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En quoi le personnage romanesque donne-t-il Une vision du monde, vision de l'homme ?

Publié le 13/09/2011

Extrait du document

Le roman est une forme aboutie, définie d’histoire, elle amène le lecteur à compléter l’histoire par lui-même. Par ailleurs le roman reflète toujours le contexte de son époque. En somme, c’est une sorte de lien temporel qui rattache le lecteur aux traumatismes du temps d’écriture. Le personnage romanesque, représentation métaphysique de l’Homme dans un univers hors du temps, et pourtant défini, il est explicitement ou implicitement ce que nous pensons tous ou ce que nous ressentons et permet une connexion par le biais du roman. 

« travers l’Histoire.

Il a fallu presque 1700 ans avant qu’on commence à envisager la possibilité que peut-être leNouveau Testament fût autre chose qu’une biographie relatant des faits précis et surtout réels.

Le roman lui nes’embarrasse pas du coté moralisateur, il apporte un enseignement sans le faire savoir.

« Ecrire des romans est unacte de rébellion contre la réalité, contre Dieu, contre la création de Dieu qui est la réalité.

» a écrit Mario VargasLlosa.

Evidement, ce n’est pas vraiment une coïncidence si le roman a pris une place grandissante auprès del’Arché-texte.« Ecrire un roman, c'est raconter une histoire.

Ce sont les gens que vous faites vivre qui donnent le ton du roman,la couleur des mots qui sortent de la plume.

» explique Paul Aster dans son Entretien avec Pierre Assouline.

Si leroman est le contenant quel est le contenu ? L’âme pour les bouddhistes et le point incompréhensible pour lesnihilistes, pour le roman, le contenant est très certainement le personnage romanesque, centre de tout, point derepère dans le décor romanesque.

Il est intéressant de remarquer que l’on se souvient très bien du caractère dupersonnage phare et ce mieux que certains événements du livre.

Ce personnage comparable sur certains pointsavec une personnalité célèbre ou avec une personne de votre entourage.

Il prend toute sa dimension par sonaspect humain et plausible, on peut y ressentir une dose de l’écrivain et bien sûr une grosse dose de celui qui le lit.« Les personnages de mon roman sont mes propres possibilités qui ne se sont pas réalisées ...

» interprète MilanKundera dans son livre L’insoutenable légèreté de l’être.

On peut penser que le même schéma s’applique pour lelecteur.

On peut penser que le roman est une façon d’achever l’homme par l’œuvre fictive.Milan Kundera explique aussi de manière brève et simplissime que « Le roman est une méditation sur l'existence vueau travers de personnages imaginaires.

» dans L’art du roman.

Cette phrase parait insignifiante, fragile presque etpourtant si forte de sens.

En effet le roman est une méditation de l’homme par l’homme au travers d’hommesinexistants, point.

Et si le roman était après tout si abordable.

Le personnage, lui par contre, est complexe, d’abordpar ce que l’écrivain veut, puis par ce que le lecteur en fait.

Donc il n’est jamais défini, il est mouvant, il n’est jamaisun bloc stable.

De même qu’on peut prendre le Ludo des Noces barbares pour un garçon un peu légerintellectuellement, on peut aussi y voir tout une profondeur et une poésie dans son personnage.Le personnage romanesque est fictif par sa présence.

Jamais il n’existe, jamais il n’existera, jamais il n’a existé.Pantin désincarné, il vit pour être dans le roman, il meurt après la dernière page.

Il est créé par l’auteur et s’animepour le lecteur.

Il est façonné par les événements de la réalité mais les perçoit dans son propre monde.

Parfois ildonne des réponses, parfois non, car après tout la vie n’a pas de réponses, ni de raisons.

Elle est tout comme lepersonnage.Le roman est une fiction, une fiction est une histoire, les hommes comprennent mieux le monde avec des histoires.Donc le roman d’une façon ou d’une autre est rattaché à la réalité.Pur paradoxe humain, les raisons pour lesquelles le roman est ancré dans la réalité sont les mêmes que celle duroman ancré dans la fiction.

