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Dissertation : Si l’on y regardait bien, l’on verrait que, même parmi nous, c’est pour parvenir au repos que chacun travaille : c’est encore la paresse qui nous rend laborieux.

Publié le 24/02/2023

Extrait du document

« ZIOUCHE QEIS Dans Journal, Jules Renard écrit que « C’est un mauvais travail que celui qu’on fait pour n’avoir plus à travailler.

».

Elle exprime une vision du travail assez commune où, le travail serait vu comme un fardeau au quel on souhaiterait échapper.

Le travail ne doit pas être fuit, du moins si l’on souhaite faire un bon travail. Jean Jacques Rousseau, dans son essai sur L’origine des Langues, fixe une autre vision du travail complètement opposée à celle de Jules Renard.

Ainsi il écrit : « Si l’on y regardait bien, l’on verrait que, même parmi nous, c’est pour parvenir au repos que chacun travaille : c’est encore la paresse qui nous rend laborieux.

».

Rousseau explique ainsi ici que peu importe la profession, que l’on aime son travail ou non, en y regardant bien, l’on travaillerait afin de pouvoir se reposer.

Le travail serait donc une source indirecte, une nécessité pour accéder au repos.

Cependant il explique que le caractère laborieux, fatiguant, ennuyant, complexe du travail fixé par l’opinion commune ne serait dû qu’à la flânerie.

Cette vision interroge, en effet, plusieurs questions peuvent être soulevées.

Le travail n’a-t-il lieu qu’afin de parvenir au repos ? Si la paresse nous rend laborieux, faut-il la blâmer et l’éviter ? Peut-on l’éviter ? Est -ce uniquement la flânerie qui nous rend laborieux ? Parviendrions-nous au repos en exerçant un travail sans labeur ? Certes, le travail est souvent associé à la difficulté, ce qui nous permet de parvenir au repos lorsque l’on s’en éloigne.

Mais on ne travaille pas uniquement pour parvenir au repos, il faut aussi se substanter, vivre.

On travaille aussi, dans des cas certes plus rares, pour prendre du plaisir.

Tout compte fait, pour parvenir au repos, il faut un tout. Le travail est bien souvent vu comme quelque chose dont il faut s’échapper, fuir.

Il serait en parti néfaste pour l’homme et la nature, l’environnement qui l’entoure. En effet, que ce soit par sa difficulté ou même son aspect artificiel le travail détruit et nous détruit.

Virgile est proche de la Nature tout au long de son ouvrage, cependant il n’est pas ignare par rapport au caractère plutôt artificiel du travail.

Notamment à l’image du laboureur qui modifie la Nature initiale qui l’entoure en détournant le cours de ruisseaux, rasant des forêts, ZIOUCHE QEIS des haies, pour s’installer et cultiver ses terres.

Comme pour le chasseur qui piège des animaux pour se nourrir.

Cette idée peut être jointe à l’œuvre de Simone Weil, La condition ouvrière, où les usines s’enracinent et occupent des espaces autrefois verdoyants.

Le travail nuirait aussi à l’homme.

D’après Simone Weil, la rationalisation à l’extrême des cadences de travail contrarie et abîme la santé des travailleurs.

La cadence est toujours plus rapide, toujours plus difficile à atteindre ou supporter et toujours plus surveillé et chronométré. Ainsi les Hommes s’épuisent.

Cette idée d’épuisement peut aussi être retrouvée dans l’œuvre de Vinaver où, Olivier Dehaze s’inquiète pour son père, épuiser par son travail : « Papa vous avez les traits tirés vous devriez décrocher quelques temps ». Par ailleurs, un autre trait de caractère issue du travail peut être abordé ; le travail est aliénant.

Simone Weil constate une rupture avec la nature humaine à cause du travail.

Ce dernier les transforme, passant d’hommes simples à de simples instruments, à de simples machines.

Cette rationalisation du travail conduit certains cadres à établir une équivalence entre ces machines et ces êtres vivants, chose qu’elle dénonce : « Les machines ne se reproduisent pas, […] ne se suffisent pas.

» S’ils deviennent machines, alors leur humanité disparait.

