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En prenant appui sur les pièces de théâtre que vous avez lues, étudiées ou vu jouer, dites ce que vous pensez des remarques suivantes d'un directeur de théâtre contemporain : « Notre volonté est de mettre sur scène la société, la présenter et provoquer vis-à-vis d'elle des regards critiques. C'est une fonction du théâtre. Elle n'est pas nouvelle. Molière, et bien avant lui, Sophocle 1 l'avaient ainsi comprise. Mais dans le même temps, le théâtre doit être un lieu où se libèrent les for

Publié le 21/02/2011

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sophocle

Toute « présentation « de la société suppose une vision particulière, souvent critique. Les auteurs de théâtre ne se font pas faute d'aborder :  1. Des problèmes moraux.  Déjà, le théâtre grec avait des préoccupations en rapport avec la morale. Il avait à coeur de condamner l'« hybris «, la démesure qui pousse l'homme à empiéter sur les pouvoirs divins ; les Perses par exemple, dans la pièce d'Eschyle du même nom, avaient cédé à un esprit de conquête excessif. 

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« parvient à créer une telle atmosphère.

Beaumarchais par exemple, donnait un sous-titre au Mariage de Figaro : « Lafolle journée.

» Et la représentation en est bien empreinte de « folie » : les scènes se succèdent avec une rapiditéétonnante, les actions sont vives, les retournements subits ; il y a tout un jeu d'ombre et de lumière ; enfin, dansun vaudeville final, « tout finit par des chansons ».

L'atmosphère joyeuse peut en effet être obtenue par le recoursà la danse ou à la musique, comme dans certains « divertissements royaux » de Molière (Le Bourgeois Gentilhomme,comédie-ballet écrite en collaboration avec Lulli, Psyché, tragédie-ballet « à machines »...).

On est assez sensible ànotre époque à cet aspect de fête, et un auteur aussi sérieux que Claudel pouvait souhaiter que Le Soulier de Satinsoit joué « un jour de Mardi-Gras à quatre heures de l'après-midi ».

La profusion des péripéties dans ce drame estvoulue : « il faut que tout ait l'air provisoire, en marche...

improvisé dans l'enthousiasme ! ».• Des éléments irrationnels : la notion de l'« irréalité » de ce qui se passe sur scène favorise l'irruption de faitsétranges, comme l'arrivée de la statue du Commandeur à la fin du Dom Juan de Molière, le retour périodique duspectre dans Intermezzo de Giraudoux, ou le continuel changement de taille des Euménides dans Electre, du mêmeauteur...

sans parler de la métamorphose des habitants de toute une ville en rhinocéros, dans la pièce de Ionesco.Au théâtre, on ne s'étonne plus de rien, et on est séduit par une atmosphère d'étrangeté (cf.

celle qui baigne LesBurgraves, de Hugo).Si donc on ne peut nier que, par certains aspects, le théâtre « doit être un lieu où se libèrent les forces del'imagination, où s'organise le rêve », il ne faut pas pour autant négliger le risque que cela comporte : un théâtre quivoudrait être totalement « à part » se couperait du réel, et n'intéresserait plus les spectateurs, qui veulent yretrouver quelque chose de leur expérience humaine. CONCLUSION Les oeuvres dramatiques sont-elles irrémédiablement partagées entre la reproduction de la réalité, et ce queMallarmé, parlant du théâtre, appelait « l'ouverture de la gueule de la chimère, méconnue et frustrée parl'arrangement social » ? Ce directeur de troupe ne le pense pas ; en effet, on ne peut se satisfaire ni d'oeuvres quifassent uniquement réfléchir, ni d'un théâtre qui soit seulement lieu de rêve.

Certains souhaiteront que le rêve,l'aspect « chimérique » se mettent au service d'une révélation, de quelque ordre qu'elle soit.

L'essentiel est sansdoute de constater que « le théâtre est un art essentiellement de conventions », et qu'on apprécie avant tout enlui le spectacle qu'il nous offre, que celui-ci soit occasion de réflexion ou d'« envoûtement ».. »

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