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Étudiez l'égalité selon La Bruyère

Publié le 09/08/2014

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C'est cette référence à une égalité naturelle, constante dans le christianisme, qui per­met à La Bruyère d'affirmer que les grands ont à leur service « des gens qui les égalent par le cœur et par l'esprit, et qui les passent quelquefois « (DG, 3). Cette remarque est hardie, d'autant plus qu'elle correspond bien à une évolution de la société que reflète DG, 24 : la mon­tée en puissance de la bourgeoisie. Mais elle peut passer pour traditionnelle parce qu'elle a la caution de la prédication.

Égalité de la condition humaine

Finalement, c'est dans le registre purement moral que La Bruyère est le plus hardi. Il sug­gère avec ironie que la seule différence qui existe dans l'ivrognerie, c'est la meilleure qualité de ce que boit le grand par rapport à l'homme du peuple (DG, 28); 

« Égalité et peuple On notera aussi la célèbre remarque qui s'achève par «je veux être peuple» (DG, 25).

Elle met déjà en place des catégories politiques lorsqu'elle oppose« les deux conditions des hommes les plus opposées», et qu'elle conclut à la supériorité du peuple, après avoir cri­ tiqué la malignité des grands.

Mais il ne faut pas s'y tromper: la remarque de La Bruyère est surtout morale.

Le je ne se considère pas « socialement» comme un homme du peuple mais pense que, moralement, le peuple est supérieur aux grands.

Ill.

La critique morale de l'inégalité L'égalité dans le christianisme La critique de La Bruyère a incontestablement une tonalité politique.

Ainsi, dans la Préface des Caractères, évoquant les différences entre son époque et celle de Théophraste, il affirme : « Il est vrai, Athènes était libre; c'était le centre d'une république; ses citoyens étaient égaux», et s'il met cette égalité sous le signe d'une« simplicité» primitive, il en fait l'éloge.

Cependant, il ne va jamais jusqu'à revendiquer cette égalité, et sa critique de l'iné­ galité s'inspire surtout de considérations que l'Église a développées depuis longtemps dans sa prédication, sur l'inutilité de toute vanité et sur l'égalité des hommes devant Dieu et devant la mort.

C'est cette référence à une égalité naturelle, constante dans le christianisme, qui per­ met à La Bruyère d'affirmer que les grands ont à leur service« des gens qui les égalent par le cœur et par l'esprit, et qui les passent quelquefois» (DG, 3).

Cette remarque est hardie, d'autant plus qu'elle correspond bien à une évolution de la société que reflète DG, 24: la mon­ tée en puissance de la bourgeoisie.

Mais elle peut passer pour traditionnelle parce qu'elle a la caution de la prédication.

Égalité de la condition humaine Finalement, c'est dans le registre purement moral que La Bruyère est le plus hardi.

Il sug­ gère avec ironie que la seule différence qui existe dans l'ivrognerie, c'est la meilleure qualité de ce que boit le grand par rapport à l'homme du peuple (DG, 28); il suggère que« les princes ressemblent aux hommes» (DG, 29) dans la mesquinerie, qu' «à la cour, à la ville, [on trouve] mêmes passions, mêmes faiblesse » (DG, 53).

II va même plus loin et remet en cause la nais­ sance, en rappelant que si l'on remonte aux origines des sociétés tous les hommes y étaient frères (DG, 47).

Le terme de« naturel» (DG, 29) permet de ramener une particularité apparem­ ment réservée au grand à un trait de la nature humaine.

Vie retirée et égalité Mais, par-delà!' égalité des hommes dans leur faiblesse, la véritable égalité à laquelle, selon La Bruyère, l'homme doit aspirer, c'est celle de l'homme libre à la manière du philosophe antique, qui refuse l'esclavage de la cour.

Car c'est là ce que répète l'auteur des Caractères: l'égalité ne s'acquiert pas par l'ambition.

Alors que certains singent les grands (DG, 50), il faut reconnaître les vraies valeurs: il y a« les grands qui n'ont que de la grandeur»,« les gens d'esprit qui n'ont que de l'esprit» et puis la vraie catégorie supérieure: celle des« gens de bien» (DG, 12).

L'homme de bien, qui renonce à l'ambition, dépasse le sort du grand: «nous sommes égaux, si ce n'est peut-être qu'il n'est pas tranquille, et que je le suis» (DG, 51).

Cette tranquillité d'esprit est la marque d'une supériorité morale qui transcende les con­ ditions terrestres.. »

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