Etude de titre « une vie » de Maupassant
Publié le 27/12/2012
Extrait du document


«
par lui-même, est bien décrit ce sentiment « villonesque » qui anime notre auteur et selon lequel la mort ronge
la vie.
« La mort se dresse au coin de toutes nos actions, à chaque instant de la vie, ricanante, complice
indésirable, hantise qui ne cesse jamais » déclare le poète de Bel-ami dans lequel on a pu souvent voir le
porte-parole de notre auteur.
Et de conclure dans une surprenante antithèse : « Vivre c'est mourir ».
(Op.
cit.,
p.130 et sv.) Nous sentons bien entendu l'empreinte de Schopenhauer, lequel déclarait : « A considérer la vie
sous l'aspect de sa valeur objective, il est au moins douteux qu'elle soit préférable au néant ».
Ainsi, derrière
Une vie, c'est la mort qui se dessine, le néant, vivre étant mourir à petit feu.
Dès lors, la vie n'est qu'une illusion
de vie : « la vie c'est la mort, l'existence c'est la condamnation 114».
Et si nous faisons un grand bond dans le
temps, nous pouvons lire dans le très saisissant Microfictions de Régis Jauffret, sans conteste l'un des
meilleurs écrivains français du
moment : « Et puis, ce que les gens appellent la vie m'ennuie, j'ai même la sensation que c'est la
mort ».
Lorsque Jeanne sort du couvent, dans la fleur de l'âge, nous avons l'impression d'assister à sa naissance,
à sa renaissance, après plusieurs années passées derrière les murs austères du couvent.
Les pages initiales
sont pour nous comme une promesse, une éclosion de vie.
Or, cette vie n'est, semble t-il, qu'une course vers la
mort (nous avons pu évoquer plus haut l'omniprésence de la mort dans le roman : mort des personnages, des
illusions, mort de la vie et peut-être même mort symbolique de l'auteur comme nous verrons plus loin).
Ainsi,
lire Une vie, c'est lire le mot mort en
bas des pages, entre les lignes, la vie, apparaissant comme un « corridor tout noir et qui avait au
fond sa porte bien fermée » pour reprendre les termes de Madame Bovary (Op.
cit., Gallimard, 1951,p.382).
La
vie se voit synonyme de piège, de mort.
D'une vie résulte donc une non-vie, une simple survie.
Une vie sous
scellés.
L'arrachement à la propriété familiale est, par exemple, à lire comme une espèce de mort : Jeanne est
d'ailleurs décrite à ce moment-là « comme morte » .
De surcroît, ce cheminement vers la mort de Jeanne nous
conduit à faire un parallèle avec le roman de Flaubert Un coeur simple, à propos duquel Maupassant a pu dire,
dans Pour Flaubert, qu'il s'agissait de l'« histoire d'une pauvre servante de campagne honnête et bornée, dont
la vie va tout droit jusqu'à la mort, sans qu'une lueur de bonheur vrai l'éclaire jamais115 »..
»
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