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Étudiez le thème de la décadence dans Le Guépard

Publié le 06/12/2019

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De même, Don Fabrizio est dégoûté par la tenue et les décors de la demeure royale. En se dirigeant vers le bureau du roi, il traverse des « corridors malpropres » et parcourt des salles au « mobilier écœurant » (p. 17). Le cabinet privé du roi n'est qu'un amas d'objets hétéroclites où tout se mélange : un tableau de maître, « une Madone d'Andrea del Sarto », est entouré par des « lithographies colorées représentant des saints de troisième ordre et des sanctuaires napolitains » (ibid.). Le souverain, dévot ou tartufe bigot, exhibe un « Enfant Jésus de cire » éclairé par une « veilleuse allumée » (ibid.). Ces goûts disgracieux ne peuvent-ils que témoigner du déclin certain d'une classe qui a perdu le sens de son rang.

Le Guépard de Giuseppe Tomasi de Lampedusa

« 17 4 mélancolique tantôt amère, de la déchéance sociale du Prince (p.

13).

Dès la deuxième partie, elle est annoncée comme inexorable.

Les villageois de Don nafugata accueillent Don Fabrizio avec les solennités usuelles, mais les mots princiers « si cordiaux » marquent le commencement du « déclin de son prestige » (p.

67).

La dégrada tion individuelle Dans la première partie, le Prince est représenté dans la force de l'âge (p.

Il), aussi puissant que le Guépard dont il est la personnification (p.

22).

Le roman mettra ensuite en scène la dégradation de cet « Hercule Farnèse» (p.

72).

Cependant celle-ci n'e st pas montrée à travers les signes physiques de la vieillesse qui s'impriment dans son corps vigoureux.

Mis à part la prise de conscience du début de sa décrépitude dans la scène du bal, le récit témoigne plutôt de la fatigue physique (p.

63) et morale de Don Fabrizio.

Le Plébiscite, le mariage de Tancredi, la vulgarité de Sedàra, les propositions politiq ues de Chevalley amplifient peu à peu son épuisement.

Aussi au moment de sa mort, après un voyage exténuant qui l'a beaucoup affaibli, le Prince, âgé de soixa nte­ treize ans, n'est-il pas représenté en vieillard.

Ce qui est rapporté est la conscience de la perte de sa vitalité (p.

255-257 et 267-268).

Ill.

L'écroulemen t des Salin a La ruine des choses Dès le début du roman, la maison Salina et le palais de Donnaf ugata impression­ nent par leur ampleur .

Pourtant, les signes de la décadence sont déjà présents dans la nappe «reprisée » et les assiettes qui proviennent de « services disparates » (p.

20).

Les méandres du palais de Donn afugata révèlent des objets décrépits : «u n divan recouvert d'une étoffe en lambeaux »,« un lit à baldaquin orné de squelettes de plumes d'a utruc he» (p.

166).

Ces décombres découverts par Angelica et Tancredi annoncent la chute finale.

Dans la dernière partie, la maison Salina ne recèle plus que les vestiges du passé.

Tout tombe en poussiè re dans la chambre de Concetta, son trousseau jaunit et se délite (p.

280), les portraits aux murs ne montrent que des défunts et les aquarelles représentent des propriétés pour la majorité déjà vendues (p.

280).

La décr épitu des des êtres Les trois sœurs, vieilles et seules, essuient à la fois la mésestime et l'indif férence d'un clergé sévère.

Le Vicaire général et le Cardinal de Palerme soumettent les trois fe mmes à une enquête avilissante sur l'authenticité des reliques de la maison Salina, investigation qui signera la chute définitive de son prestige (p.

281- 282).

Concetta, enfermée désormais dans le malheur de ce désastre social et de sa ruine personnelle, se déf ait du dernier vestige chéri, la carcasse de Bendicà qu'elle fera jeter par la fenêtre (p.

294).. »

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