Gargantua, l'attaque de l'abbaye de Thélèmes
Publié le 02/02/2013
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Rabelais, Gargantua, Chapitre XXVII I - Une critique de la guerre 1 - La parodie d'un roman de chevalerie A°) imitation de l'épopée a) pronom personnel « il « opposé aux pluriels: (« les ennemis «, « il les chargea «, « il les renversait «: notion d'exploit guerrier: Frère Jean se bat seul contre tous b) registre épique: nombreuses hyperboles: « il écrabouillait la cervelle « l.17; « il émiettait les tibias « l.22, « il lui froissait l'épine dorsale « ? assimile la colonne vertébrale à du papier ==> insiste sur la force démesurée de tous les coups procédé d'insistance avec le parallélisme de construction: « si quelqu'un «, « si quelque autre «... l.40 à 45: énumération de verbes d'action: « transperçait, frappant, retournait...« l'auteur conclut la description du carnage avec l'hyperbole « croyez bien que c'était le plus horrible spectacle qu'on ait jamais vu « Mais le récit de l'épopée est rendu parodique et ridicule B°) lâcheté, absence de code d'honneur « il les chargea donc si rudement, sans crier gare « « il donna si brusquement sur les ennemis « « ha! Frère jean, mon ami, frère Jean, je me rends! - Tu y es, disait-il, bien forcé. Mais tu vas toi aussi rendre ton âme à tous les diables! « } il ne laisse pas ses adversaires se rendre ? ne respecte pas le code d'honneur militaire habituel ? un combat lâche et peu glorieux C°) côté vulgaire vocabulaire vulgaire: « froc « « gueule « « tripes « « couilles « « boyau «&l...
«
- ? utilisation d'un vocabulaire savant, médical (Rabelais s'est ici probablement servi des
connaissances qu'il a acquis pour devenir médecin)
- ===> point de vue scientifique sur le massacre ? donne une impression d'objectivité sur la
description du carnage et des effets de la guerre
-
3 – Une image dégradée de l'armée
- A°) désorganisation de l'armée
- « sans ordre, ni enseigne, ni tambour, ni trompette »
- ? procédé d'insistance qui met en évidence la désorganisation de l'armée
- « chacun de leur coté » individualité, accentuation de l'idée de désorganisation car l'armée
est censée être une une unité, être groupée, en formation (au sens militaire)
- B°) une armée lâche, qui ne remplit pas ses devoirs
- justification de cette désorganisation de la ligne 9 à 13 qui ridiculise l'armée
- ? les soldats se reposent et utilisent les instruments de musiques qui servent normalement à
encourager les troupes pour les emplir de nourriture au lieu d'être sur leurs gardes
- énumération de verbes d'action exprimant la fuite, l'évitement du combat: l.24 à 35: « se
cacher, se sauver, fuyant, grimpait dans un arbre pensant y être en sécurité, je me rends »
- « et s'il y en avait d'assez téméraires pour lui résister en face » ? tournure « et si » qui
exprime une éventualité ? montre le peu de soldats s'aventurant à remplir leur devoir
- C°) Comparaisons dégradantes
- « qu'il renversait comme des porcs »
- « l'éreintait comme un chien »
- ====> Rabelais, en montrant une armée désorganisée, lâche et sans honneur, cherche à faire
disparaître de l'esprit des gens, l'idée selon laquelle l'armée répond à un code d'honneur et de
bravoure.
Il tente donc de supprimer la connotation positive que véhicule la guerre et
l'armée.
-
- Conclusion:
- Ainsi, Rabelais, en utilisant un ton satirique, dénonce la guerre par la description de ses
atrocités.
De plus l'objet de la bataille, les vignes et le raisin de l'abbaye, est rendu dérisoire
par l'étendue du carnage.
En donnant une vision d'horreur de ce qu'est la guerre, et en
cherchant à faire disparaître l'idée d'un certain code d'honneur de l'armée, Rabelais espère
créer un sentiment de révolte chez le lecteur.
Il cherche ainsi à le faire adhérer à l'une des
grandes idées humanistes de son temps.
- Ce n'est néanmoins pas la seule qu'il cherche à faire passer dans ce texte: la critique de la
religion est également très présente.
II – Une satire de la religion
1 – La religion envisagée comme une croyance mineure, comme de
la superstition
- remise en cause de l'universalité de la religion
- A°) Diversité des cultes: nombreux saints invoqués
- l.48 à 63 : « sainte Barbe », « saint Georges », « Saint Jacques », « Saint Suaire de
Chambéry », « Saint Eutrope de Saintes »
- procédé d'insistance avec « les uns » la répétition fréquente de « d'autres ».
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