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Expliquer et apprécier cette pensée d'un moraliste oriental : « L'homme doit passer la première partie de sa vie avec les morts, la seconde avec les vivants, la troisième avec soi-même. »

Publié le 18/02/2012

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Pour l'homme, a-t-on dit souvent, vivre c'est agir, se donner, faire rayonner autour de soi une activité féconde, entraîner des âmes dans une ascension courageuse vers la lumière intellectuelle et morale; c'est être à la fois centre d'attraction, foyer d'impulsion et en quelque manière un créateur. Ce rôle demande une longue initiation : la chaleur, la force, la vie, peuvent-elles jaillir puissantes d'une source où elles n'ont pas été accumulées ?....

« On peut ajouter aussi que si nul ecrivain contemporain ne semble avoir au merne degre la vertu educatrice des grands classiques, le jeune homme instruit ne saurait cependant ignorer les meilleures et les plus saines des productions de son temps.

II lui faut s'initier aux decouvertes des genies scientifiques qui sont entres des avant leur mort dans l'immortalite.

Les sciences subissent d'ailleurs en notre siècle de telles transformations, les applications nouvelles se multiplient si rapides et si importantes, que les « vivants », autant que les « morts », sont appeles a faire Peducation tech- nique de l'adolescent.

La jeunesse vit peu « avec soi-meme » par le souvenir; les longs espoirs la seduisent et l'enchantent.

Mais ni les etudes, ni les brillants mirages de l'avenir ne sauraient dispenser un jeune homme de scruter son Arne, d'assis- ter en quelque sorte a sa propre vie.

La vie interieure est l'inclination des forts; elle est aussi la preparation aux existences fecondes.

Elle trempe le caractere autant et plus peut-etre que l'experience, souvent penible, inutile ou tardive.

La maxime du moraliste oriental, incomplete dans ce qu'elle prescrit au jeune homme, est-elle plus exacte en ce qu'elle commande a Phomme mar? « L'homnite doit passer la seconde partie de sa vie avec les vivants », c'est- a -dire qu'apres s'etre prepare par les etudes generales et speciales a une carriere determinee, it doit se donner tout entier a sa famille et aux obliga- tions sociales ou civiques.

L'egolsme, coupable chez l'adolescent et le vieil- lard, est monstrueux chez l'homme parvenu a la virilite.

Pere de famille, ses forces et son intelligence, son temps et sa vie sont aux enfants et a Pepouse dont il est l'appui, aux parents Ages dont il devient le conseiller et peut-etre le soutien.

Des charges administratives ou politiques lui sont-elles imposees, a-t-il choisi une carriere de devouement, - magistrature ou ensei- gnement, sacerdoce ou armee, - it s'appartient moins encore; il est a la fois l'homme des siens et l'homme de tous.

On l'honore, donc it doit etre utile; on recourt a lui, done it doit se faire le serviteur de tous.

Un industriel, un chef d'exploitation n'a pas rempli toute justice quand il a paye le salaire de ceux qu'il emploie.

Sa fortune, la consideration mettle dont il jouit ne sont-elles pas en partie leur oeuvre? et n'ont-ils pas comme un droit moral a sa bienveillance, a sa protection, a son patronat? Toutefois la vie de l'homme d'action sera-t-elle a ce point repandue au dehors que rien n'en puisse etre distrait pour l'etude .et la reflexion? Au contraire.

Trente ans, quarante ans, c'est l'heure des resolutions energiques et virilement executees; c'est l'heure aussi des profondes meditations.

Plus une existence est active, plus elle reclame une orientation precise, une regle- mentation qui n'abandonne rien au caprice et, si c'est possible, a l'imprevu. Plus des fonctions sont liberales, plus elks doivent faire large in place de l'etude; plus un ministere est eleve, plus it doit chercher en des motifs sur- naturels d'action le secret d'un devouement sans lassitude.

La refiexion et in priere, la vie avec soi et avec Dieu rendent fecondes les existences actives et les preservent de l'agitation sterile. Si l'action n'est pas tout le devoir de l'homme max, le repos dans le sou- venir n'est pas non plus l'unique ideal propose au vieillard.

Sans doute it On peut ajouter aussi que si nul écrivain contemporain ne semble avoir au même degré la vertu éducatrice des grands classiques, le jeune homme instruit ne saurait cependant ignorer les meilleures et les plus saines des productions de son temps. Il lui faut s'initier aux découvertes des génies scientifiques qui sont entrés dès avant leur mort dans l'immortalité.

Les sciences subissent d'ailleurs en notre siècle de telles transformations, les applications nouvelles se multiplient si rapides et si importantes, que les « vivants », autant que les « morts », sont appelés à faire l'éducation tech­ nique de l'adolescent.

La jeunesse vit peu « avec soi-même » par le souvenir; les longs espoirs la séduisent et l'enchantent.

Mais ni les études, ni les brillants mirages de l'avenir ne sauraient dispenser un jeune homme de scruter son âme, d'assis­ ter en quelque sorte à sa propre vie.

La vie intérieure est l'inclination des forts; elle est aussi la préparation aux existences fécondes. Elle trempe le caractère autant et plus peut-être que l'expérience, souvent pénible, inutile ou tardive.

La maxime du moraliste oriental, incomplète dans ce qu'elle prescrit au jeune homme, est-elle plus exacte en ce qu'elle commande à l'homme mûr? « L'homme doit passer la seconde partie de sa vie avec les vivants », c'est- à-dire qu'après s'être préparé par les études générales et spéciales à une carrière déterminée, il doit se donner tout entier à sa famille et aux obliga­ tions sociales ou civiques. L'égoïsme, coupable chez l'adolescent et le vieil­ lard, est monstrueux chez l'homme parvenu à la virilité.

Père de famille, ses forces et son intelligence, son temps et sa vie sont aux enfants et à l'épouse dont il est l'appui, aux parents âgés dont il devient le conseiller et peut-être le soutien. Des charges administratives ou politiques lui sont-elles imposées, a-t-il choisi une carrière de dévouement, — magistrature ou ensei­ gnement, sacerdoce ou armée, — il s'appartient moins encore; il est à la fois l'homme des siens et l'homme de tous. On l'honore, donc il doit être utile; on recourt à lui, donc il doit se faire le serviteur de tous. Un industriel, un chef d'exploitation n'a pas rempli toute justice quand il a payé le salaire de ceux qu'il emploie. Sa fortune, la considération même dont il jouit ne sont-elles pas en partie leur œuvre? et n'ont-ils pas comme un droit moral à sa bienveillance, à sa protection, à son patronat? Toutefois la vie de l'homme d'action sera-t-elle à ce point répandue au dehors que rien n'en puisse être distrait pour l'étude et la réflexion? Au contraire. Trente ans, quarante ans, c'est l'heure des résolutions énergiques et virilement exécutées; c'est l'heure aussi des profondes méditations. Plus une existence est active, plus elle réclame une orientation précise, une régle­ mentation qui n'abandonne rien au caprice et, si c'est possible, à l'imprévu.

Plus des fonctions sont libérales, plus elles doivent faire large la place de l'étude; plus un ministère est élevé, plus il doit chercher en des motifs sur­ naturels d'action le secret d'un dévouement sans lassitude. La réflexion et la prière, la vie avec soi et avec Dieu rendent fécondes les existences actives et les préservent de l'agitation stérile.

* * Si l'action n'est pas tout le devoir de l'homme mûr, le repos dans le sou­ venir n'est pas non plus l'unique idéal proposé au vieillard. Sans doute il. »

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