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Éléments de stylistique et de vocabulaire critique

Publié le 07/01/2014

Extrait du document

Ex. : « Il a disparu, il a rendu l'âme «, pour : « il est mort «.

Gradation. Progression montante (crescendo) ou descendante (decres-

cendo) sur une suite de mots.

Ex.: Cornélie décline ainsi ses titres à César :

« Veuve du jeune Crasse, et veuve de Pompée,

Fille de Scipion, et, pour dire encore plus,

Romaine... «

(Corneille, La Mort de Pompée, III, 4).

Harmonie imitative. Imitation par des sons (dus souvent au mélange des allitérations et des assonances) de ce à quoi la phrase ou le vers fait allusion.

Ex.: Oreste croyant entendre les sifflements des serpents qui composent la chevelure des Furies, s'écrie :

« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? «

(Racine, Andromaque, v. 5).

Hypallage. Application à certains mots d'une phrase de ce qui ne convient qu'à d'autres. Il y a ainsi déplacement de l'adjectif ou du complément. Ex. : « Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire «

(Lamartine, Méditations poétiques, XXIII.)

Si « rêveur « et « solitaire « se rapportent grammaticalement à « pas « et à « sentier «, ils conviendraient pour le sens à « Je «.

Hyperbole. Agrandissement ou diminution à l'excès ; les baroques sont « friands « de cette figure de style (* litote).

Ex. : qualifier un homme grand de « géant «, un petit homme de « lilliputien «.

Litote. (en grec : simplicité). Expression du plus par le moins. Ex. : Ainsi Chimène dit à Rodrigue :

« Va, je ne te hais point... « (Corneille, Le Cid, III, 4) pour : je t'adore.

Métaphore. C'est une transposition de sens consistant à appliquer à une chose ou à un être 

« 240 Mémento Anaphore.

Répétition d'un même mot au commencement de plusieurs phrases ou de plusieurs vers qui se suivent.

Ex.

:« Il y a une horloge qui ne sonne pas.

Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.

Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.

» (Rimbaud, Les Illuminations, Enfance, III).

Antiphrase.

Faire entendre, par ironie, l'opposé de ce qu'on dit.

Ex.

:« les sages du pays » désignent les inquisiteurs fanatiques dans le chapitre VI du Candide de Voltaire.

Antithèse.

Opposition de deux termes de sens contraire mis en parallèle.

Ex.

:« Et dans ce grand bonheur je crains un grand revers ».

(Corneille, Le Cid, 1, 1).

Assonance.

Répétition d'une même voyelle (voir Allitération) pour produire un effet sonore.

Ainsi la voyelle« grave »et« sombre » 0, nasali­ sée ou « voilée » en ON, la « pédale sourde » en quelque sorte, suggère la mélancolie dans : « Les sanglots longs//Des violons//De l'automne ...

» (Verlaine, Poèmes saturniens, Chanson d'automne).

Asyndète.

(en grec: absence de lien).

Suppression des liaisons entre les termes, les propositions, les phrases.

Ex.

: « Candide se coucha sans souper au milieu des champs entre deux sillons ; la neige tombait à gros flocons ».

(Voltaire, Candide, chap.

Il).

Chiasme.

(en grec: croisement).

Reprise de deux termes A, B (assez sou­ vent antithétiques) sous forme inverse.

Ex.

: « Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger » A B B A (Molière, L'Avare, III, 1).

Cliché.

Pensée toute faite et commune qui a la banalité d'une mauvaise reproduction.

Ex.

: La neige, ce vaste tapis blanc.

Comparaison.

La comparaison qui rapproche deux objets, deux idées analogues, comporte toujours deux pôles.

Elle est souvent ponctuée par « comme » « de même que », « tel », « pareil à », « semblable » .•.

Ex.

: « Tel que Delphes l'a vu quand, Thymos le suivant, Il volait par le stade aux clameurs de la foule, Tel Ladas court encor sur le socle qu'il foule ...

» (José-Maria de Hérédia, Les Trophées, Le Coureur).. »

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