electre
Publié le 29/04/2013
                            
                        
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                                                                      Cette   tirade   narrative   fait   du   personnage   du   Mendiant   une   sorte   de  
récitant prophétisant, comme nous le verrons plus loin, dans la lignée du chœur de la tragédie  
antique.
c) Un récit qui résout l’action
Ce   récit,   enfin,   conformément   aux   exigences   de   la   tragédie   classique,   permet   de  
résoudre l’action   : le Mendiant, dès le début de sa tirade, nous annonce «   voici la fin   ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Il nous  
fait   assister   à   la   mort   du   couple   régicide   considéré   comme   l’aboutissement   d’un   désir   de  
vengeance  d’Electre,   une  punition  pour  l’assassinat  d’Agamemnon.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il   y  a  donc  une  logique  
irrépressible du Destin, comme une confirmation du «   fatum   » mythique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le dénouement, par  
le récit du double meurtre, semble répondre aux conventions classiques de la tragédie et aux  
fonctions   qu’elles   lui   attribuent.
                                                            
                                                                                
                                                                      Cependant,   une   analyse   un   peu   plus   fine   de   la   tirade   nous  
permet   de   déceler   qui   le   travail   de   réécriture   du   mythe   vient   corriger   et   même   dépasser   la  
nature même de ce récit.
II.
                                                            
                                                                                
                                                                    LA REECRITURE DU MYTHE   
a) Le statut du Mendiant
Le Mendiant n’est pas qu’un simple narrateur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il permet d’amplifier la violence hors-scène de  
son   récit,   récit   à   priori   déjà   passé   si   on   regarde   le   temps   des   verbes.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   fait   aussi   figure   de  
prophète, ce qui est confirmé par l’usage du passé composé et du futur de l’indicatif au début  
de sa tirade.
                                                            
                                                                        
                                                                    Le Mendiant n’est donc pas un narrateur traditionnel, il a aussi un statut implicite  
de devin.
b) La confusion des temporalités et expression du double meurtre
Dans   cette   tirade,   les   temporalités   sont   brouillées   :   le   temps   mythique   au   passé   se   mêle   au  
temps de la représentation au passé composé, au présent et au futur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Giraudoux joue sur cette  
superposition des temporalités, comme si le temps mythique se prolongeait dans le temps de  
la représentation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Au brouillage des repères temporels s’associe l’amplification de la violence  
de la scène (répétition du verbe «   saignait   »), insistance morbide qui renvoie à la brutalité du  
meurtre, qui est lui associé à une «   boucherie   ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Clytemnestre est déshumanisée par le meurtre  
dont elle est victime, comparée à «   une bête qu’on saigne   ».
c) Une nouvelle version du tri Clytemnestre, Oreste, Egisthe.
Le   geste   d’Oreste   est   reconsidéré   et   frappé   d’ambiguïté   par   les   commentaires   du   narrateur.
                                                            
                                                                                
                                                                     
Clytemnestre n’est plus la meurtrière de son mari, mais celle qui a abandonné ses enfants.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle  
devient une figure de la maternité qui a manqué à ses devoirs.
                                                            
                                                                                
                                                                    Du coup, Oreste passe pour un  
assassin, un criminel dont le crime injuste est frappé d’inanité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Enfin, Egisthe meurt pour un  
crime   qui   n’est   pas   le   sien.
                                                            
                                                                                
                                                                      Le   personnage   est   ainsi   positivé   par   Giraudoux   (loyauté   et  
innocence).
                                                            
                                                                                
                                                                      Egisthe   est   rattrapé   par   son   passé   mais   meurt   au   moment   où   il   est   devenu   un  
autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, le geste d’Oreste s’interprète comme un acte décalé chronologiquement..
                                                                                                                    »
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