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étude linéaire la nuit s'approfondit Hélène Dorion

Publié le 29/01/2025

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« ◘ Etude linéaire « Avant la nuit » (extrait) dans la section « le bruissement du temps » in Mes Forêts.

(pp.110-111) Introduction : Amorce : voir autres études linéaires Situation et présentation : L’extrait se situe dans le pénultième (= avant-dernier) poème.

Il évoque la dernière étape du cheminement poétique et met en jeu une double réparation : celle de soi et celle des hommes.

Il donne à voir un chemin, une orientation.

On peut y observer de nombreuses références à des auteurs lus par Hélène Dorion qui nous invitent à prendre conscience de l’intérêt de découvrir des poètes d’autres époques et d’autres pays.

Le poème évoque aussi la connaissance de soi et un espoir possible. Mouvements : ▪1er mouvement (v.

1 à 13) → la traversée d’une « forêt » différente : l’exploration de la littérature ▪2ème mouvement (v.14 à 18) → Sur le chemin de l’introspection : un parcours semé d’embûches jusqu’à la connaissance de soi. ▪3ème mouvement (v.

19 à 26) → la parole de la forêt : une parole poétique qui donne un sens à la vie.

(L’alliance de la poésie et de la nature pour garder espoir) Projet de lecture : Comment Hélène Dorion fait-elle se rejoindre l’intime et l’universel, en montrant l’importance de la poésie et de la nature qui nous permettent d’accéder à la connaissance de soi et de garder espoir ? ▪1er mouvement (v.

1 à 13) → la traversée d’une « forêt » différente : l’exploration de la littérature. Le premier vers de l’extrait « la nuit s’approfondit », par la métaphore de la densification de la nuit, marque le début de la traversée vers l’inconnu.

Ce vers est porteur de mystère : la nuit qui s’approfondit apparaît ambivalente, tout à la fois inquiétante et fascinante. Cela peut aussi suggérer que l’on rentre dans l’intimité de la poétesse et aussi vers l’inconnu, vers les profondeurs de l’âme.

La nuit peut apparaître aussi comme une métaphore de l’exploration poétique où la poétesse scrute les recoins de son être pour en extraire la substance de sa poésie. 1 Dans le deuxième vers, l’usage du pronom indéfini « on » permet d’associer la poétesse et l’ensemble des hommes : « et l’on se met à rêver ».

Le pronom indéfini « on » sera d’ailleurs utilisé à maintes reprises dans le poème : « on voit » (v.5), « on lit » (v.6), « on aperçoit » (v.7), « on traverse » (v.10), « on a marché » (v.15), « on s’est plongé » (v.15) pour lier les activités de la poétesse à celles de tous les hommes, pour dire le chemin que l’homme doit effectuer pour s’initier à la littérature et mieux comprendre le monde.

Le verbe « rêver » apparaît par ailleurs connoté positivement.

Il est synonyme d’évasion et semble permettre d’échapper au désespoir. Vont être évoqués ensuite différents auteurs pour montrer la nécessaire soif de connaissances.

Ce poème donne en effet à voir un cheminement qui se nourrit de références intertextuelles : Hélène Dorion veut sans doute montrer qu’il est nécessaire de lire d’autres œuvres, de s’en imprégner, de s’en nourrir pour mieux comprendre le monde. La poétesse semble se remémorer ses lectures en évoquant un univers littéraire et un cheminement qui passe par la métaphore des « falaises de Rilke » à « la forêt de Dante ». Les Elégies de Duino publiées en 1923 par Rilke ont été en partie composées dans le château de Duino (en Italie) qui surplombe des falaises.

L’œuvre aborde les thèmes de la souffrance existentielle, de la solitude et de l’amour.

La référence à Dante (v.4) invite à penser à la Divine Comédie qui rapporte une traversée initiatique commençant dans les forêts infernales pour mener au paradis.

On passe du poète d’expression allemande au poète italien.

Les temporalités se mêlent (XIX et XXème siècle pour Rilke, XIII et XIVè pour Dante), ce qui est confirmé par les vers suivants « on voit le passé / déjà on lit le futur » (v.

5 et 6).

Les trois temporalités sont là : le présent des verbes conjugués « voit » et « lit », mais aussi le « passé » et le « futur ».

Cela peut signifier que dans notre présent, les poètes nous aident à mieux comprendre le passé et mieux anticiper l’avenir. Le vers « on aperçoit l’aigle et la corneille » (v.7) peut apparaître comme une allégorie : la vue perçante de l’aigle peut évoquer la clairvoyance, la lucidité.

La corneille est une figure qui peut faire penser au changement à venir.

Tous les deux semblent apporter une révélation aux hommes comme le souligne la métaphore « qui déchirent le rideau de l’histoire / pour rejoindre nos pas » (v.8-9). La strophe suivante évoque un cheminement à travers d’autres lectures : « on traverse le bois de Walden » fait référence au livre Walden ou la vie dans les bois (1854) dans lequel Henry David Thoreau explique sa métamorphose au contact des forêts.

L’italien Zanzotto est aussi évoqué ainsi que l’anglais Hopkins ou l’espagnol Zambrano : Hélène Dorion invite à faire un cheminement à travers les littératures étrangères, pour nous dire l’importance de s’ouvrir à l’autre.

Elle montre aussi l’importance de la nature à travers son champ lexical : « bois », « saisons », « paysages » et « clairières », ce qui peut aussi faire écho au titre de son livre.

On peut remarquer le lien qui se crée entre l’extériorité (la nature) et l’intériorité avec les termes « mémoire des saisons » et « paysages intérieurs ».

Cela rappelle la fusion entre la nature et l’intime. 2 → Ainsi, le cheminement poétique nous mène des forêts à l’exploration de la littérature.

Hélène Dorion nous présente ses souvenirs littéraires et nous montre l’importance de ces textes qui nous nourrissent. Ses lectures sont multiples, traversent les siècles et les frontières.

C’est une sorte de voyage cosmopolite permis par la littérature et qui est nécessaire d’après Hélène Dorion : il faut se nourrir de textes de différentes.... »

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