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Etude de MARIVAUX - La colonie (scène 9)

Publié le 15/02/2012

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marivaux

 

 

Introduction :

 

Le texte que nous allons étudier est le début de la scène 9 de La Colonie écrite en 1750 par Marivaux. Celui-ci est surtout connu pour des pièces où l'amour et l'analyse psychologique sont au 1er plan. Cependant, il existe certaines pièces qui ont un but polémique : c'est le cas de La Colonie qui réfléchit sur le rapport hommes/femmes. Après s'être réfugiés sur une île, les hommes et les femmes se séparent car ces dernières veulent faire des lois de leur côté. Dans la scène 9, elles sont très en colère contre les hommes et elles sont prêtes à réhabiliter leur sexe.

 

Problématique :

                Comment cet extrait de scène peut-il être considéré comme un apologue ?

Nous allons voir dans un premier temps que les femmes font la critique des hommes avant de nous intéresser dans un second temps à l'éloge qu'elles font de leur propre sexe.

marivaux

« Discours traditionnel qui tire sa force de la répétition : beaucoup de formes impersonnelles : « il est décidé » l.

9, « on l'a dit »l.

13, « on nous crie » l.

11, « cela va tout seul » l.

10.→ Image du « mouton » et de la « moutonnerie » (absence de réflexion, besoin de faire comme tout le monde.

b) Les hommes choisissent les rôles qu'ils veulent attribuer aux femmes : Rôle de la femme d'intérieur, de foyer : question du ménage, anaphore de « c'est à » l.

79-81 → tâches successivesmonotones, terme dépréciatif « misérable » l.

81.La femme comme plaisir de l'homme : anaphore de « c'est » qui insiste sur la futilité de leur rôle.

Les femmes n'ont quel'illusion de dominer : « règne sur la bagatelle » l.

86.Champ lexical du plaisir « réjouir » l.

85, « agréable » l.

85, « la réplique » l.

96, et suivantes : parodie du discours galant« =séducteur) qu'utilisent les hommes : clichés « teints de lis et de roses l.

97 « astre » l.

97.Hyperbole grandiloquente « où le soleil ...

aspect » l.

98-99, « transports ...

désespoir » l.

100.

è Discours artificiel et fabriqué.Ironie « cela est considérable » l.

99-100.

« On nous régale » l.

101 → Il n'est pas étonnant que ce soit Arthenice quidénonce ce type de discours : elle en connait les subtilités car elle est aristocrate.

Transition : Les femmes dénoncent un discours dominant qui leur refusent tout rôle politique, toute fonction active dans lasociété.

Et pourtant les femmes sont bien supérieures aux hommes, d'après Arthenice et tout cas.

II - Eloge des femmesa) Aspect physique : Rhétorique de l'éloge : elles sont parfaites : beaucoup d'hyperboles l.

40-41 « ne dirait-on pas ...

complaisances », l.

47« délices » réplique de la ligne 56 et suivantes.

Questions rhétoriques qui font réagir l'auditoire conquis par ce discours flatteur.Parallélisme : l.

68 « elle imprime ...

» // « elle inspire ...

» l.

69-71 : « dire que ...

» // « dire que ...

» Gradation : l.

71-72 « surprend » - « occupe » - « attendrit » - « ravi » b) Rôle civilisateur : l.

88 et suivantes :Coquetterie est une preuve de l'intelligence des femmes : paradoxe (pensée contraire à la pensée habituelle).Normalement, la coquetterie est un défaut ; or Arthenice utilise le mot « prodige » (mélioratif).

En fait, la coquetterie exige de l'ingéniosité.

Vocabulaire mélioratif : « génie », « sagacité », « intelligence » l.

115-116, « supériorité de notre âme » l.

108-109, « immense » (hyperbole) l.

117.

c) Quel rôle jouent les femmes dans cet éloge ? Arthenice fait le discours car elle a reçu une bonne éducation, sait parler.

Mme Sorbin souligne ce que dit Arthenice en le reprenant en termes familiers : l.

21 « moutonnerie », l.

75 « ces belleschoses-là » (les femmes) l.

102 « friandises ».En demande le silence (l.

55-66)Les femmes sont flattées, elles ont même tendance à renchérir : Arthenice dit « plaisir » une femme corrige « délice » l.

144« oh ! ...

parfait », l.

83 « cela crie vengeance ».Arthenice sait manipuler son auditoire pour avoir le pouvoir : « chef » l.

92, didascalies l.

61-62, l.

64 montrent que les femmess'efforcent de ressembler au portrait flatteur d'Arthenice.è Dans la suite de la scène, dès que Mme Sorbin met en cause la coquetterie et fait remarquer que la plupart des femmes nesont de toute façon pas des beautés, le consensus (union) vole en éclat.

Conclusion : Le texte présente une double image de la femme : vue par les hommes et vue par elles-mêmes.

Tout en dénonçantl'hypocrisie masculine, les femmes tombent dans le même défaut : un discours convenu (déjà prévu) qui flatte leur égos maisn'avance à rien.

Pire, leur union ne tient que parce qu'elles sont d'accord sur leurs qualités, et non sur un programme.

Ainsi,Marivaux, tout en donnant la parole aux femmes, est finalement assez critique à leur égard.

En fait, ce qu'il dénonce, c'estleur extrémisme.

Il renvoie donc dos à dos les hommes bornés et les femmes excessives.. »

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