ESCHYLE : Le père de la tragédie

« C'est lors de ce dernier voyage qu'il trouve la mort.

Selon une légende des plus fantaisistes, il aurait eu le crâne fendu par un aigle qui, prenant sa tête pour une pierre, aurait projeté dessus la tortue qu 'il tenait dans ses serres pour la briser ! Le grand tragique eut droit à des funérailles solennelles.

On aurait donné des représentations autour de son tombeau, qui, depuis, est devenu un lieu de pèlerinage pour les gens de théâtre.

L'HISTOIRE ET LA MYTHOLOGIE INSPIRENT LE POÈTE TRAGIQUE Des quatre-vingt-dix pièces du grand tragique grec, seules sept ont été conservées : Les Perses 1472 av.

J.-C.I.

Les Sept contre Thèbes [467 av.

J .-C.I.

Les Suppliantes [463 av.

J .-C. I.

Prométhée enchaÎné !entre 462 et 459 av.

J.-C .I et enfin Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides qui constituent à elles trois L'Orestie 1458 av.

J.-C.

I.

l'unique trilogie à nous être parvenue entièrement.

L a plupart de s tragédies d'Esch yle empruntent leur sujet à la mythologie, à l'instar des Suppliantes qui mettent en scène les Danaïdes fuyant vers Argos pour échapper à l'hymen auquel leurs cousins d'Égypte veulent les forcer ou de Prométhée enchaÎné dans laquelle le frère des Titans est condamné par Zeus à être cloué sur le pic d'un~ montagne pour avoir donné aux hommes le feu divin .

A l'inverse, Les Perses traitent d'un fait historique, alors d'une actualité brûlante : la défaite des Perses à Salamine.

o+ LES APPORTS SCÉNIQUES D'EsctfYLE Les spectacles d'Eschyle dont il orchestre lui-même la mise en scene et dans lesquels il joue fréquemment sont.

dit-on.

grandioses .

A la recherche d'effets scéniques, il développe la machinerie théâtrale en introduisant des tréteaux sur scène et amplifie l'usage des costumes et des masques.

Afin de rendre les pièces moins statiques et de multiplier les possibilités de dialo~ues, i l aurait introduit un deuxième acteur.

Auparavant, même s1 l'unique acteur pouvait jouer plusieurs rôles, il ne pouvait en effet converser qu'avec le chœur.

SOLON AV EC D ES ÉTU DIA NTS Miniature du x111• siècle, Turquie .

I Photo IGOAI • • • • • • • • • • 1 PRÉDÉCESSEURS ET SUCCESSEURS Même si Thespis et son disciple Phrynichos s'y étaient déjà essayés au vi• siècle av.

J.-C., Eschyle reste sans conteste le père de la tragédie, avec lequel Sophocle et Eur ipide rivalisent.

Au regard de ces deux successeurs, de trente et quaqrnte­ cinq ans ses cadets, le natif d'Eleusis semble appartenir à un temps ancien, quand le monde des hommes était régi par les dieux.

Malgré l'émergence de la figure d'un héros.

le chœur joue encore un rôle primordial dans les tragédies d'Eschyle, alors que chez Sophocle et Euripide , il laisse le devant de la scène a l'homme, qui apparaît dans toute sa grandeur tragique pour l'un, criblé de passions pour l'autre.

MASQ UE DE T RAG É DI E Les acteurs interprétant parfo is différents p ersonnages lors d 'une même représentation p orta ient des masques tels que celui -ci .

!Photo IGOA). »