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Ecriture d’invention: Discours de Rastignac

Publié le 16/10/2011

Extrait du document

discours

       « Eh bien mon cher et affectionné cousin! Te voilà dans de beaux draps! A peine avez-vous quitté la province que vous vous faites déjà humilié! Et par la Comtesse de Restaud par-dessus le marché. N’ayez aucune crainte, je ne vous en veux pas. Vous êtes encore tel un agneau dans cette jungle cruelle et corrompue qu’est Paris! Savez-vous combien d’âmes pures et innocentes sont en ce moment même entrain de se morfondre et d’errer parce qu’elles ont vu leurs ambitions et espérances de jeunes hommes réduites à néant? Connaissez-vous toutes les trames, aussi désobligeantes soient-elles, qui se jouent actuellement à Paris? Votre cœur et votre estime n’en ont pas encore assez souffert pour que vous puissiez vous en rendre compte.

discours

« insociable.

Mais vous aurez tort, la société est ainsi.

Tout le monde feigne l’indifférence.

Ici, le monde est hypocrite.Tout le monde prétend être bon, tout le monde cherche à se faire passer pour plus que ce qu’il n’est, tout le mondejoue sur l’apparence pour paraître être quelqu’un d’autre.

L'hypocrisie est un vice à la mode.

Le monde n’est quemensonge, duperie et trahison.

Si quelqu’un se rapproche de vous, se montre aimable et vous rend service, c’estpour après mieux vous dépouiller.

Paris est rempli de rapaces perfides et machiavéliques, prêts à vous picorer lesyeux pour vous rendre aveugle et vous voler.

Paris s’entretue par ses vices tout aussi malsains les uns que lesautres.

Quand je repense à celle qui vous a humilié! Elle n’a pas hésité à traiter son père comme un esclave et à lerenier comme s’il n’existait pas, après avoir bien profité de sa trop grande gentillesse! Elle n’a même pas pris la peinede venir pleurer à son enterrement! Elle était bien trop occupée par ses plaisirs mondains et ses désirs de luxe.

Ils’était tellement dévoué pour ses filles… Il ne demandait que de la gratitude de leur part.

Le vieux bonhomme a bienété déçu et trahi.

Des Anastasie de Restaud, il y en a partout dans cette ville.

Il faut vous en méfier croyez-moi.

Etce pauvre Goriot qui disait de sa voix peinarde que les pères doivent toujours donner pour être heureux, que donnertoujours, c'est ce qui fait qu'on est père.

Et bien, le voilà le résultat! Trop de bonté dans les parents cause la pertedes enfants! Ah! Mais je lui ai promis de le venger: je l‘ai déjà vengé, je le venge en ce moment et je le vengeraitoujours! Trop de fierté dans ce corps pour me laisser dominer par ce monde de vautours et sans aucune valeur! Ilsn’ont qu’un seul mot à la bouche: l’argent.

Figurez-vous qu’ici, personne ne peut rien faire sans argent.

L’argent estdevenu maître de cette société de rats cupides.

Aucun pas dans ce monde ne vous est possible sans un minimumde richesse.

C’est ce qui cause la perte et la non ascension des plus pauvres.

Les parisiens ne se fient qu’auxapparences et aux rumeurs.

Ils fourmillent de préjugés sur tout le monde; c’est leur manière bien personnelle devous juger et de vous traiter.

Je vous ai déjà fait la leçon sur le fait que l’apparence comptait énormément à Paris,et bien, cette apparence vous vous en faites une avec l’argent que vous possédez.

Plus vous êtes riche, élégant,beau, jeune et bien entretenu, plus vous aurez de succès envers aussi bien les femmes que les hommes de la hautesociété.

L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude.Pourl’argent, tout le monde est prêt à devenir corrompu en commettant des actes immoraux comme se prostituer auprèsde pairs de France, aller jouer dans des casinos, endetter sa famille en leur faisant faire des sacrifices pour del’argent, ou assassiner pour toucher un héritage.

Ne vous laissez pas corrompre aussi aisément! J’ai moi-mêmeimposé à ma mère et à ma tendre sœur des endettements.

En cinq ans à Paris, vous prendrez conscience de milliersde faits, mais même toute une vie à Paris ne vous suffira pas pour tout apprendre sur la société, ses vices et sesvertus.

Toutefois, du temps que vous y êtes, comme je perçois tel un devin que votre principale préoccupation pourle moment est la Comtesse de Restaud, je vous autorise voire je vous conseille fortement de continuer à la charmer.- Je ne vous suis plus.

