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En quoi l'écriture littéraire est-elle particulièrement apte à dénoncer les problèmes de société ?

Publié le 04/11/2012

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Pour parvenir à dénoncer, le lecteur se doit d’être actif. En effet, il doit être capable de percevoir le véritable sens de l’oeuvre et qu’il comprenne le message proposé sous divers procédés. Le lecteur doit en effet être attentif à chercher le véritable sens de l’oeuvre, et ne pas se laisser seulement distraire par sa forme plaisante. Jean de la Fontaine disait ainsi « Les fables sont des mensonges qui disent la vérité «. L'apologue représente donc un enseignement indirect qui critique souvent la société. Jean de la Fontaine dénonce, au fil de ses fables, le monde de la cour, l'assujettissement, la bassesse des courtisans, la flatterie. Dans Les Obsèques de la lionne, une des moralités dénonce l'hypocrisie des courtisans mais surtout la vanité et la naïveté des rois : « Flattez-les, payez-les d'agréables...

« roman, dans un poème en vers, dans un discours, ou encore dans les répliques de personnages de théâtre.

On peut ainsi considérer le fameux article de Zola dans le journal L'Aurore, J'accuse, comme une pièce d'éloquence au service d'un homme injustement condamné et victime d'une machination.

L’accumulation des exclamations « Hé mon Dieu ! » « Ha, vous niez ! » interpelle le lecteur.

Le discours du député Victor Hugo devant ses collègues en 1850, fait quant à lui apparaître la diversité des procédés oratoires: la fréquence des phrases exclamatives, les anaphores comme "Figurez - vous...", les énumérations, les métaphores saisissantes.

L'éloquence d’Hugo ou Zola est aussi au service du registre pathétique.

Il s'agit de faire partager la colère et la souffrance.

Colère de celui qui prend la parole et la plume.

Souffrance de celui-ci mais aussi des victimes d'inégalités, de mauvais traitements, d'injustices.

Ce n'est plus la fiction qui nous instruit mais le discours qui informe et cherche à convaincre. L’argumentation est enfin parfois détournée.

L'apologue, récit contenant un enseignement, vient confirmer le pouvoir des fictions.

La transposition de la réalité dans une fiction souvent plaisante est attrayante pour le lecteur, qui, amusé, prend conscience de ce qu'un discours sérieux ne parvenait pas à lui expliquer.

Ainsi, Jean De La Fontaine (1621-1695), maître dans l’art de l’apologue dénonce indirectement sa société, basée sur les inégalités sociales dans sa fable Le jardinier et son seigneur (fable IV, livre quatrième).

Certains vers rendent compte de l’insouciance et le comportement inadmissible du seigneur, comme « Il commande chez l’hôte, y prend des libertés, Boit son vin, caresse sa fille » ; d’autres dénoncent l’impuissance du paysans face à ce seigneur : « Adieu, planches, carreaux ; Adieux chicorée et poireaux, Adieu de quoi mettre au potage ».

L’anaphore de l’interjection Adieu traduit bien la détresse du paysan.

L’ironie est également régulièrement utilisée pour masquer la dénonciation.

Dans l’article d’Emile Zola, J’accuse, la phrase « A moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la vue et du jugement » peut en effet porter à confusion.

On reconnaît dans cet exemple le procédé de l’antiphrase : prise à la lettre, la formule semble indiquer une circonstance atténuante pouvant excuser les trois graphologues.

En réalité, il n’y a chez Zola aucune volonté d’excuser qui que ce soit mais plutôt celle d’ajouter une ironie à une insulte. L’écriture littéraire, par la variété de ses genres, de ses registres, peut séduire le lecteur et convaincre celui- ci à réfléchir aux différents faits dénoncés. Ainsi, grâce à cela, l’écriture littéraire peut dénoncer et contribuer à transformer la société.

Comme le dit Jean-Paul Sartre : « Les écrivains ont souvent pris leur plume pour une épée ».

Les écrivains ont pour but. »

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