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Est-ce que je me prends pour un chien, moi ? Quoique... Quoique... Raymond Devos

Publié le 19/03/2020

Extrait du document

devos

«J’ai dit:

— Tiens! Tu n’es qu’une bête, je ne veux pas discuter avec toi ! Enfin quoi...

Un chien qui parle !

Est-ce que j’aboie, moi? Quoique... Quoique...»

«Depuis quelque temps, mon chien m’inquiète...

Il se prend pour un être humain, et

Je n’arrive pas à l'en dissuader.

Ce n’est pas tellement que je prenne mon chien

Pour plus bête qu’il n’est...

Mais que lui se prenne pour quelqu’un,

C’est un peu abusif!

Est-ce que je me prends pour un chien, moi? Quoique... Quoique...»

« Est-ce que je me prends pour un chien, moi? Quoique... Quoique...»

De même, dans le second passage cité :

«je ne veux pas discuter avec toi!

Enfin quoi...

Est-ce que j’aboie, moi? Quoique... Quoique...»

devos

« 35 • QUOIQUE ...

(métamorphose et jeux de langage) / 269 artifice oratoire si le non qu'elle implique ne se trouvait, en fait, remis en cause et fortement contesté par l'atténua­ tion: «Quoique ...

» énoncée deux fois.

La question se trouve posée peu après le début du texte: « Depuis quelque temps, mon chien m'inquiète ...

Il se prend pour un être humain, et Je n'arrive pas à l'ert dissuader.

Ce n'est pas tellement que je prenne mon chien Pour plus bête qu'il n'est ...

Mais que lui se prenne pour quelqu'un, C'est un peu abusif! Est-ce que je me prends pour un chien, moi? Quoique ...

Quoique ...

» ► Le subordonnant quoique introduit une concession et, en même temps, une opposition: je ne me prends pas pour un chien, telle est la réponse à la question posée; quoique demande un complément qui fait défaut et que l'on pourrait énoncer ainsi: quoique, parfois, il m'arrive de me prendre pour un chien.

Je concède, j'admets le contraire de ce que je viens d'énoncer.

Le contexte apporte des précisions sur les cir­ constances dans lesquelles le maître se prend pour un chien ou est pris comme tel.

Il y a la petite fille qui vient caresser le maître, au lieu du chien, et c'est en cette occasion que le chien prend la parole.

Autre circonstance: la soirée télévisée: là encore, le maître réagit à la manière d'un chien: il est couché sur le tapis, dialogue avec son chien et se plaint de sa pâtée.

Troisième scène significative : le maître garde la maison et aboie quand son chien est de retour.

Quatrième situation: le maître rapporte la pierre que lance le chien.

Enfin, le maître reconnaît à son chien des qualités de narrateur qu'il n'a pas.

En somme, le contexte apporte à la question posée une réponse qui, compte tenu de la variété des situations, ne saurait être occasionnelle: oui, le maître se prend pour un chien.

L'intérêt, syntaxique et sémantique, du quoique est donc de marquer le désaveu de la réalité : le maître se prend pour un chien mais ne veut pas le reconnaître, et ce. »

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