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Dissertation Les Fabliaux

Publié le 07/02/2024

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« Dissertation Fabliaux Per Nykrog pense même que la moralité des fabliaux est « inhérente au genre, et constitue un vestige d’une phase primitive de son évolution », il rapproche le genre fabliau du genre fable et même, plus précisément, à'Isopet de Marie de France17.

D’autre part, il est sûr que, tout comme dans les isopets ou les exempla, la moralité des fabliaux vise un but rhétorique d’une importance primordiale pour une œuvre orale : elle en marque la fin. .Dans un article important, Willem Noomen parle de l’extraordinaire mobilité des prologues et des épilogues qui forment les parties les moins stables du texte et dont l’apparition dépend des rapports entre le récitant et son public. Plus que la narration, ils sont perméables à l’influence des conditions d’exploitation.

De là, dans les limites d’une topique restreinte, l’étonnante diversité [...].

Diversité non seulement d’un fabliau à l’autre, mais à l’intérieur même de la tradition particulière d’un fabliau.

Variant souvent pour la forme et pour le fond, les prologues et les épilogues ont l’air d’être destinés à un usage ad libitum : on est libre de s’en servir ou de s’en passer, de les utiliser tels quels ou sous une forme modifiée. Les conditions de la performance laissent toute latitude au diseur d’agir selon les circonstances : utiliser un texte existant, improviser verbalement ou non verbalement, le tout en fonction de l’humeur et des attentes de l’auditoire qu’il s’agit de conditionner18. L’article cité base surtout sur l’analyse des prologues des fabliaux et il est consacré à la distinction entre la fonction de l’auteur, du narrateur et du récitant du texte.

Cependant les conclusions de Noomen sont importantes aussi en ce qui concerne la morale et les épilogues où on la trouve d’habitude. Il arrive aussi qu’un seul texte présente deux morales tout à fait indépendantes.

La partie finale du fabliau d ’Estormi commence par : Par les prestres vous vueil aprendre Que folie est de covoitier Autrui fame ne acointier, et à la fin de la même partie nous trouvons : Mes on ne doit pas, ce me sambie, Avoir por nule povreté Son petit parent en viuté25. Ce qui est visé dans la morale : Dans d’autres fabliaux, cet écart ou ce jeu entre le texte et sa moralité peut revêtir différentes formes.

Le plus souvent c’est la ruse féminine, glorifiée dans le texte, qui est blâmée dans la moralité. IMMORALITE : D’autre part, les chercheurs ont consacré plus d’une page à la caractéristique de la morale qui découle du corpus des fabliaux.

Leurs avis se situent entre une condamnation définitive et une compréhension pleine de condescendance.

Philippe Ménard dans son livre sur les fabliaux résume brièvement les attitudes des chercheurs de la fin du XIXe siècle : « Les fabliaux n’ont pas bonne réputation au plan moral.

L.

Gautier estime qu’ils ont corrompu leur temps, G.

Paris penseque plusieurs d’entre eux « atteignent un incroyable cynisme », J.

Bédier relève des contes « vraiment honteux »27.

À l’époque on a souvent parlé de l’immoralisme de ces contes en soulignant leur caractère anticlérical et antiféministe ainsi que leur sexualité débridée.

Un demi-siècle plus tard, Bachtin a expliqué le rôle libérateur d’un tel abaissement carnavalesque des valeurs28.

Aujourd’hui on parle plutôt d’amoralisme que d’immoralisme des fabliaux29.

Nico van den Boogaard est catégorique : « [...] dans les fabliaux tout ce qui insiste trop sur la morale a été éliminé [...] on peut même utiliser la présence ou l’absence de ce caractère comme critère pour la démarcation du genre »30.

Une telle approche qui parle des aspects: immoral, amoral, libérateur, etc., repose sur l’analyse de la morale qui découle du texte entier d’un fabliau sinon de tout leur corpus.

Philippe Ménard appelle cette morale implicite et celle contenue dans l’épilogue ou le prologue, et introduite comme telle, explicite31. La moralité est liée au rire : Un trait est commun à tous nos exemples : la moralité suscite le rire.

Il ne faut pas oublier que les fabliaux sont avant tout des textes comiques et que leur but essentiel est de faire rire.

Joseph Bédier a dit : « Écoutons les fabliaux, pour rire d’abord, au besoin pour en profiter [...].

Mais l’intention morale n’est jamais qu’accessoire.

Elle ne vient que par surcroît, et les poètes y tiennent bien moins encore que ne fait La Fontaine, dans ses fables »44.

Presque un siècle plus tard, Dubuis rétorque : « L’intention morale, si elle est bien souvent accessoire, n’en est pas moins réelle et tangible.

[...] Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que sa présence, même lorsqu’elle est affirmée, ne tarit nullement la veine comique »45.

Mais ce rire et cette morale sont-ils indépendants l’un de l’autre ? Ou bien le rire est-il au service de la morale ou enfin la morale est-elle au service du rire ? Mais dans Boivin de Provins le personnage principal, supposé être en même temps l’auteur du texte, au lieu de tirer la morale de l’histoire racontée, dans la partie finale du texte fait rire son public : Boivin s’en vint droit au provost : Se li a conté mot a mot De chief en chief, la vérité.

Et li provos Га escouté Qui moût ama la lecherie : Souvent li fist conter sa vie A ses parens, a ses amis, Qui moût s’en sont joue et rit48 exemple de longue moralité : brunain la vache au pretre, moralité qui pose des oppositions, morale du fabliau s’oppose à la morale chrétienne Problématique : Dans quelles mesures les fabliaux présentent-ils des contes ayant pour but de divertir tout en proposant une moralité ? Le fabliau est-il un genre uniquement dédié au divertissement ? est-il dépourvu de toute morale ? Thèse de Bezolla → les fabliaux sont écrits uniquement dans le but de divertir, de faire rire, ils n’ont pas de sens caché et n’ont donc pas de morale précise I) Un genre pour divertir suscitant le rire 1) le comique grivois lié à l’obscène le langage : jeu de mots, métaphores, descriptions d’actes sexuels associés à des situations amoureuses et des quiproquos suscitant le rire 2) les différents comiques comique de situation : la victime, le triangle amoureux, violence physique pour faire rire, comique de caractère 3) la tromperie et la ruse dans les situations amoureuses ou non, topos des fabliaux, inspirations sur des histoires pouvant se passer dans la vrai vie, pas de recherche particulière romanesque, forme courte visant à faire rire, humour et situations burlesque et moqueur II) Un genre comique mais moral et symbolique qui tend vers la satire 1) la « morale » dans les fabliaux les sentences à la fin de chaque fabliaux, les fabliaux comprenant une vraie morale, voir cours, ton comique mais à la fin une sorte de réfléxion et un retour réflexif sur ce qui a été dit 2) critique sociale : dénonciation de certains comportements malsains le fabliau pour dénoncer, le fait que des personnages de conditions basses trompent les plus riches, critique aussi de la femme pour dire qu’elle a une nature pecheresse et qu’elle pervertit les hommes la satire Exploration des.... »

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