Eugène Ionesco, « Le Roi se meurt »: Comment expliquez-vous l'attitude du roi ?
Publié le 17/04/2012
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La pièce de théâtre d’Eugène Ionesco, « Le Roi se meurt «, présenté pour la première fois en décembre 1962 met en scène une passionnante histoire d’un héros tragique. Cette comédie tragique nous dévoile la fin de vie du grand Roi Bérenger 1er aux territoires inconnus. Cet être éternel, si immortel et si puissant, se désintégrera peu à peu entraînant tout dans son néant. Son magnifique royaume fut vidé du jour au lendemain de sa majestueuse population, et le Roi perdit tous ses grands pouvoirs. Ces phénomènes sont causés par différents absurdes présages, que l’entourage du Roi interprète comme la fin d’un être, la fin du règne du Roi Bérenger 1er. Dans notre passage, de la page 33 à la page 37, nous allons nous demandez comment le Roi réagit–il devant ses absurdes présages que sa cour lui fait. Pour y parvenir, nous analyserons deux grands thèmes ; qui sont : la mise en scène absurde de la mort, qui est prise avec comique et légèreté, et la contestation de la part du Roi sur sa mort inéluctable.

«
Tous ces détailles montrent que le roi perd peu à peu tous ses pouvoirs.
Tous ces phénomènes absurdes influencent
ses décisions.
Ce roi si puissant devient petit à petit un être au destin tragique.
Le Roi se propose de remplacer ses
ministres par « deux spécialistes » (page35).
Le Roi prépare ses futurs projets ce qui est insensé car il va bientôt
mourir.
Jouant au même jeu absurde que le Roi, la cour fait semblant d’oublier l’horrible tragédie qui arrive : « Le Roi
se meurt ».
Effectivement le Roi se refuse sa fin inéluctable et se veut convaincant devant sa cour, dans la page 36.
Ses proches se mettent en scène pour jouer au jeu du Roi : qui veut se persuader que sa vie est éternelle et que sa
mort sera repoussée.
En effet, si le Roi meurt, il va être automatiquement remplacé et son remplacent choisira une
autre cour.
Pendant que le Roi disparaît peu à peu, son entourage agit normalement comme d’habitude, en le
conseillant.
Dans ces circonstances, tout le monde devrait remercier le Roi de ses grandes victoires ainsi que de ses
qualités ; mais là c’est le contraire.
Son entourage veut lui conseiller de nouveaux ministres, ce qui est absurde car il
ne reste que des enfants (« A l’école, il n’y a plus que quelques enfants », page 36).
Pour éviter le sujet de sa mort et la contester, le Roi Bérenger 1 ers’obstine à penser qu’il ne mourra pas
aujourd’hui, mais « dans quarante ans, dans cinquante ans, dans trois cents ans » (page 34).
Cette psychologie de la
part d’un Roi, qui est normalement cultivé, est absurde car même si le Roi se croit éternelle, il doit s’attendre à
quitter se monde pour rejoindre sa lignée.
Puis, à la suite de cette obstination, le Roi demande à sa cour comment se
porte son pays ; comme un grand et sage roi, qui s’intéresserait encore à l’importance de son peuple, lorsque qu’il
est en train de mourir.
Son entourage lui répond qu’il ne reste pas grand-chose de son grand royaume.
A l’inverse de
ce que toute personne s’attendrait, le Roi pensent que la petite partie du pays qu’il lui reste, lui suffira (« Ce sont
encore de beaux restes »).
Cette phrase (page 34) est choquante de la part d’un Roi, parce que les rois sont
normalement de valeureux et grands conquérants, et une partit de terre en moins, les rendraient nerveux.
Mais notre chère Roi Bérenger 1 ern’est pas en colère, au contraire il est calme et il accepte sa situation de perdant.
Le Roi Bérenger 1 erest obstiné sur le fait qu’il peut tout gérer seul, sans l’aide de personne.
Le Roi se présente à la
page 34 comme une grande personne morale : qui est près à tout pour aider son prochain.
Mais à l’inverse dans son
comportement, on observe chez lui des pensés égoïstes.
En disant : « on ne travaille plus » et « on ne peut compter
sur personne : il pense être le seul à pouvoir faire les choses.
Il refuse même l’aide de sa femme Marie (« Mais Non,
mais non, je peux »).En effet, on découvre au cour du passage, que le Roi est un coléreux et manique chef.
On le
remarque puisqu’il ordonne méchamment à sa cour : « Qu’on en fasse quelque chose ! ».
A ce même moment, il en
profite pour interpréter cruellement le sort réservé autrefois aux enfants : qu’« on […] tuait ».
Toutes ses pensées ne
sont qu’un moyen pour lui de s’extraire psychologiquement de son sort fatal.
A l’heure où le Roi n’arrive presque plus à se déplacer de « son trône », il propose à son entourage de se faire
rembourser le trône.
Cette proposition absurde à un moment si tragique vient encore perturber la mise en scène de
l’arrivé de sa mort.
Ensuite, le Roi mourant veut s’occuper de son pays : il ordonne qu’on lui amène ses ministres.
Mais forcément, ces ministres ne sont pas là.
Puis un jeu d’ordre et de contradiction se passent entre le Roi et son
entourage ; résultant sur le licenciement de tous les ministres.
Cette scène absurde entre le Roi et sa cour, résultent
sur l’obstination du Roi qui veut oublier sa mort à tout prix.
Le Roi s’entête à contester son sort inéluctable : il
s’exprime fortement contre le médecin et Marguerite, qui lui rappelle son fatal destin.
Le médecin, qui est un
homme de science et des astres, lui rappelle calmement : « Sire, vous ne pouvez plus guérir » ; mais le Roi, qui a un
caractère opposé, s’énerve et se persuade encore qu’il n’est « pas malade » (page 36).
On observe ensuite que
Marie soutient son mari (le Roi) et l’encourage à prouver qu’il va bien : « Il se sent bien.
N’est-ce pas ? ».
Marie aide
le Roi à résister moralement contre son sort qui est inévitable.
Pour finir, Marguerite, qui est un personnage
persuasif, exprime l’intérieur de sa pensé en disant clairement au Roi : « Tu vas mourir dans une heure et demi, tu
vas mourir à la fin du spectacle » (page 37).
Le mot « spectacle » veut bien sûr parler de la pièce que tous ces
personnages sont en train de jouer ; mais l’expression permet aussi au lecteur de ne plus penser au sujet principale
du livre : qui est « Le Roi se meurt ».
Ainsi nous avons pu voir que le passage démontrait bien le mouvement de l’ œuvre qui appartient à
l’absurde.
Les différentes réactions et les actions répétitives du Roi et de son entourage reflètent complètement sur
la mise en scène de l’absurdité fantasmatique et comique de l’inéluctable mort du Roi Bérenger 1 er, ainsi que le désir
de refuser le sort fatale de sa mort.
Nous pouvons relier cette œuvre à la pièce de théâtre « Fin de partie », qui
rappelle l’idée de l’absurdité dans les discours : qui sont sans ordre logique apparent et répétitif..
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