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Estimez-vous que le développement des sciences justifie l'optimisme ?

Publié le 17/01/2022

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Dans le texte, ce n'est pas le développement des sciences qui justifie l'optimisme de Louis de Broglie, mais «la confiance à nous-mêmes», «l'espoir d'être assez raisonnables» pour bien employer la puissance offerte par la science. La question de la discussion suggère de prendre en compte le développement des sciences pour fonder (ou non) notre espoir en l'avenir de l'humanité. L'état actuel de la science permet-il ainsi de conclure que l'homme est déjà capable de surmonter les dangers que soulèvent la pratique et la recherche scientifique ? • Enfin, il faut prendre garde de ne pas tomber dans la tentation de présenter les développements techniques au lieu des développements de la science. Cet aspect peut être envisagé mais ne doit pas constituer un axe principal de la discussion.

« Les projets de la science La place et le rôle de la science et de ses effets dans nos sociétés modernes permettent de conclure que l'hommede demain sera encore homme de science.

Les connaissances acquises ne peuvent être oubliées.

Celles que lascience ne rejettera pas s'intégreront de plus en plus dans les mentalités.

Le travail de vulgarisation desconnaissances ne peut que s'amplifier.

L'homme ne peut régresser dans la mesure où il ne peut oublier ce quel'histoire de la science lui a légué.

En même temps que la science progresse et concilie dans une vision de plus enplus synthétique les théories du passé, les mentalités s'imprègnent au même rythme des dernières découvertes.

Onpourrait penser que plus les sciences développent des connaissances spécifiques, plus l'écart se creuse entre lesconnaissances de l'homme qui n'est pas spécialiste et celles de l'homme de science, mais cet écart n'est pas unretour en arrière. Deuxième partie : une puissance difficilement contrôlable La spécificité des connaissances scientifiques Plusieurs arguments peuvent toutefois tempérer l'optimisme de Louis de Broglie.

Le premier d'entre eux consiste à montrer que l'homme de science est avant tout un spécialiste.

Il n'y a pas une science mais des sciences.

Cette idée est importante, parce qu'elle permet de comprendre qu'on ne peut savoir ce qu'est la science si on n'est passoi-même non seulement un scientifique mais aussi un spécialiste, et qu'à la limite, tout spécialiste estnécessairement ignorant de ce qui n'appartient pas au domaine de sa science.

Comment coordonner dans cesconditions l'ensemble des recherches scientifiques? La spécificité des connaissances fait obstacle à leurvulgarisation et l'homme de science a souvent bien du mal de concilier avec ses recherches les résultats acquis oules questions posées par d'autres disciplines.

Le développement des sciences signifie donc développement desspécialisations. Le manque d'unité de la science ne permet donc pas, de ce fait, d'en contrôler la puissance.

On serait tenté depenser que la science ne peut faire que ce qu'elle connaît, mais dans la mesure où seul le spécialiste est maître enson domaine, il ne peut prévoir les effets de la science dans d'autres domaines.

De plus, la connaissance scientifiquene met pas fin à l'ignorance.

Les découvertes scientifiques révèlent souvent notre méconnaissance du réel.

Unequestion résolue engendre d'autres interrogations auxquelles il faut répondre, mais elles sont de plus en plus difficilesà résoudre.

Plus on connaît, plus on prend conscience de son ignorance.

Les grands scientifiques de notre époquesont bien souvent très modestes quant à l'étendue de leur science.

La science est puissante mais elle ne connaîtpas sa force. Les imprévisibles développements de la science La science tient une place prépondérante dans nos sociétés.

Mais nul ne peut dire ce que sera la science de demainni, par conséquent, le rôle et l'impact qu'elle pourra avoir.

Le caractère imprévisible des découvertes scientifiques etde leurs effets est à lui seul un argument capable de nuancer l'optimisme de l'auteur.

La science peut faire degrandes choses mais l'homme est-il assez grand pour savoir ce qui doit être fait ? A quelles sortes de problèmesl'humanité sera-t-elle confrontée ? Peut-on fonder des espoirs sur la nature humaine et croire que l'homme seratoujours en toute circonstance capable de surmonter les crises les plus graves ? Après tout, la science n'est jamaisque le constat, la description d'un monde qui existe déjà, et l'homme ne peut se rendre l'égal d'un dieu au point decréer ce que la nature ne lui donne pas ou lui a retiré en raison de ses erreurs passées.

L'homme, avec la science,ne peut pas faire ce que la nature ne lui permet pas de faire. Inversement, l'homme est capable de créer des déséquilibres irrémédiables.

On a souvent accusé la science, et enparticulier la technique, d'être artificielle.

Elle n'est cependant pas contre-nature.

Les forces nucléaires qui mettenten jeu les réactions atomiques sont nécessairement naturelles.

L'homme n'a pas inventé les propriétés de l'atome : illes utilise.

La science engendre des instruments de vie mais aussi de mort.

La découverte des réactions en chaîne a rendu possible l'existence de centrales électriques qui nous permettent de nous éclairer, de nous chauffer, de cuirenos aliments, de produire nos biens de consommation élémentaires, mais en même temps elle a fait naître la menacede l'hiver nucléaire et de latin de l'humanité.

Que sera la science de demain ? Sa puissance sera sans doute accrue,mais certainement aussi les dangers qui en résulteront. • Les valeurs en crise La célébration du bicentenaire de la Révolution française a été l'occasion de célébrer et de renforcer la volontéd'affirmer les droits de l'homme dans le monde.

Les droits de l'homme sont d'abord ceux de la personne humaine.

Ilssignifient aussi la reconnaissance, le respect de l'individu, en tant que personne singulière, et de la diversité descultures comme des valeurs. Dans ces conditions, la sagesse que Louis de Broglie évoque doit se constituer en tenant compte d'une pluralité des valeurs. L'histoire de la pensée montre que les sciences se sont progressivement émancipées de la philosophie.

Actuellementla philosophie est en crise.

Le titre du livre d'Alain Finkielkraut, Défaite de la pensée, est suffisamment évocateur. Parallèlement la science, en particulier la biologie, la médecine, rencontre des problèmes éthiques qu'elle doit. »

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