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GIRARDIN Mme Émile de : sa vie et son oeuvre

Publié le 13/12/2018

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GIRARDIN Mme Émile de, née Delphine Gay, (1804-1855). Poétesse, dramaturge, romancière et feuilletoniste, Delphine Gay naît à une époque où George Sand, Mme de Staël, Marceline Desbordes-Valmore ont mis à l’honneur la femme de lettres. Sa mère, Sophie Gay, écrit, mais surtout tient salon. Vigny, Lamartine ou Chateaubriand sont des familiers. Dans cet écrin mondain et littéraire, l’éclatante beauté de Delphine fait vite excuser la naïveté — pour ne pas dire la niaiserie — de ses tout premiers vers :

 

Au sentiment d'orgueil je ne suis point rebelle,

 

Je bénis mes parents de m'avoir fait si belle...

 

(« le Bonheur d'être belle », 1822)

 

La gracieuseté de son style excellera dans la poésie de circonstance, qu’il s’agisse de glorifier les lauriers de Chateaubriand (la Druidesse, 1824), de s’émouvoir sur « la Mort de Napoléon » (Essais poétiques, 1824) ou sur le sacre de Charles X (la Vision de Jeanne d’Arc, 1825). Enivrée de ses premiers succès, la poétesse assimile sa lyre au glaive de Jeanne d’Arc :

 

Les autels retiendront mes cantiques sacrés, Et fiers, après ma mort, de mes chants inspirés, Les Français, me pleurant comme une sœur chérie, M'appelleront un jour Muse de la patrie!

« tante beauté de Delphine fait vite excuser la naïveté -pour ne pas dire la niaiserie -de ses tout premiers vers : Au sentiment d'o rg ue il je ne suis point rebelle, Je bénis mes parents de m'avoir fa it si belle ...

(« le Bonheur d'être belle», 1822) La gracieuseté de son style excellera dans la poésie de circonstance, qu'il s'agisse de glorifier les lauriers de Chateaubriand (la Druidesse, 1824), de s'émouvoir sur «la Mort de Napoléon >> (Essais poétiques, 1824) ou sur le sacre de Charles X (la Vision de Jeanne d'Arc, 1825).

Enivrée de ses premiers succès, la poétesse assimile sa lyre au glaive de Jeanne d'Arc : Les autels retiendront mes ca n tiques sacrés , Et fiers, ap rès ma mort, de mes ch ant s ins pir és , Les França is , me pleurant comme une s œur ché rie , M 'a ppe ller ont un j our Muse de la patrie! Lamartine l'appelle« la dixième Muse», Vigny man­ que l'épouser et lui dédie ses Poèmes antiques et moder­ nes (1826).

Faisant vibrer sa corde pour tous les stéréo­ types de l'époque, s'identifiant à Corinne, Delphine chante son voyage en Italie, Naples Où l'o n souffrirait moins d'un regret douloureux, Où dans l'exil enfin l'on po urr ait être heureux.

Devenue Mme de Girardin (1831), elle campe, dans une sorte d'élégie tragique, Napoline (1833), un type de Werther féminin, une anti-Faedora.

Le suicide est dans l'air, mais ce thème reste chez elle étrangement embourgeoisé : C'est un grand embarras qu'une mort volontaire, Le jou r où l'on se tue, on a beaucoup à faire.

A l'exemple de sa mère, elle fait de son salon le mieux fréquenté de Paris.

Cette mondanité conjuguée à la réus­ site journalistique de son mari, le fondateur de la Presse, lui fait découvrir son genre d'élection.

Les Lettres pari­ siennes, rubrique bihebdomadaire qu'elle signe, à partir de 1836, SOUS le pseudonyme de VICOMTE DE LAUNAY, lui permettent d'exploiter au mieux les qualités d'humeur, de légèreté et d'esprit qu'elle a toujours prodiguées dans des tentatives romanesques sans lendemain (le Lorgnon, 1821; le Marquis de Pontanges, 1835; la Croix-de­ Berny, parodie édulcorée des Liaisons dangereuses, écrite avec Gautier, Méry et Sandeau, 1846).

Ell_e y égra­ tigne tantôt Louis-Philippe : « Le vaisseau de l'Etat n'est plus un superbe navire aux voiles dépendantes que les vents capricieux font voguer au hasard; c'est un lourd bateau à vapeur, chargé de charbon et de pommes de terre>> , tantôt les ennemis de Lamartine, ou ceux de Hugo qui «a pour admirateurs le peuple, les femmes et les hautes célébrités littéraires de France, c'est-à-dire la partie rêveuse et passionnée de la nation, et pour détrac­ teurs le roi, les journalistes voltairiens et la classe bour­ geoise, c'est-à-dire la partie affairée de la nation ».

Elle s'en prend avec fougue à la censure.

Le public applaudit -plus franchement qu'il !le le fait quand l'auteur s'aventure au théâtre, avec l'Ecole des journa­ listes (1839), «une comédie tragique tenant de la satire et de l'épopée», qui fait scandale, ou avec Cléopâtre (184 7), dont le néoclassicisme et quelques vers bien frappés («La mort, si tu le veux, pour l'amour d'un instant») donnent le change en pleine réaction antiro­ mantique.

Ses autres tragédies (Judith, 1843), ou comé­ dies (Lady Tartuffe, 1853; La.

joie fait peur; le Chapeau de l'horloger, 1854) ne lui valent qu'un succès d'estime.

Témoin de son temps, Delphine Gay, plus qu'elle n'en forma les goûts, les partagea.

Si elle ne fut pas l'inspirée, la muse que certains idolâtrèrent, elle sut inhaler dans la fragrance d'un riche présent les parfums les plus capi­ teux et les moins fugaces.

BIBLIOGRAPHIE Œuvres.

-Lei/res parisiennes du vicomte de Launay, Merc u re de France, 1986, 2 vol.; Chroniques parisiennes, Éd.

des Fem­ mes, 1986.

É tudes.

-Sainte-Beuve, Causeries du lundi, Ill, Paris, Garnier, 1858; Léon Séché, Delphine Gay ( > ), Paris, Mercure de France, 191 0; id., le Cénacle de la muse fran· çaise, Paris, Mercure de France, 1909 (rééd., Genève, Slatkine, 1 968); Barbe y d' Aurevilly, les Œuvres et les Hommes.

III, Paris, Amyot, 1862; Henri Malo, Une Muse et sa mère, Delphine Gay de Girardin.

Paris, Émile-Paul frères, 1924; id., la Gloire du Vicomte de Launay, Paris, Émile-Paul frères, 1.

925; Jacques Vier, la Comtesse d'Agoult et son temps, t.

1 et II.

Paris .

Vrin, 1955-1959.. »

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