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GRANDBOIS Alain : sa vie et son oeuvre

Publié le 14/12/2018

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GRANDBOIS Alain (1900-1975). Poète québécois, Alain Grandbois fut l’initiateur et le maître de plusieurs jeunes poètes québécois des années 50.
 
D’une famille de grands propriétaires forestiers, il vécut une enfance heureuse à Saint-Casimir-de-Portneuf, petit village « loin du grand fleuve » où il est né. Une sorte d’atavisme le porte dès son adolescence à la vie d’aventures. Un héritage va lui permettre de se lancer, à vingt-cinq ans, à la recherche d’impressions neuves et de s’identifier à ces voyageurs, héros de ses jeunes années, dont il racontera plus tard les exploits, Louis Jolliet (Né à Québec, 1933) et Marco Polo (les Voyages de Marco Polo, 1941).
 
De 1925 à 1940, il fait le tour du monde « en dilettante et en passionné ». Tout en adoptant comme ports d’attache Paris et l’île de Port-Cros, il se rend en Europe, en Afrique, en Asie. De passage à Han-k’eou en 1934, il y fait paraître un premier recueil de poèmes. La légende (ou peut-être, tout simplement, la vérité) veut que la quasi-totalité des exemplaires de cette édition ait été engloutie dans le naufrage d’une jonque. Partout où il se trouve, il fréquente les milieux littéraires et artistiques. Aussi à l’aise, par ailleurs, dans les palaces que dans les


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« bars à matelots, il assume toute expérience offerte.

Ce séjour d'une quinzaine d'années à l'étranger lui inspire des nouvelles, A va nt le chaos ( 1945; réédition augmen­ tée, 1964), qui mêlent une part d'autobiographie à l'ex­ pression de ce besoin d'errance et d'ordre qui compte parmi les composantes de l'esprit du temps.

A peine la Seconde Guerre mondiale vient-elle d'écla­ ter qu'il rentre au pays.

Les années qui suivent sont difficiles : comme la crise économique des années 30 avait ruiné sa famille, il tente de vivre de sa plume.

Il se fait tour à tour conférencier, critique, traducteur, auteur de séries d'émissions radiophoniques.

Avec les Îles de la nuit (1944), il s'impose à l'attention.

Progressant par analogies et ellipses, utilisant le ton de la litanie, Alain Grandbois dit, avec une rigueur qui n'exclut pas la ten­ dresse, le drame de l'homme égaré en ce monde, incapa­ ble d'assouvir son désir d'éternité, ensorcelé par les pou­ voirs du songe.

Les recueils qui paraissent ensuite témoignent d'une évolution décisive qui entraîne le poète, par-delà les Rivages de l'homme (1948), jusqu'à l'univers qu'illumine l 'Etoile pourpre (1957), annoncia­ trice de la délivrance du jour.

Désormais soumis aux pouvoirs du cœur, l'homme se réconcilie avec soi comme avec le monde.

Cette œuvre poétique, née, pour l'essentiel, de la quête d'une transcendance et d'une recherche des valeurs fondamentales de la vie, les éditions de l'Hexagone l'ont rassemblée, en 1963, en un recueil qui demeure 1 'un des grands événements de la littérature québécoise.

Plusieurs textes ont paru de façon posthume, dont un bref récit d'une étrange transparence, le Matin, des Poèmes inédits (1985), un texte en prose, Visage du monde (1989).

Une édition complète de ses poèmes a été publiée en 1989, Poésie 1 et Poésie Il.

L'œuvre de Grandbois est de celles qui ne livrent pas d'emblée leurs secrets.

Ici prévaut l'image de l'iceberg : qu'il s'agisse de la vie vécue ou de la vie rêvée du poète, on doit admettre que seule une infime partie se laisse appréhender.

Il en sera ainsi tant que les méthodes de l'investigation textuelle n'auront pas permis de mieux comprendre le travail du« supraconscient ».La prédilec­ tion bien connue de Grandbois pour les jeux du temps, de l'amour et de la mort s'inscrit, en fait, dans une démarche d'ordre ésotérique qui vise à fixer la réverbéra­ tion mutuelle du cosmos et du corps humain.

S'y conju­ guent érotisme et mysticisme, selon les lois d'un par­ cours initiatique dont les circonstances spécifiques précises restent à définir.

Pour y parvenir, il faut à tout prix rejeter l'idée reçue selon laquelle Grandbois, citoyen du monde, a eu l'intel­ ligence de vivre hors du Québec fermé des années 30, et se rappeler que le poète lui-même estimait qu'il aurait sans doute écrit la même œuvre s'il était resté au village natal.

Il faut tempérer l'effet de di version que suscitent à la lecture le ton paroxystique, l'emploi de l'anaphore, de l'hyperbole, ou de procédés d'écriture tels que les tableaux tendu sur fond d'abîme, l'harmonie imitative, le passage de5-mots dans les mots, le rythme.

Toute matière abolie, les «franges fragiles du souvenir» devie11nent les «anges agiles de l'avenir».

Le temps se spatialise, et le voyage se fait intérieur.

[Voir aussi Qu�BEC.

Littérature d'expression française].

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