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Dissertation Britannicus

Publié le 25/10/2013

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Dans quelle mesure peut-on dire que Néron est "un monstre naissant” ainsi que l'affirme Racine dans sa préface de Britannicus?   La tragédie Racinniene met en avant des héros qui sont détruits par des forces contraires, et qui deviennent parfois des monstres ou parfois des victimes de leur malédiction. D’après Racine dans sa préface de sa pièce Britannicus, Néron, jeune empereur, est un “monstre naissant”. Dans quelle mesure peut on affirmer le fait que Néron devient au fil de la pièce un personnage effrayant, déshumanisé, et sans pitié ? Nous étudierons dans un premier temps la fatalité qui pèse sur Néron, puis dans un deuxième temps les passions déstructrices qui se déchainent en lui.      Le poids d’une fatalité terrible pèse sur Néron, de part la tyrannie de sa mère, avec laquelle il entretient des rapports conflictuels. La cruelle Agrippine écrase Néron par sa soif de pouvoir, et l’empêche de devenir un homme libre, ce qui déchaine en lui une frustration. Agrippine est un personnage monstrueux, et ce depuis longtemps, qui n’a jamais reculé devant le crime afin d’obtenir le pouvoir “ J’ignore de quel crime on a pu me noircir De tous ceux que j’ai faits je vais vous éclaircir” ( v.1117-1118 Acte IV scène 2). ...

« violence, influencé par les discours de son Narcisse, qui l'entraine dans sa chute vers le despotisme.

Un autre aspect de la monstruosité de Néron, est, qu'il est soulagé de la mort de son conseiller qui connait bien trop les vices cachés de l'empereur.

La fatalité qui pèse sur Néron lui promet un destin rempli de cruauté. D'autre part, Néron est damné par la fatalité de son sang : une famille qui s'entre dévore, et où le mal triomphe depuis des générations.

Il porte en lui cette malédiction héréditaire, qui provient de son oncle Caligula dont le règne fut marqué de cruelles violences, ainsi qu'une nature vouée à la tyrannie.

Comme le précise Racine, Néron a ancré en lui, “ les semences de tous ses crimes.

Il commence à vouloir secouer le joug”( seconde préface 1674).

En effet, d'après les paroles de Burrhus, “ Néron découvre son génie.

Cette férocité que tu croyais fléchir De tes faibles liens est prête à s'affranchir” (v.800-803 Acte III scène 2). Burrhus est l'éducateur de Néron, il le connait mieux que quiconque et l'a vu grandir, il découvre le “génie” de Néron, soit son caractère et il signe l'acte de naissance du monstre.

Ainsi l'entourage de Néron ainsi que son hérédité l'entraine dans sa chute vers le mal et la décheance.

Nous allons voir maintenant en quoi les passions destructrices de Néron font de lui un monstre naissant.    Néron est aliené par ses passions, vaincu, surmonté par un amour vicieux et pervers qu'il éprouve envers Junie.

À travers le lyrisme poétique de Racine, l'horreur de la passion de Néron est embellie par un erotisme musical du vers qui révèle le réel sadisme de son amour.

C'est à travers le dialogue entre Néron et Narcisse, que cette passion perverse est confiée, “ J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler” (v.402 Acte II scène 6).

C'est en faisant souffrir Junie qu'il en tombe amoureux, il voit en elle la pureté, la candeur et son contraire.

De plus Néron décrit  un tableau violent et cruel qui nourrit ses fantasmes “Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence (..) relevaient de ses yeux les timides douceurs” (v.392 Acte II scène 6).

C'est l'incompabilité entre lui et Junie qui achève de libérer les désirs cruels et les pulsions épouvantables de Néron : il ne pourra désormais résister à ses penchants.

De plus, Néron n'est pas le prétendant légitime du trône, ce qui crée une rivalité politique entre lui et son frère Britannicus.

Il tient de sa mère cette ambition dévorante et cette soif de pouvoir - il ne s'agit plus de vivre, mais. »

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