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Publié le 06/12/2019
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Le prénom d'Angelica sonne comme un paradoxe pour cette bourgeoise avide dont l'angélisme ne dessine, à l'image de son père, que l'âpre volonté de monter vers le ciel de la réussite sociale. Elle aussi, bien instruite par don Calogero, entre d'abord à Donnafugata avec un élan certain, quoique chancelant puisqu'elle avance vers les Salina « lentement » (p. 82). Puis elle prend possession du palais au moment du « cyclone amoureux » (p. 161-176) et, pour finir, sa marche se transforme en danse lorsqu'elle est sûre d'avoir atteint son but. Au bal chez les Ponteleone, le Prince lui accorde une valse triomphale (p. 243) au milieu de la belle société.
Le Guépard de Giuseppe Tomasi de Lampedusa
«
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2 - encore
moins angélique qu'Angel ica-et Santino, témoigne d'une manœuvre sans
scrupules qui hisse ra deux muletiers au rang de propriétaires terriens.
En effet, don
Turi pousse son fils Santino à courtiser puis à profiter de la faiblesse et de la stupidité
de sa cousine 'Ncilina, afin d'obtenir la moitié des amandiers de Chibbaro (p.
215).
Santino, reflet rustique de Tancredi, conquiert ainsi la dot d'Angelina, et le rêve
paternel longtemps caressé va enfin pouvoir , grâce à une «saloperie » (p.
215 ), se
réali ser.
Ill.
Les élans de l'ambition
La cour se à la sinécur e
Ta ncredi trace son destin avec une grande force de propulsion.
D'abord garibal
dien pour profiter de la révolution de l'intérieur, il s'assure une rente à vie en épousant
Angelica Sedàra dont la dot est très rondelette.
Puis il se prépare à gravir les échelons
de la hié rarchie du nouveau gouvernement ; le Prince l'a bien compris lorsqu'il songe
à l'incapacité de Concetta à suivre son cousin, projeté vers « les marches glissantes de
la nouvelle société» (p.
75).
Sa charge de « député » (p.
265) sera révélée au lecteur à
la fin du roman, au moment où Tancredi serre la main de son oncle mourant.
Angelica,
après la mort de son mari, contin uera à exploiter la situation privilégiée atteinte par
celui-ci ...
en compagnie de l'ancien compagnon d'armes de Tancredi, Tassoni, lui
aussi désormais devenu « sénat eur » (p.
289).
La cour se aux galons
Lorsque Tancredi et son ami Carlo Cavriaghi arrivent à Donnafugata, au lieu
d' évoquer les projets et les réalisations de l'U nité d'Italie, comme on aurait pu s'y
attendre puisqu'ils se sont engagés aux côtés des révolutionnaires, ils se mettent à
parler de grades, perdus ou gagnés (p.
157-15 8).
Au sommet de sa gloire, après avoir arrêté Garibaldi, le colonel Pallavicino
fr anchit le seuil des Ponteleone (p.
229-230).
Fier de ses grades qu'il exhibe sur son
unif orme « rembourré à plastron croisé » (p.
230), il avance dans les salons de la haute
aristocratie, s'éloignant de la plèbe « bersagliéresque[s] »pour se retrouver à nouveau
dans « un milieu identique » (p.
246) à celui de sa nais sance, propre à accueillir les
héros.
L'arrivisme, tracé au travers de nombreuses trajectoires ascendantes, témoigne de
la platitude et la vulgarité d'une foire d'empoigne..
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