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ÉVANGÉLISME

Publié le 17/01/2019

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ÉVANGÉLISME. Ce qu'on appelle, au xvie s., l'évangélisme ne constitue pas un corps de doctrine, mais un ensemble de croyances, un idéal, une volonté de réforme religieuse communs à un grand nombre d'humanistes européens de la première moitié du siècle. Leurs chefs de file furent Érasme et Lefèvre d'Éta-ples. Comme l'humanisme (dont il constitue le développement religieux), l'évangélisme vise d'abord à substituer à l'ancienne pratique de l'exégèse médiévale et à ses 4 niveaux d'interprétation (historique, allégorique, tropologique, anagogique) le retour au texte original de la Bible et son étude selon les méthodes critiques de la philologie scientifique. Le travail qu'il requiert de l'exégète n'est cependant pas de nature exclusivement scientifique : au-delà du sens littéral du texte, il s'agit d'en saisir l'esprit, et cette recherche nécessite les lumières surnaturelles de la foi. Le credo évangélique est essentiellement fondé sur cette foi et la charité. Une foi comprise non comme une adhésion à un ensemble de dogmes, mais comme une confiance absolue en Dieu. D'où le rejet de toute forme de religion accordant la primauté aux marques extérieures de la piété et à la stricte observance des rites. Les évangéliques ne vont pas, comme les luthériens, jusqu'à nier le mérite des œuvres ; mais ils voient dans celles-ci un moyen et non une fin. Ils mettent l'accent, avec saint Paul, sur la fonda mentale liberté du chrétien, et sur la substitution, grâce au sacrifice du Christ, du règne de la Grâce à l'ancien règne de la Loi. Mais l'évangélisme n'est pas seulement un nouveau mode d'exégèse et une nouvelle forme de piété : c'est aussi une grande entreprise d'évangélisation des âmes, par la traduction et la diffusion systématique des textes saints.

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