En quoi le roi se meurt est une tragédie insolite ?
Publié le 06/10/2018
Extrait du document
roi contribue au caractère comique de la pièce.
Cette pièce prend un aspect comique avec la répétition des mêmes phrases : « je ne veux pas mourir », « mon pauvre sire », « que tout meure », « non, que tout reste », les nombreuses gestuelles grotesques des personnages, le roi pleure, gémit, se plaint. Avec le désaccord omniprésent des deux reines.
Cette pièce peut donc être qualifiée de comédie dans le sens où Ionesco y introduit des éléments provoquant le rire.
Le roi se meurt est donc bien une tragédie insolite, une œuvre tragique et comique, dans cette pièce qui est à la base tragique, le comique y prend forme. La pièce est découpée entre le registre tragique et le registre comique. On pourrait donc qualifier cette pièce de tragi-comédie, on retrouve aussi ce mélange de registre chez d'autres auteurs, comme dans Le cid, de Corneille. Ionesco nous montre dans cette pièce, le coté tragique de la fin de la vie de l'homme qui ne peut pas échapper à son destin.
«
Cette pièce est tragique, Bérenger ne peut pas échapper à son
destin.
Dans cette pièce, ce n'est pas la disparition d'une
personne mais c'est tout un royaume qui disparaît, telle une
tragédie classique.
Le tragique est aussi retrouvé à travers la perte d’autorité
de Bérenger : plus personne ne lui obéit, Marie qui soutient
le roi n'arrive plus à répondre à ses ordres, le spectateur
ressent alors de la pitié pour lui.
Le roi a une personnalité
bien étrange, il pleure, gémit, supplie, sanglote, se révolte,
il cherche quelqu'un pour mourir à sa place.
la peur d’être
oublié rendent Bérenger très humain, ce qui provoque pitié
ainsi que l'empathie chez le spectateur.
Bérenger est ensuite
frappé de douleurs et de courbatures, il devient aveugle.
Tous
ces faits que nous venons d'évoquer renforcent bien le
caractère tragique de la situation, Le roi se meurt produit un
effet de de pitié, de terreur, d'empathie chez le lecteur.
Finalement, la dernière scène reste est tragique, c'est la
représentation classique de la mort, Marguerite est présente
aux cotés du roi, elle l'emmène vers la mort.
Normalement, dans une pièce tragique classique, un seul
registre est permis, mais dans le roi se meurt, on remarque un
mélange entre le registre tragique et le registre comique.
Le
thème général est tragique, on
apprend qu'un vieux roi va mourir dans les prochaines heures,
alors que le comique prend forme dans cette pièce.
Malgré sont
intrigue tragique, le roi se meurt fait rire le spectateur, il
nous fait rire par ses situations, son humour dans le langage,
ses scènes comiques.
Le comique apparaît dans cette pièce sous plusieurs formes.
On
remarque le comique de caractère, avec la dignité royale
complètement décalée et non respectée, par exemple le roi est
en pantoufles, ou bien les répliques de Juliette lorsqu’elle
s’adresse à Marguerite, elles étonnent le spectateur parce que
le respect envers la royauté n'est pas respecté.
Juliette
emploie un vocabulaire incongru, et elle parle avec un accent
vulgaire.
Il y a un décalage entre le sujet et le roi, le
décalage entre la fonction du garde et ce qu'il fait
réellement, il annonce tout et n'importe quoi alors qu'il ne
devrait qu'annoncer que les éléments importants, il annonce
tous les titres, y compris ceux de Juliette « suivie de
Juliette, femme de ménage et infirmière ».
D'ailleurs, Le roi
se meurt comporte de nombreux anachronismes, les mots tels que
living-room, aspirateur et radiateur sont évoqués dans cette
pièce.
Le roi se meurt contient également quelques jeux de
mots : « ses carottes bien cuites ».
Il comporte aussi des
paradoxes : « le pot-au-feu n'est pas recommandé pour la santé
des mourants », des parodies littéraires et des parodies
liturgiques.
Bérenger
a une personnalité étrange, il est le personnage le plus
comique de la pièce, avec ses comportements comiques : il se
comporte comme un véritable enfant, il fait des caprices, il
tire la langue, il tente de se relever mais tombe à plusieurs
reprises.
Bérenger est vraiment à l’opposé de l’image d’un
roi, il est ridicule avec son volonté de vouloir vivre ou
d'avoir peur d’être oublié.
Ce décalage entre la dignité du
2.
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