dissertation poésie du quotidien

« Riviere Elodie 1ère S4 rigidité des sonnets et des vers réguliers évoquant des thèmes plus grandioses comme la nature ou l’amour. « La bicyclette » de Réda est aussi un poème irrégulier, sans forme fixe ce qui ajoute encore une trivialité comparé aux poèmes de formes régulières. Enfin, le vocabulaire du quotidien est présent dans cer tains poèmes, prenons exemple d e « La chanson du mal aimé » où Apollinaire emploie le registre familier « putain », « cul de dame »… La poésie s’inspire donc bien de faits du quotidien et de choses ordinaires, dans ses thèmes , (comme Ponge ), e t ses p oèmes sur des objets qui peuvent passer comme triviaux, mais aussi dans ses formes (comme Apollinaire et ses calligrammes ).

La plupart du temps, ces poèmes transfigurent le quotidien. Les poèmes parlants de faits quotidiens ou triviaux, réalisen t souvent un éloge ou une défense de ceux si .

Jean Cocteau a d’ailleurs dit que la poésie « montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement ».

On peut donc se de mander en quoi la poésie transfigure le quotidien ? Premièrement, on peut dire que la poésie est un regard neuf porté sur les choses et qu’elle permet d’éclairer la beauté propre de l’ objet.

Q u’elle nous fait voir les objets qu e l ’on ne remarque jamai s ou que l’on n’apprécie pas sous un autre jour pour nous montrer leur véritable nature .

Dans le poème « le pain », Ponge parle au lecteur d’un objet familier, le pain, mais grâce à une métaphore filée sur la géographie, avec les termes « vallées, crêtes, ondulations, crevasses,… », il fait redécouvrir ses formes et leur donne u ne intensité bien plus complexe.

Dans un autre de ses poèmes, « le cageot », Ponge voit dans le mot cageot un mot valise avec « cage » et « cachot » ce qui montrerait sa vraie fonct ion, emprisonner les marchandises, tout en restant fragile et éphémère.

Il prend donc une fonction plus importante que le simple transport.

Dans « Rosemonde », Apollinaire transfigure une simple amourette de quelques jours en une quête d’ordre initiatique. Hugo, dans son poème « j’aime l’araignée et j’aime l’ortie », prend la défense de deux objets détestés, en nous invitant à ouvrir notre cœur en exagérant sur la condition de ces deux objets, « maudites », « victimes », dans le but de revaloriser ces choses que l’on méprise. Secondement, la poésie permet de donner vie aux objets.

En grec, le mot poète s ignifie « celui qui fait », il a donc un pouvoir de création, dont celui de donner vie aux choses même si elles sont banales. Le vers de Lamartine « objets inanimés, avez -vous donc une âme ? » montre bien cette envie de donner vie aux objets.

Dans « La bi cyclette » Réda transfigure l’objet technique, appartenant au domaine du sport et à l’univers de l’enfance.

Grâce à la retranscription des jeux de lumière sur cet objet banal, qu’il transforme en « gouttes d’or » (vers 6), il donne une image renouvelée, vi vante de la bicyclette, notamment en la métamorphosant en oiseau (vers 9 ).

Cet objet du quotidien est ainsi devenu vivant grâce à la force des mots employés par le poète.

Lamartine, dans « Milly » (où il évoque des souvenirs d’ enfance) fait une personnalis ation des éléments naturels « chaque arbre a son histoire, et chaque pierre un nom », dans ce cas, le souvenir permet au réel de prendre vie jusqu’à devenir un personnage. Ainsi, la poésie de sublime les objets et faits du quotidien en dévoilant leur vraie nature et leur beauté cachée par leur utilisation fréquente.

Pour cela l’emploi d’un vocabulaire élevé et élogieux est très utile mais certains poètes préfèrent donner vie à ces objets qui nous paraissent triviaux, mais dans quel but ?. »