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Fabrice Luchini : l'art de l'esquive

Publié le 03/12/2018

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Beaumarchais l'Insolent, d'Édouard Molinaro, alors diffusé sur les écrans depuis quelques semaines, est pour lui au contraire, l’occasion d’exécuter de belles pirouettes. S’appuyant sur un scénario et des dialogues de Sacha Guitry, rafraîchis avec délicatesse par Jean-Claude Brisville, il incarne l'écrivain vif-argent, et frappe l'ensemble de la critique par son éblouissante interprétation d'escrimeur-équilibristc. Plus « vrai » que le modèle, il donne une vision inattendue de ce dramaturge que l’on croyait connaître. Mystérieux miracle du jeu. Énigmatique alchimie du « je ». Un autre, toujours, et le même, pourtant : tel est Fabrice Luchini, acteur à part, acteur « par excellence ». Plus de vingt-cinq ans de carrière, et il semble toujours neuf. Quels sont ses secrets ? La fidélité, le travail, une façon unique de se remettre en cause sans jamais se renier. Lorsqu'il parle de son art, Fabrice Luchini n'emploie pas d'autre mot que celui de « métier ».

De Beaumarchais l'insolent, d’Edouard Molinaro, à Hommes, femmes : mode d’emploi, de Claude Lelouch, en passant par Un cœur simple, de Gustave Flaubert, au théâtre, Fabrice Luchini a atteint en 1996 une maturité rayonnante,

 

sans renoncer en rien à sa singulière personnalité, aussi à l’aise dans les rôles historiques que dans la plus fraîche modernité. Portrait d’un comédien qui, depuis Forée des années soixante-dix, subjugue son monde sur les planches comme sur les plateaux de tournage, et qui renoue brillamment avec la grande tradition classique du « diseur ».

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