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GARGANTUA ET PANTAGRUEL (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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gargantua

Enfin, Rabelais traduit l'esprit de la Renaissance et surtout de la Réforme par les critiques qu'il porte contre les structures ecclésiastiques, ridiculisées dans Le Quart livre. Contre les savants et les docteurs qui commentent la Bible et prétendent détenir la seule interprétation valable, Rabelais prône l'exercice du libre arbitre. C'est le sens de l'aventure de Panurge qui, finalement, se voit invité à décider par lui-même, hors de tout oracle et de toute prescription, de ce qu'il doit faire.

 

Du reste, cet aspect de l'œuvre de Rabelais ne passa pas inaperçu des autorités de la Sorbonne qui, dans le cadre de la lutte contre le protestantisme, réussirent à la faire interdire. Rabelais lui-même, à différentes reprises, jugea préférable de s'exiler, en particulier en 1546, après que le protestant Etienne Dolet, avec qui il avait été en relation, eut été brûlé vif.

 

p Succès et avatars -I

 

On l'a vu, l'œuvre de Rabelais doit se comprendre dans un contexte historique et littéraire très large. Lui-même n'a pas véritablement inventé ses personnages. C'est pourquoi on ne peut pas dire qu'il ait vraiment créé un genre. Citons toutefois, outre l'auteur inconnu qui aurait repris Le Cinquième livre, des imitateurs comme Périers (Nouvelles récréatives et joyeux devis, vers 1535) ou Noël du Fail (Treize propos rustiques - 1547).

 

On peut également mentionner, parmi les imitateurs de Rabelais, tous les auteurs de voyages philosophiques, c'est-à-dire cette forme de récit dans laquelle les descriptions de contrées imaginaires permettent la satire d'une réalité sociale : Histoire comique des Etats et Empires de la Lune et du Soleil de Cyrano de Bergerac (1657) et surtout les Voyages de Gulliver* de Swift (1726). Enfin, parmi les œuvres contemporaines, on trouve des échos du rire rabelaisien dans les romans policiers publiés par Frédéric Dard sous le pseudonyme de San Antonio.

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« u r œ !lit1 Gargantua et Pantagruel • 151 Là, il se livre à mille facéties de collégien, mais s'adonne également à l'étude des classiques latins et grecs, et à toutes les disciplines intellectuelles de l'époque : médecine, astrono­ mie, sciences naturelles, mathématiques, ainsi qu'aux sports et aux activités physiques.

Il suit en cela les directives don­ nées par son père dans une lettre célèbre qui exprime tout l'e nthousiasme de l'humanisme pour l'idéal d'une connais­ sance univers elle.

A Paris, Pantagruel rencontre aussi Panurge, personnage subtil et roué, qui ne le quittera plus ...

Appelé en renfort contre les Dipsod es, géants belliqueux qui envah issent son pays natal, Pantagruel les défait et devient leur roi.

Le second livre, Gargantua, nous raconte de la même façon les aventures du père de Pantagrue l.

Suivant un plan sembla­ ble au premier, nous suivons l'enfance et la jeun esse de Garg antua, occasion pour Rabelais de réaffirmer ses idées sur l'éd ucation .

Puis Gargantua vole au secours de son père, Grandgousier, dont le royaume est attaqué, pour un sujet futile, par l'ambitieux roi Picrochole.

La guerre gagnée , Gargantua récompense ses alliés.

En particulier, pour le vaillant moine Frère Jean des Entommeu­ r�s, il fonde l'Abbaye de Thélème, un centre de vie commu­ nau taire où « Fa is ce que voudras » est la seule règle.

Au cours du réci t, Rabelais raille durement la politique impéria­ liste, la vie oisive des moines et la théologie professée à la Sorbonne.

Avec Le Tiers livre, nous retrouvons Pantagruel.

Son ami Panurge, qu'une conduite imprévoyante a mené tout près de la ruine, vient lui demander conseil: doit-il ou non se mari er? Les arguments pour et contre sont aussi valables et nombreux les uns que les autres ...

Différentes personnalités consultées laissent la question ir­ ré solue, donnant chaque fois l'occasion de scènes bouffonnes où Rabelais critique médecins, théologiens, philosophes et juristes.

Décision est alors prise d'aller consulter l'oracle de la Dive Bouteille, située près des côtes chinoises.

Pantagruel, Panurge, Frère Jean et leurs amis font donc leurs préparatifs de voyage ...

C'est ce voyage que nous conte Le Quart livre, avec ses diverses péripéties : rencontre de marchands avec qui Panurge. »

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