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Etude d'un extrait de Noa Noa de Gauguin

Publié le 17/06/2014

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Séq. 3 : Quand les auteurs s'engagent pour un monde meilleur... Paul Gauguin, Noa Noa (1897) J'allais ce soir fumer une cigarette sur le sable au bord de la mer. Le soleil arrivait rapidement à l'horizon, commençant à se cacher derrière l'île de Moorea que j'avais à ma droite. Par opposition de lumière, les montagnes se dessinaient noires puissamment sur le ciel incendié. Toutes ces arêtes comme d'anciens châteaux crénelés. Vite la nuit arriva. Moorea dormait encore cette fois. Je m'endormis plus tard dans mon lit. Silence d'une nuit tahitienne. Seuls les battements de mon coeur se faisaient entendre. Les roseaux alignés et distancés de ma case s'apercevaient de mon lit avec les filtrations de la lune tel un instrument de musique. Pipo chez nos anciens, vivo chez eux il se nomme-mais silencieux (par souvenirs il parle la nuit). Je m'endormis à cette musique. Au-dessus de moi le grand toit élevé de feuilles de pandanus, les lézards y demeurant. Je pouvais dans mon sommeil m'imaginer l'espace au-dessus de ma tête, la voûte céleste, aucune prison où l'on étouffe. Ma case c'était l'espace, la liberté. J'étais là bien seul ; de part et d'autre nous nous observions. Le surlendemain j'avais épuisé mes provisions ; je m'étais imaginé que je trouverais avec de l'argent tout ce qu'il faut pour se nourrir. La nourriture se trouve bien sur les arbres, dans la montagne, dans la mer, mais il faut savoir grimper à un arbre élevé, aller dans la montagne et revenir chargé de fardeaux pesants, savoir prendre le poisson, plonger et arracher dans le fond de la mer le coquillage solidement attaché au caillou. J'étais donc là, moi l'homme civilisé, pour un moment bien en-dessous du sauvage, et comme, l'estomac vide, je songeais tristement à ma situation, un indigène me fit des signes, me criant, dans sa langue : « viens manger » Je compris. Mais j'eus honte et d'un signe de tête je refusai. Quelques minutes après un enfant déposait silencieusement sur le bord de ma porte quelques aliments proprement entourés de feuilles vertes fraîchement cueillies, puis se retirait. J'avais faim, silencieusement aussi j'acceptai. Un peu plus tard l'homme passait et la figure ...
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« avaient rencontré les siens.

Ces êtres noirs, ces dents de cannibale, amenaient sur ma bouche le mot de sauvages.

Pour eux aussi j’étais le sauvage.

Avec raison peut-être. Séquence. 3   : Quand les auteurs s’engagent pour un monde meilleur… Une utopie merveilleuse Paul Gauguin,  Noa Noa Questions de préparation · En quoi peut-on dire que le cadre est utopique et idyllique ? · Quelles critiques Gauguin formule-t-il à l’égard des pays européens ? Présentation En septembre 1893, Gauguin commence la rédaction de Noa-Noa où il raconte de manière poétique et illustrée ses découvertes de la vie primitive à Tahiti , lors de son premier séjour polynésien.

Dans ces carnets éclatent à chaque ligne l'émerveillement devant la nature, l'amour de la civilisation menacée des Maoris, la sensualité que lui inspire Tehura, sa jeune fiancée .

C’est d’ailleurs là-bas qu’il réalisera certaines de ses plus belles œuvres où il retranscrit avec concision et intensité sa vision sensuelle et mystique de la vie .

Plus tard, ayant choisi de quitter définitivement la civilisation européenne pour vivre dans les îles, Gauguin sera accusé de diffamation à l'encontre du gouverneur et condamné pour avoir pris la défense de plusieurs indigènes. Ä Comment, en mettant en parallèle deux mondes que tout oppose, Gauguin parvient-il à faire passer un message à ses lecteurs ? I.

Un cadre utopique et idyllique 1) L’univers exotique Gauguin cherche avant tout à faire ressentir à ses lecteurs le dépaysement profond qu’il est en train de vivre.

Pour cela, il décrit : - la végétation : champ lexical des plantes exotiques ( « roseaux », « feuilles de pandanus », « touffes de feuilles larges de giraumons » ) - la nourriture exotique : « poisson », « coquillage » , fruits,… servis dans des « feuilles vertes fraichement cueillies » (cela correspond à l’image traditionnelle des îles) - la langue : « paia » - les habitations : il s’agit de « cases » à ciel ouvert, qui traduisent bien l’idée d’absence de barrière, de limite liée à l’absence de criminalité => le dépaysement est donc complet , propice à la rêverie 2) La paix et l’harmonie universelles  L’atmosphère est paisible comme l’indiquent, dans la première ligne, le « silence » et la « nuit » (reprise par le « sommeil » ).. »

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