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GIRART DE VIENNE : sa vie et son oeuvre

Publié le 13/12/2018

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GIRART DE VIENNE. Chanson de geste du début du XIIe siècle, composée par Bertrand de Bar-sur-Aube. Cette œuvre témoigne d’un souci de rapprocher le cycle de Guillaume de celui des vassaux rebelles : Girart, révolté, est l’un des quatre fils de Garin de Monglane. Le fait paraît d’autant plus notable que la chanson s’ouvre sur un propos du trouvère qui distingue très nettement les différents cycles.
 
L’œuvre peut se décomposer en deux parties et une vaste conclusion. Les 3 000 premiers vers retracent les causes du conflit : l'impératrice a, discrètement mais efficacement, offensé Girart en lui faisant baiser son pied à son insu grâce à un subterfuge. Les 3 000 vers suivants racontent le siège de Vienne et ses multiples péripéties. Les 800 derniers vers dénouent le conflit : chaque camp désigne un champion; Roland, pour Charlemagne;

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)GIRART DE VIENNE L'auteur de cette chanson en 6934 décasyllabes, est connu : c'est Bertrand de Bar-sur-Aube, qui composaégalement Aimeri de Narbonne. [Les quatre fils du vieux Garin de Monglane l'ont quitté pour courir les aventures.

Deux d'entre eux, Girart et Rénier,entrent au service de Charlemagne, et le premier obtient de l'empereur la ville de Vienne, sur le Rhône.

Mais,outragé par la reine, il se révolte contre Charlemagne, qui vient assiéger Vienne.

Le principal épisode de la lutte(imité par Victor Hugo, qui ne connaissait d'ailleurs de ce poème qu'un « arrangement » fait par l'érudit Jubinal) serale duel que se livreront dans une île du Rhône, pour mettre fin à la guerre, Roland, neveu de Charlemagne et Olivier,fils de Rénier et frère de la belle Aude, dont Roland est amoureux.] Ils s'éloignent l'un de l'autre d'un arpent et demi, Us reviennent l'épée brandie, ayant passé au bras leur boucliersolide et rond, puis ils éperonnent leurs chevaux dans la prairie en fleurs, l'un contre l'autre.

Qui les aurait vus l'unvers l'autre s'élancer, brandir leurs épées et exciter leurs destriers de l'éperon, aurait pu avec raison les estimer lesdeux meilleurs guerriers du monde I Pour faire triompher leur droit, ils se donnent de grands coups sur leurs écusbigarrés, ils les fendent et les brisent sous la boucle, ils froissent et ébrèchent leurs énormes lances.

Mais ils ont deshauberts solides, et ils ne peuvent les entamer.

Les deux chevaliers s'entre-heurtent si fort que leurs chevauxfléchissent sous eux et les obligent à plier les genoux.

Mais ils se redressent, les deux vaillants guerriers, et puis ilss'élancent de nouveau, comme deux faucons, l'un contre l'autre. Le duc Roland chevauche un destrier gascon ; il tire Durandal qui lui pend au côté, il frappe Olivier sur le sommet deson heaume, il en abat les fleurons et les pierreries.

Le coup glisse, et atteint, derrière la selle, le cheval aragonais ;il tranche le feutre de la housse vermeille et coupe le cheval en deux, jusqu'au bas, au ras des reins ; il coupe auras du talon la boucle de l'éperon d'or d'Olivier... Le duc Girart, sur la terrasse de son plus haut donjon, était en grande inquiétude : lui eût-on donné tout l'or deSalomon qu'il n'aurait pu, de longtemps, proférer un seul mot l Quand il put parler, il dit fièrement, en invoquant Dieupar son très saint nom : « Glorieux Père, qui souffris la passion et ressuscitas saint Lazare, qui accordas un vraipardon à la Madeleine et sauvas Jonas du ventre du poisson, comme il est vrai et comme nous le croyons, sauvezaujourd'hui mon champion de la mort ! Que Roland, le neveu de Charles, ne le tue pas ! J'en perdrais toute joie àjamais ! » Aude se tient à la fenêtre.

Elle pleure et soupire, le visage dans ses mains.

Quand elle vit son frère à pied sur l'herbenouvelle, tombé du cheval de Castille dont il a vidé la selle, la gracieuse fille éprouva une telle douleur que son cœurfaillit se rompre dans sa poitrine.

Elle court droit â la chapelle et s'adresse à Dieu devant l'autel...

Aude se pâme surle marbre sculpté.

Elle a tant pleuré qu'elle a trempé de larmes sa fraîche tunique et sa précieuse robe d'hermine.Elle prie avec une douce ferveur Notre-Seigneur qui descendit sur terre pour sauver son peuple : « Dieu de gloire,prenez pitié des deux barons qui ont toute mon affection I Qu'ils ne subissent ni honte, ni dommage !...

» Olivier combat à pied contre Roland.

Il fève son épée au pommeau d'or ciselé et frappe Roland sur son heaumeouvragé ; il en jette à terre les fleurons et les pierreries.

Sa bonne épée glisse jusqu'en bas, atteint le cheval et lecoupe en deux au niveau des épaules.

Olivier voit tomber Roland et s'en réjouit. [La bataille continue longtemps, avec des vicissitudes diverses.] Des étincelles jaillissent, le lieu du combat enresplendit.

Jamais homme ne vit une bataille comme celle que je vous chante.

[Olivier brise son épée : Girart lui enenvoie une autre, la célèbre Hauteclaire, avec une bouteille de vin, car les deux guerriers ont soif.

Le duel reprend.Mais vers le soir, un ange vient interrompre le combat et ordonne aux deux champions d'aller éprouver leurs forcescontre Marsile et les Sarrasins d'Espagne, qui se préparent à envahir la France. Charlemagne et ses barons partent pour la guerre avant même qu'on ait pu célébrer le mariage de Roland et de labelle Aude.]. »

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