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Eugène de Rastignac vers la comtesse de Restaud Exposé sur le Père goriot

Publié le 12/11/2022

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« Exposé sur le Père goriot Introduction : Le père goriot paru en 1835 est considéré aujourd'hui comme la clef de voûte du système colossal, du projet herculéen qu’entreprend Balzac, rien de moins que la peinture dans son entièreté de la société de son époque.

C'est, en effet, à cette date de 1835 que Balzac invente le personnage reparaissant, ressort majeur de son œuvre.

En première analyse nous pourrions résumer l'histoire du Père goriot de la manière suivante : un père, véritable Christ de la paternité meurt crucifié, seul, abandonné de ses filles après leur avoir pourtant tout sacrifié.

Outre le fait qu'elle est bien plus que cela : la fine analyse d'un monde historiquement, politiquement et socialement situé où Balzac sait divertir, émouvoir, et instruire, elle est aussi celle d'un roman d'apprentissage où nous suivons comme personnage principal un jeune homme ambitieux, ce qui caractérise comme nous allons le voir, particulièrement notre extrait. Un mot simplement concernant ce qui précède l'extrait que nous allons étudier: Eugène de Rastignac reconnaît s'être trompé en moquant le pauvre Goriot comme le fait la majorité des habitants de la pension Vauquer.

En effet est dévoilé par le « satan social » qu'est le trouble Vautrin, le lien familial unissant l'ancien vermicellier à la comtesse de Restaud.

C'est de la volonté de rastignac de « pénétrer ce mystère » que naît l'extrait que nous allons analyser ensemble. Notre extrait est un récit pris en charge par un narrateur omniscient et narré à troisième personne à dominante d'imparfait et de passé simple, mais pas seulement, s'insèrent également des discours rapportés.

Il comporte en son sein diverses caractéristiques de l'écriture balzacienne notre attention est captée par une esthétique réaliste, aussi le narrateur intervient à deux reprises pour nous proposer ses analyses.

Un jeune homme, noble désargenté, se rend chez la comtesse de restaud. Pendant son trajet à pied celui-ci rêve d'éloquence et de richesse, il ne sait pas encore qui'l va se voir adresser le mépris inavoué d'un valet, et être ridicule du fait de son propre caractère.

Ou plus synthétiquement nous suivons l'apprentissage de Rastignac dans une aristocratie qui lui est extérieure et hostile. Il s'agira pour nous de voir comment Balzac, dans cet extrait, fait de sa narration un hors d’œuvre comportant en lui les enjeux de la scène à suivre.

Il s'agira également pour nous de voir en quoi sont reprises les caractéristiques du roman d'apprentissage. Mouvement 1 : Le lendemain (dernier paragraphe de la page 1) jusqu'à j'aurais pu penser à mon aise. Phrase 1 : Phrase longue, plusieurs choses à dire donc nous allons procéder par étape.

-: « Le lendemain : Balzac contextualise ici, nous avons vu dans la situation de l'extrait par rapport à quoi cela se situe - « S'habilla fort élégamment » : locution adverbiale renforce idée de soin accordé par Rastignac à sa tenue.

» - vers trois heures de l'après-midi chez madame de Restaud (précision et profondeur temporelle et nous indique le lieu prochain de la scène). - « en se livrant pendant le route à ces espérances étourdiment folles » : le gérondif ici « en » + participe présent insiste sur l'action et sa simultanéité et relègue le trajet à un rang accessoire.

Ce qui va nous intéresser n'est plus le trajet en lui-même mais ces espérances auxquelles se livre Rastignac.

Ou plutôt le narrateur lui-même puisque ces espérances vont être le motif et la porte d'entrée pour celui-ci qui occupe dès lors une fonction idéologique, en effet celui-ci propose une analyse morale des jeunes gens, caractérisée par l'introduction après un passé simple de narration du présent de vérité générale : « calculent rien », « voient en tout », « se font etc ».

Balzac propose ainsi une vision de la jeunesse : belle et poétique mais l'ambition excessive et naïve : « espérances étourdiment folles », « ne calculent alors ni les obstacles » « voient en tout leur succès », « désirs effrénés ».

