GALIANI, abbé Ferdinando : sa vie et son oeuvre

« qu'en 1749 j'écrivis mon livre De la monnaie et, en 1754, celui Des grains».

Voilà ce que dit de lui-même, en 1770, l'abbé Ga li ani dans une lettre à Diderot.

On connaît mieux, en vérité, ses Dialogues sur le commerce des blés, publiés en 1770, qui sont considérés comme un ouvrage économique majeur du xvm• siècle, par les controverses qu'ils soulevèrent et par l'influence qu'ils eurent sur la politique agricole de Turgot, que les deux traités mentionnés ci-dessus et qui parurent en italien à Naples, où résidait Galiani.

Car l'abbé, philosophe encyclopédiste français, était un Napolitain qui séjourna à Paris dix années durant comme secrétaire de l'ambas­ sade de son pays, entre 1759 et 1769.

Il se lia très vite avec les milieux encyclopédistes, se faisant partout apprécier par sa vaste culture et par ses talents de société: c'était un boute-en-train que l'abbé Galiani! Surtout, comme l'écrit Diderot, ce n'était « point du tout un homme ordinaire ».

Cela explique que, de retour à Naples, l'abbé entretint avec tous ses amis français (Grimm, d'Holbach, Diderot et bien d'autres), et principalement avec son intime, Mme d'Épinay, une volumineuse et intéressante correspon­ dance : on peut suivre à travers elle les progrès du mou­ vement philosophique et connaître les philosophes dans le privé, en même temps qu'on découvre un économiste distingué, un politicien avisé et un conteur plein de.

verve.

Ce mélange de légèreté de bonne compagnie et de science solide est bien dans l'esprit d'un temps où tout ce qui comptait en Europe pratiquait à merveille et presque exclusivement la langue française.

BIBL!OGRAPHTE Il peut être intéressant de feuilleter les Dialogues sur le com­ merce des blés (Paris.

Merlin, 1770; rééd.

Fayard, 1984), mais il est surtout essentiel de constater� à travers la Correspondance de Diderot (prés.

G.

Roth, Paris, Ed.

de Minuit, index au t.

XVI paru en 1970), le dense réseau de relations de Galiani avec les encyclopédistes.

On lira avec intérêt les Lettres de l'abbé Galiani d M'"' d'Épinay (prés.

Asse, Paris, Charpentier, 1881) et Je volume d'inédits rassemblés par F.

Nicolini (La Signora d'Épi­ nay e l'abate Galiani, Bari , Laterza, 1929).

D'autres lettres à divers destinataires ont été recueillies dans Amici e corrispon­ demi france si dell'abate Galiani, Naples, 1954.. »