Dissertation D'une Vie de Maupassant
Publié le 01/06/2014
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Moreau dans l’Education Sentimentale)
- Le lieu idéal d’une observation psychologique de l’être humain ? Les romans d’apprentissage par exemple,
qui en tracent la destinée (Le Rouge et le Noir, Félix dans Le lys dans la Vallée de Balzac).
Roman qui,
depuis Freud, s’interroge plus encore sur la conscience et l’inconscient à l’œuvre dans l’homme : voir
Meursault dans l’Etranger, voir aussi La Condition humaine de Malraux et le personnage de Tchen ou de
Kyo, pris dans un combat révolutionnaire).
C.
La fiction romanesque au service du réel
- Il n’y a pas que les romans réalistes ou naturalistes qui permettent l’observation minutieuse de l’homme et de
sa société.
Fiction : l’outil qui permet justement d’utiliser le détour de l’imagination pour parvenir à
l’observation de l’homme, ou encore à l’écriture de la littérature engagée.
- Les romans utopiques : création d’une nouvelle société idéale pour amener à s’interroger sur les défauts de la
notre (l’Abbaye de Thélème chez Rabelais), ou dystopiques (1984 de George Orwell).
Voir aussi l’utilisation
du mythe du bon sauvage, dans les Lettres Persanes de Montesquieu par exemple.
Vision réductrice du genre romanesque ? Après avoir été considéré pendant des siècles comme le genre bas, le
genre populaire, il faut veiller à ne pas en faire de la littérature politisée, de la littérature de société.
Voir par
exemple certaines critiques excessives du XXème siècle, qui ont multiplié les lecture psychologiques,
psychanalytiques, marxistes, capitalistes du roman.
III.
D’une vision du monde à l’autre
A.
Lire : cueillir, recueillir, se recueillir ?
- Etymologiquement : lire = cueillir.
Cueillir ce qui m’intéresse, ce qui me permet d’évoluer, de comprendre le
monde, de changer.
Julien change en lisant la vie de Napoléon, et se sublimera dans la mort parce qu’elle sera
pour lui l’acte héroïque par lequel il rejoindra le panthéon de ses idoles.
Dans Le Portrait de Dorian Gray,
d’Oscar Wilde, c’est un « petit livre jaune » qui dicte sa conduite au héros.
Emma Bovary meurt en héroïne
romanesque, devenant enfin elle-aussi une de ses héroïnes.
- Lire, c’est donc se lire ? Nécessité de la lecture entre les lignes.
Roland Barthes : « celui qui néglige de relire
s’oblige à lire partout la même histoire ».
B.
Un roman : le réceptacle d’une vision de l’auteur
- Roman : récit fictif, certes, mais porté par une voix : celle d’un auteur.
Vision, création, recréation, comme on
veut, mais toujours un regard.
Lire, c’est donc interroger le regard que l’auteur porte sur le monde et les
personnages.
Regard pessimiste (Thérèse Raquin, de Zola), regard finalement optimiste (l’Etranger de
Camus, qui ouvre la voix à la théorie de l’Absurde mais donc par là-même à l’homme maître de son destin,
supérieur par l’acceptation de la mort), regard ironique (celui de Maupassant sur Jeanne dans Une vie,
personnage à la fois victime d’une société bourgeoise engluée mais aussi victime de sa propre rêverie
idéalisée de la vie et de l’amour)
- Lecture : donc appréhension de cette voix du narrateur, mais pas forcément adhésion ! Je peux faire miennes
les théories comme je peux m’en servir comme point de départ de ma propre réflexion.
Justement, voir dans
les œuvres les personnages qui montrent les défaut de la confusion entre fiction et réel, entre voix d’un
narrateur et vérité absolue.
Ironie de la citation de Maupassant : est-ce réellement une morale ??
C.
Roman : un genre libre et non codifié.
- La liberté d’intention, de lecture, d’interprétation est inscrite dans le genre romanesque, d’où le mépris dont il
a fait l’objet assez longtemps.
A contrario : voir le conte philosophique.
Candide, L’Ingénu, se déclarent
« contes philosophiques » : nécessité d’y lire une morale, absolue interdiction de la lecture plaisir, même si
l’apologue y recours pour rendre la morale plus plaisante.
- Lire un roman : « mettre en mouvement cette étrange toupie qu’est le livre », selon Sartre.
Liberté absolue de
l’usage que l’on en fait, mais surtout de l’usage qu’en fait l’auteur : la fiction permet, par essence, de
conserver cette ambivalence du roman, même si l’on peut s’interroger sur l’existence – et la valeur, de
romans que l’on ne peut pas lire entre les lignes..
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