Dans Par-dessus bord, cette idée de démoralisation, assimilation à des machines peut aussi être retrouvées par le biais des techniques utilisées par les Allemands sur les prisonniers juifs.

De plus, Virgile dans Les Georgiques, propose une solution afin de remédier à ce problème qu’est l’aliénation, par le truchement des abeilles nous invite à, comme ces dernières, oublier nôtre singularité, l’individualité : « elles n’ont toutes qu’une seule âme ».

Chose à ne absolument pas faire et imaginer pour Simone Weil. Elle estime qu’il n’y a rien de bon à en tirer de cette disparition, bien loin de là, au contraire c’est pour elle une enfreinte à la valeur humaine : « Que sommesnous ? Une unité dans les effectifs du travail.

».

Cette idée d’effacement de la singularité souligne ainsi le caractère plutôt aliénant du travail sur l’homme. C’est pourquoi il faut s’en éloigner afin de trouver le repos.

Dans Par- dessus Bord, le patron Fernand Dehaze profite de son repos après le travail pour exercer son talent pour la peinture, se détendre.

Pour Virgile, ce bonheur est aussi bien partagé par le paysan qui après de longues journées de labeur, peut se reposer à l’arrivé de l’hiver « l’hiver, le cultivateur se repose » mais aussi, une nouvelle fois, par les abeilles satisfaites de leur journée remplie, qui peuvent enfin profiter d’un sommeil bien mérité « un sommeil bien gagné s’empare de leur membre las ».

Par ailleurs, il se dit lui-même soulager d’avoir enfin mit fin à ses peines et difficultés rencontrées dans la composition de son livre.

Et, selon Simone Weil, ce repos est plus savoureux quand il permet de se remettre des journées éprouvantes vécues par les ouvriers.

Est développée ici, l’idée que le travail, par la difficulté de ce dernier mènerait au repos lorsque l’on s’en éloignerait ou lorsque ce dernier s’arrête. ZIOUCHE QEIS A l’image de la retraite, on travaille pour pouvoir se reposer durant les dernières années de nôtre vie.

Cependant, faut-il encore la mériter.

L’on travaille aussi pour subvenir à nos besoins primaires, manger, boire, s’abriter, se chauffer, etc…. En effet, le travail permet d’une sorte de parvenir au repos, mais il semblerait que l’on ne travaille pas que pour cela.

L’homme travaille aussi par nécessité, c’est d’ailleurs cette nécessité qui provoquerait la flânerie.

Cependant Rousseau dans son essai sur Les origines du langage, ne blâme pas cette paresse, loin de là, pour lui elle serait naturelle.

On peut comprendre cette paresse par le biais des ouvriers de Rosières qui se lèvent chaque matin pour aller travailler, effectuer le même geste toute la journée, à des cadences toujours plus importantes et la peur du licenciement constante.

Simone Weil, au travers de sa lettre à destination de Victor Bernard, montre cette nécessité.

Elle lui écrira : « Tout ce que vous faites pour les ouvriers, vous le faîte gratuitement, généreusement et ils sont perpétuellement vos obligés. Eux ne font rien qui ne soit fait ou par contrainte ou par l’appât du gain.

Tous leurs gestes, sont dictés, le seul domaine où ils puissent mettre du leur c’est la quantité ». Elle explique ainsi le caractère de surpuissance que possède le patron, les ouvriers ne peuvent l’offenser par craintes de perdre leur moyen de se substanter.

Par ailleurs, elle explique que les ouvriers doivent déployer des « efforts colossaux » une fois le travail fini pour se divertir.

Pour Virgile, cet aspect de nécessité est aussi présent.

Les abeilles travaillent pour nourrir leur colonie.

L’agriculteur pour se nourrir mais aussi nourrir ses bêtes. Cependant il s’avère que l’homme puisse se plaire au travail.

Qu’il travaille certes par nécessité mais aussi pour se sentir vivre.

La répétition du travail semble offrir un certain bonheur.

C’est ce que Virgile montre dans son œuvre, Les Georgiques par le truchement des abeilles butinant et repoussant incessamment les frelons qui serait un labeur heureux : « C’est un.... »

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