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En marge du Symbolisme...

Publié le 27/06/2012

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Dans la préface de son Pèlerin passionné (1891), Moréas, devenu justement le porte-parole du symbolisme, émettait déjà des vues qui laissaient deviner certaines tendances hostiles à l'essence du symbolisme. Il proposait et réclamait une poésie« franche, vigoureuse et neuve «, groupait bientôt quelques amis de mêmes goûts, et fondait l'École romane. Avec Maurras, dont l'influence fut grande alors sur Moréas, c'était le midi qui s'opposait au nord; toute la poésie symbolique avait quelque chose de nordique, qui, au fond, et sous cette forme première, répondait mal à certains besoins permanents de l'esprit français. A cette école appartinrent Maurice du Plessys (1864-1924), pourtant Lillois, mais venu à l'école romane par passion de la langue archaïque, de Malherbe, et même de J.-B. Rousseau, c'est-à-dire de ce qui était français, net, ....

« L'ÉCOLE ROMANE 597 précis, intellectuel, dans notre poésie, à l'extrême opposé, en somme, du décadentisme évanescent.

Ernest Raynaud (1864-1938) fut roman avec son Bocage, à quoi Ronsard donna son titre et sa manière (1895), après avoir frôlé le symbolisme, et avant de reprendre l'ornière parnassienne.

Raymond de La Tailhède (1867-1935) publie en 1895 sa Métamorphose des.

Fontaines, saturée de verbalisme, comme ses recueils précédents, et, comme eux, surchargée d'ori­ peaux mythologiques.

L'école romane périt, quatre ans après sa naissance, de l'excès de son érudition antique.

Mais son influence se prolonge, ou du moins, à côté d'elle, divers poètes, absolument imperméables aux mollesses symbolistes, vont dans le même sens : Fré­ déric Plessis (1851-1942) tout latin par sa formation universitaire, érudit plein de goût et poète délicat de La lampe d'argile (1886); Jules Tellier (1863-1889), intel­ ligence aiguë et âme douloureuse; Auguste Angellier (1848-1911), auteur de A l'amie perdue (1896), suite de sonnets d'une solide facture et d'une sensibilité pleine de noblesse et de discrétion; Pierre Lou ys (1870-1925), artiste étonnamment doué, mais qui s'enlisa dans un érotisme érudit nourri d'une antiquité de pacotille (Les Chansons de Bilitis; Aphrodite, 1896); E.

Signoret (1872-1900), qui sacrifia au symbolisme et à l'antiquité païenne à la fois, avec une éloquence qui laisse transparaître parfois l'émotion; Marc Lafargue (1876-1926), méditerranéen imprégné de classicisme latin; Ernest Gaubert (1881-1940), parnassien attardé; Paul Souchon (né en 1874) attaché au réel, qu'il s'agisse de la Provence, de Paris, ou des joies du stade; Joachim Gasquet (1873-1921), abondant, coloré, sensuel, roman­ tique méridional et dynamique; Léo Larguier (né en 1878), intimiste rustique ou érudit; Anatole France (1844-1924), à la fois hostile au naturalisme et, dès son apparition, au symbolisme, et qui, plus proche du Parnasse avec ses Poèmes dorés (1873), a cependant une légèreté de touche originale; Pierre de Nolhac (né en 1859), resté totalement étranger à toute influence symboliste, même en 1894, dans ses Paysages de France et d' 1 talie, à plus forte raison en 1907 dans ses Son­ nets.

Fort érudit, il manie avec une netteté toute parnassienne le vers le plus purement classique, peint. »

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