plutôt, de la désaffiliation.

La vulnérabilité sociale est une zone interméd iaire, instable, qui conjugue la précarité du travail et la fragilité des supports de proximité”.

Bien entendu rien n’est mécanique, ni donné une fois pour toute.

Ainsi une précarité du travail peut être compensée par une forte relation familiale, de vois inage ou d’entraide forte (milieu populaire).

De même une structure corporatiste (de type artisanal ou agricole) peut compenser la faiblesse économique, alors que dans le cas des populations assistées, l’assurance d’un revenu ne compense pas l’absence des liens sociaux.

Lors d’une crise, la zone de vulnérabilité se gonfle et se déverse dans la zone de désaffiliation : la cohésion du lien social dépend alors des “relations” entre ces trois zones.

L’exclusion n’est donc pas un modèle statique : elle est pour Robert Castel l’aboutissement d’un proce ssus qui génère de la désaffiliation. (Source : Olivier Mazel, L’exclusio n, Ecoflash n° 137 -138, avril -mai 1999). »

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