Je veux bien admettre que j’ai eu tort de m’approcher aussi maladroitement de Me deRestaud, mais vous, après m’avoir fait la morale, vous osez me demander d’aller encore séduire Me de Restaud! Jene vous comprends vraiment plus.- Il faut bien, au moins, tirer bénéfice de vos erreurs.

Vous savez aussi bien que moi que Madame de Restaud a desliens très proches avec la haute société.

Et bien, profitez-en pour gravir l’échelle sociale.

Réussir dans cette sociéténe peut se faire qu'au prix du plus farouche individualisme.

Le loup ne peut être que solitaire.

J’ai appris cettedémarche plutôt cynique avec l’aide de Me de Beauséant.

Il ne faut traiter les hommes et surtout les femmes quecomme des pions qui nous servent d’appui.

Dites-vous que ces femmes sont des alliés, certes méprisées par notreconscience, mais des alliés quand même qui nous servent de marchepieds.

Après tout, il nous faut bien quelqu’unpour nous appuyer! Quand on n’en a plus besoin, on les abandonne et on continue son chemin, sa montée versl’aristocratie parisienne.

A Paris, c’est de cette manière que l’on réalise ses désirs d’ascension.

Sans femme riche etbien placée, il vous sera bien plus dur de vous en sortir.

Mais regardez-vous, vous avez absolument tout le charismepour vous attirer des femmes inexpérimentées, naïves, jeunes et riches.

Prenez le cœur d’une d’entre elle, mettez-vous en relation avec ses proches, évoluez dans la société et enfin, brisez ce cœur.

C’est aussi simple que ça.

Vousaurez alors une emprise sur Paris et sur son monde.

Vous découvrirez et connaîtrez encore mieux ses secrets.

Vouspourrez vous servir de vos connaissances pour, de manière encore plus forte, diriger cette société.

Voyez-vous, moiaussi, à mes débuts j’ai emprunté cette démarche.

Comme première étape de mon défi envers la société, j’aiaussitôt entrepris d’aller diner chez Delphine de Nucingen.

Elle m’a alors permis d’atteindre le poste de banquier.

Celavaut largement le coup de manipuler les femmes, ne trouvez-vous pas?- Je ne vous croyais pas aussi dur, dépourvu de sentiments et aussi malfaisant.

C’est assez décevant de la part demon cousin.- Ne jamais se fier aux apparences! Les hommes ne feront que vous décevoir tout au long de votre existence.

Necroyez pas y échapper.

C’est la loi de la jungle.

Le plus fort gagne.

Quant aux autres, ils s’effondrent.

Il n’y aaucune place pour les sentiments.

Si vous voulez rejoindre le camp des vainqueurs, il faut sacrifier sa sensibilité! Madernière larme? Je l’ai versé lors de l’enterrement de ce bêta de Goriot.

Le rêve de l'homme est semblable auxillusions de la mer.

Ils sont dangereux.

Il faut y prendre garde.

Si vous ne misez pas tout dans la réalisation de tesrêves, ces rêves ne seront plus que des mirages.

Pour atteindre vos objectifs et vos buts n’hésitez pas à toiseravec arrogance et mépris vos adversaires ou concurrents.

Moins vous aurez de compassion, mieux vous calculerezet manipulerez, et plus vous irez de l’avant.

Plus vous frapperez fort, plus vous serez craint et respecté! Une foiscet objectif atteint, vous serez en mesure de tout désirer et vous aurez une emprise sur tout Paris.

Vous connaîtrezalors la signification du monde: un théâtre où la pièce est mal distribuée.

Le monde est un mélange d’escrocs et desoumis.

Mieux vaut ne faire partie ni de l‘un, ni de l‘autre! Pour réussir dans un monde où tout le monde use demesquinerie, il faut se placer bien au dessus de cette corruption et viser plus haut que la majorité de ces personnescorrompues.

Pour y parvenir, vous pouvez vous comporter en parfait égoïste et être individuel, mais n’allez jamaiscompromettre la vie d’une personne bien qu’elle soit malsaine.

Vous sombreriez alors dans le rang des criminels, etvous vous classeriez alors au même niveau médiocre que ces gens là.

Pour rester soi même dans un monde quis’évertue jour et nuit à vous rendre comme n’importe qui, il faut gagner la plus rude bataille qu’un humain puisselivrer, et cette bataille n’a pas de fin.

Il faut juste trouver le juste milieu des choses et votre identité.

Gardeztoujours en tête vos origines familiales mais aussi sociales.

Il faut que vous ayez de la fierté, de l’orgueil pour savoir. »

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