Il existe et n’existe pas car il se trouve sur du papier et dans l’esprit.

Imaginons deuxamis discutant d’un livre, l’un l’ayant lu l’autre pas.

Pour celui qui l’a lu, ce roman a une vraie existence, une vraieréalité.

Il se sent connecté au livre et à tous ceux qui l’ont lu.

Pour l’autre, la seule réalité de ce roman, c’est sontitre, dit en l’air par son ami et il n’est en aucun cas palpable, et ce, à aucun niveau.

Il n’en a absolument pasconscience tout comme l’existence de la tribu Korubo en Amazonie.

Pourtant ce roman et cette tribu font parties dumonde, donc comment se faire un avis sur tout quand on ne sait pas tout ? Tel est le grand drame de l’homme.

Il aconscience de l’existence de toutes choses mais ne peut tout savoir.

C’est là que le roman montre son utilité, ilpermet une conception du monde et est donc une partie de la réalité de l’homme.

Nancy Huston l’illustreparfaitement dans son livre L’espèce fabulatrice, en décrivant la vie d’un américain fondée sur des fictions, deshistoires, des fabulations.Tout comme les autres arts, l’écriture est le reflet d’une infime partie de la conscience humaine car directementinspiré par l’auteur lui-même.

La conscience humaine regorge de réalités, une par homme.

Et parmi ces réalités, ence moment-même, des hommes et des femmes sont en train d’écrire, peindre, de créer en s’inspirant d’événements,de faits, d’émotions réels.

L’art porte toujours sa part de réalité.De plus cette réalité est accentuée par le fait que ces artistes sont tous inspirés par tout se qu’ils ont déjà lu, vu,vécu, ressenti et sont donc déjà inspirés par les réalités d’autres ou une réalité qu’ils ont créée.

Notre vie n’estqu’une suite infinie de ces réalités.

Parfois elles sont imposées, parfois elles ne se voient pas mais elles sont toujoursprésentes.

Dans le roman, elles apparaissent sous formes d’intertextualités, de références, de ressemblances oumême d’idées directrices ou de problématiques.

Exemple avec Magnus de Sylvie Germain qui joue même avec cemélange des réalités en multipliant les références et les intertextualités avec la Bible, les poèmes de Rimbaud ou deBaudelaire… Mais plus encore que les histoires rangées dans la mémoire, c’est l’Histoire rangée dans les mémoires quimarque au fer blanc les romans.Ainsi la forme du roman importe autant que son contenu.

Chaque étape de l’homme dans le temps influe sur sa vie,et donc dans le roman aussi.

Les années 60-70, années de découverte de soi marque un cap presque aussisignifiant que celui du siècle des Lumière.

De nombreux mouvements de pensées pointent leurs doigts sur lesproblèmes de société, par exemple l’homme se concentrant sur le « j’ai » oubliant le « je suis ».

En littérature celase traduit par l’expérimentation l’oubli ou le franchissement des règles.

Le psychédélisme en Amérique du Nord,parfait exemple de ce besoin d’exploser les contraintes basé sur des règles millénaires.Il en va de même pour le refoulement (c’est souvent cette problématique qui ressort) de la Seconde guerre mondialequi ne fera qu’accentuer un besoin de commémoration grandissant.

Véritable traumatisme et pilier d’un fluxdestructeur de toute raison, son souvenir sera l’arme la plus meurtrière de toute pensée trop tranché.

Ladéportation est surement l’élément qui a le plus creusé et retranché jusqu’à la limite la réflexion des artistes et del’homme.

Palpable dans tous les domaines, politique, social, artistique, même en achetant une baguette, on saitqu’une pensée persistante se terre au détour d’un nœud de notre cortex.

Cette pensée attend prête à refairesurface, c’est peut-être sa, la rumeur dont parle Sylvie Germain dans son ouverture.C’est pour sa que la littérature est toujours contextualisé, par le contexte historique et le contexte du romancier.Cela nous aide à panser les blessures du passé, à ne pas les oubliés, à détruire les certitudes avant qu’elles. »

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