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DOTREMONT Christian : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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DOTREMONT Christian (1922-1979). Né à Tervuren (près de Bruxelles) d'un père (Stanislas Dotremont) qui dirige la Revue latine et qui fondera plus tard la Revue internationale de musique, et d’une mère — Marie-Jeanne — qui écrit des poèmes, élevé par deux gouvernantes danoises et une norvégienne, Dotremont est donc, d’emblée, placé sous le signe de l’écriture et du Nord. C’est en hiver qu’il prend sa première leçon de lecture et d’écriture (« d’écrivure », dira-t-il plus tard — l’écriveur prenant place ainsi entre l’écrivain et l’écrivant d’aujourd’hui).
 
L’enfant devient un adolescent fugueur, indiscipliné. Chez les jésuites, à Liège, il rêve de devenir missionnaire dans le Grand Nord. Il invente un caractère typographique, découvre le jazz chez un camarade, Yannick Brui-noghe, lit Baudelaire, Rimbaud, Stendhal, Éluard, écrit des poèmes non classiques. C’est un révolté qui cherche sa forme d’expression, notamment dans Ancienne Éternité (1940), qui lui vaut une lettre enthousiaste de Magritte, Scutenaire et Ubac, et entraîne une première rencontre avec le groupe de la revue surréaliste l'invention collective. Il publie ensuite ses poèmes de collège sous le titre Souvenirs d'un jeune bagnard (1941) et encore, chez M. Mariën, le Corps grand ouvert (1941). Dotremont entre alors en contact avec A. Chavée et F. Dumont et, à Paris, avec Éluard, qui l’emmène chez Picasso. Le voici dans le groupe surréaliste de N. Arnaud, la Main à plume, qui fera publier (1944) Noués comme une cravate. Dotremont lit nombre de livres et de revues surréalistes, dadaïstes, psychanalytiques, marxistes, rencontre Dominguez, Giacometti, Cocteau, Bachelard, s’intéresse à toutes les tentatives artistiques, entre autres aux dessins de Picasso pour Éluard, aux poèmes-objets de Breton et à la valise de Duchamp. Il va et vient de Bruxelles à Paris, ne cesse de publier. Et c’est la grande aventure amoureuse avec Ai-li, qui le rejoint dans les Fagnes, où il s’est réfugié pour échapper au travail obligatoire en Allemagne.
 
L'hebdomadaire le Ciel bleu voit le jour après la libération, rédigé par Mariën, Colinet et Dotremont, lequel publie aussi, outre une monographie de Labisse, quelques feuilles dont le Suractuel, et une revue, les Deux Sœurs, tout en travaillant chez des éditeurs à Bruxelles et à Paris. Auteur d'essais sur le langage, Dotremont, en 1947, se préoccupe surtout du renouvellement de l’expérience surréaliste liée à l’action communiste. Ainsi se fonde à Bruxelles, avec N. Arnaud et le peintre Jorn, le Bureau international du surréalisme révolutionnaire. Entre le groupe français et le groupe belge, les désaccords iront s’amplifiant. En 1948, Dotremont propose alors à Jorn (avec qui il vient de réaliser des « peintures-mots »), Appel, Constant, Corneille et Noiret de fonder une autre internationale d’art expérimental : Cobra (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) est né. Le groupe se démarque de plus en plus des surréalistes en imposant un style qui se situe au carrefour de l’abstraction gestuelle et de l’expressionnisme et en publiant une revue où il précise ses positions antithéoriques. Dotremont collabore au supplément belge des Lettres françaises jusqu’au moment où la revue d’Aragon veut imposer la ligne du réalisme socialiste. Cobra rompt alors les derniers liens qui l’attachent encore au surréalisme révolutionnaire et poursuit son aventure au travers de diverses

« expositiOns et de publications auxquelles partiCipent Dubuffet, Bellmer, Bachelard, Atlan, Bazaine, Bury, Mathieu, Aléchinsky, M.

Ragon ...

Notons aussi à l'actif de Cobra le film de Luc Zangrie (de Heusch), Per­ séphone.

La deuxième et dernière grande exposition du groupe, à Liège, marque sa dissolution.

Cobra aura vécu trois ans, de 1948 à 1951.

Avec Cobra, Christian Dotremont, essaimant au Danemark (où il a étudié l'art viking et l'art populaire en général) et en Suède, avait retrouvé la direction nord de son enfance.

En été 1951, Jorn est entré au sanatorium de Silkeborg.

En novembre Dotremont l'y rejoint.

Il devra désormais faire alterner les périodes de repos et les périodes d'activité.

Car il reste très actif, voyage dans le Midi et en Italie, collabore à la Nouvelle Revue française, fait paraitre son roman la Pierre et l'Oreiller (1955) chez Gallimard, organise la première exposition Cobra après Cobra, rejoint Copenhague et gagne la Fin­ lande.

C'est en Laponie, là où l'étendue neigeuse est une page blanche, qu'il réalise les premiers « logoneiges » et >, complémentaires des logogrammes, ces manuscrits spontanés où le graphisme est mis au service du verbe.

Il s'agit, écrit Max Loreau,. »

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