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Etude de l'extrait du "Tramway" d'Aimé Césaire

Publié le 16/09/2012

Extrait du document

« Comique et laid « est extrait du Cahier d'un retour au pays natal, écrit pas Aimé Césaire en 1939. Homme de lettres, poète et homme engagé, Aimé Césaire aura cumulé plusieurs rôles au cours de sa vie. A travers Cahier d'un retour au pays natal, c'est le rôle de prophète qu'il veut endosser. Plus qu'une simple création artistique, cette oeuvre est engagée. Il s'agit d'une oeuvre idéologique, qui veut arracher les martiniquais noirs à leur inertie, et leur rendre leur dignité d'homme. Au-delà de son peuple, Césaire s'adresse à travers ce poème, à tous les peuples soumis, ce qui donne une dimension universelle à son message. « Comique et laid «, est un texte extrait de cette oeuvre. On y trouve la description d'un nègre, assis sur un banc de tramway. Les autres occupants du tramway le voit, le méprise, et s'en moque. Le poète semble adhérer à ce point de vue tout au long du passage. Cependant, à la fin, il prend conscience de sa lâcheté, et semble la regretter. Ainsi, nous pouvons nous demander comment, à travers ce portrait, le poète dénonce-t-il le racisme et l'intolérance ? Tout d'abord, nous étudierons le portrait du nègre ; puis nous nous intéresserons à la prise de conscience du poète ; enfin, nous analyserons la portée universelle de ...

« La description faite du nègre par Césaire, à travers le point de vue des occupants du tramway, est dévalorisante.

Comparaison du nègre avec un singe : « comme un pongo » (l.1).

Antithèse pour montrer le malaise : « grand [?] qui essayait de se faire tout petit » (l.2) : il n'est pas à sa place.

Enumération des traits du visage.

Champ lexical du corps : « jambes ; mains ; nez ; visage ».

Accumulation de termes péjoratifs : « tremblantes ; affamé ; péninsule en dérade ; coups de griffes ; hideux ; malveillant ; inquiétants » (dans le premier paragraphe).

La description est de plus en plus dévalorisante au fur et à mesure du texte.

Le poète emploie même la métaphore allégorique de « la Misère » (l.9 et l.12) qui aurait sculpté le nègre.

« La Misère » est également définie comme le « mégissier » (l.9), c'est-à-dire, celui qui fait perdre sa couleur aux peaux : « la Misère » fait perdre sa couleur et son identité au noir.

Pour souligner le côté monstrueux, le poète parle d'une « mignonne petite oreille » (l.

16) : antithèse.

Le nègre semble peu harmonieux, voire grotesque.

Accumulation de métaphores péjoratives (« orteils ricanaient de façon assez puante au fond de la tanière » (l.29) ; « petits pieux luisants d'une barbe de plusieurs jours » (l.36)). Prise de conscience du poète. Au cinquième paragraphe, le poète semble changer de ton, au fur et à mesure de l'accumulation d'anaphore du terme « nègre » (ligne 28 à 31).

Au fil de cette accumulation les yeux du poète semblent être plus cléments à l'égard de l'homme assis en face de lui.

Il commence par les adjectifs « hideux » et « grognon », pour ensuite utiliser le terme « mélancolique ».

Ce n'est plus la laideur, mais l'air triste qui frappe le poète, qui voit également « ses mains réunies en prière » (l.29).

Il voit la misère, et la lassitude de cet homme.

Le poète finit par dire : « des femmes derrière moi ricanaient en le regardant » (l.31) : il dénonce ainsi le racisme et l'intolérance de ces femmes, et à travers elles, des autres occupants, et des autres blancs eux-mêmes.

Tout le monde le trouve « comique et laid », et Césaire lui-même, à l'époque, avait « arborai un grand sourire complice » (l.34).

En écrivant ce texte, il réalise la lâcheté dont il a fait preuve (« ma lâcheté retrouvée » (l.35)), et en l'admettant, s'en. »

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