Ainsi déjà est suggérée la portée didactique de l'extrait ; en effet le narrateur par l'introduction du mot «obstacle» suggère le prochain que va rencontrer Rastignac dans la scène à suivre en étant confronté au monde social, aux relations sociales chez de Restaud. Phrase 2 : -A nouveau une longue phrase« Eugène marchait avec mille précautions pour ne point se crotter », retour du temps de la narration avec imparfait, rappel du fait qu'il est en train de marcher et donc de l'attention apporté à ne pas salir sa tenue » mais de nouveau très rapidement introduction du gérondif : « mais il marchait en pensant à c qu'il dirait chez Madame de Restaud », donc retour au premier plan des pensées auxquelles se livre rastignac. -s’ensuit une insistance sur l'esprit et les formules nécessaires à la réussite dans le monde aristocratique, c'est la manière de s'y distinguer, c'est sur quoi Rastignac fonde son avenir et son ambition.

En effet il se prépare à ses échanges à venir : l'expression« ses phrases à la Talleyrand » mérite qu'on s'y attarde.

Talleyrand est connu sous le surnom de diable boiteux, et était un éminent diplomate français, toujours actuel et connu pour sa finesse stratégique mais aussi comme ici pour ses formules vives et son éloquence.

Peut-être est-ce d'ailleurs cette dimension stratégique amputée à Talleyrand ici (manque à cette jeunesse l'idée de calcul évoquée précédemment par balzac) qui manque encore à rastignac et le condamne à échouer prochainement. Phrase 3 : « Il se crotta, l'éudiant, il fut forcé de faire cirer ses bottes et brosser son pantalon au Palais-royal ».

Phrase importante, passé simple coupe le rythme + l'apposition l'étudiant qui entre virgule et mis en évidence.

Est ici mentionné par un vif rappel la condition de rastignac d'étudiant et sa pauvreté, renforcé par le verbe« forcé » montrant les contraintes nécessaires pour se montrer dans le monde : « il fut forcé de faire cirer ses bottes et brosser son pantalon au Palais-Royal ». Phrase 4 : « Si j'étais riche » : variation du point de vue narratif ici, focalisation interne, première personne accompagnée du « si » + imparfait qui est la marque de l'hypothétique, et qui correspond au désirs de richesse que formule ici Rastignac.

Autre chose importante à noter, la richesse est déjà associée à la voiture, et annonce, une nouvelle fois, la suite du récit. C.C mouvement 1 : Le narrateur dans ce premier mouvement contextualise et précise par sa narration le cadre de la scène à suivre, intervient pour qualifier généralement la jeunesse et par-là rastignac lui-même, ambitieux mais ignorant, le thème de la richesse est introduit, Rastignac lui est étudiant, le narrateur nous suggère donc déjà un obstacle prochain, ainsi perce déjà la visée didactique de l'extrait. Mouvement 2 : Enfin il arriva …..à.....qui enfante des prodiges quand elle va en ligne droite Phrase 1 : Enfin il arriva rue de Helder et demanda la comtesse de Restaud : -est à noter ce que j'ai auparavant oublié de dire sur la nécessité pour le narrateur d'insérer son récit dans le réel : On a le palais-royal, Talleyrand personnage historique, et maintenant rue Helder qui sont donc bien réels, assise historique. -adverbe ( qui est ici connecteur logique) + passé simple : 2 sens ici, d'abord souligner un long trajet pour rastignac, mais aussi faire comprendre au lecteur que la scène dont les circonstances et les enjeux ont été suggérés se rapproche. Phrase 2 : « Avec la rage froide d'un homme sûr de triompher un jour, il reçut le coup d’œil méprisant des gens qui l'avait vu traversant la cour à pied, sans avoir entendu le bruit d'une voiture à la porte » : ici la première partie de la phrase : « avec la rage froide d'un homme sûr de triompher un jour » : nous pouvons déjà souligner l'oxymore qui naît du rapprochement des mots rage et froide et qui désigne l'état antérieur de confiance de rastignac, lui même lié au tempérament décrit au mouvement 1.

Seulement la deuxième partie de la phrase indique le début de la décadence de cet état de confiance et de tempérament, décadence naissant du coup d’œil méprisant qui lui est adressé ».

Ce coup d'oeil est donc qualifié par l'adjectif « méprisant » ici. Phrase 3 Phrase longue que nous allons découper en deux parties pour l'analyser: Le coup d'oeil est de nouveau repris: « ce coup d’œil lui fut d'autant plus sensible qu'(préciser ici nature grammaticale locution conjonctivale) il avait déjà compris son infériorité en entrant dans cette cour, où piaffait un beau cheval richement attelé |||| à l'un des ces cabriolets pimpants qui affichent le luxe d'une existence dissipatrice, et sous-tendent l'habitude de toutes.... »

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